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Festival “Laafi bala” en france : La culture burkinabè valorisée à Chambéry

Publié le jeudi 2 juillet 2009 à 01h31min

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Le festival dénommé Laafi bala a ouvert ses portes le 25 juin 2009 dans la ville de Chambéry en France. Il est organisé dans le cadre de la coopération décentralisée entre les communes de Chambéry et de Ouahigouya au Burkina Faso. La cérémonie d’ouverture a connu la présence du ministre délégué chargé des collectivités territoriales, Toussaint Abel Coulibaly, représentant le gouvernement burkinabè, du conseiller technique du ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Louis Achille Yaméogo, les maires de Chambéry et de Ouahigouya, les partenaires techniques et financiers. La 6e édition a pris comme parrain, l’acteur Charles Berling. Le festival a refermé ses portes le 28 juin dernier.

C’est à la place Esplanade de l’Europe, située au cœur de Chambéry en France, que les responsables de la ville, ont choisi pour célébrer la sixième édition du festival Laafi bala, une expression en langue mooré qui signifie "Tout va bien". Le festival a enregistré une grande participation d’artistes burkinabè venus de la capitale politique du Burkina Faso, Ouagadougou, des grandes villes comme Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Boromo. Les artistes au nombre d’une soixantaine en majorité venus de la cité de Naaba Kango, Ouahigouya, sont des comédiens, danseurs, musiciens, photographes, sculpteurs, peintres, marionnettistes, conteurs, batikiers, bijoutiers, potiers, bronziers, tisserands, fabricants de savon, couturiers et la teinturières.

La cérémonie d’ouverture riche en couleur a été ponctuée des messages d’engagement à faire de ce festival, un cadre de réflexion et de partenariat à même de contribuer au développement économique et social du Burkina Faso. Pour la maire de Chambéry, Bernadette Laclais, par ambition est de faire de sa ville, un pivot de la culture burkinabè en France à travers le festival Laafi bala. En 1997, une étude menée par la mission de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France indique que la France à elle seule a conclu plus de 90 accords de jumelage et d’entente divers avec des localités, départements et provinces du Burkina .Le maire de la commune de Ouahigouya, Abdoulaye Sougouri s’est réjoui de l’opportunité que le festival offre aux artistes burkinabè.

Pour le maire, les responsables de la ville de Chambéry ont donné une seconde vie aux artistes car c’est un cadre qui leur permet de se faire connaître du monde entier. La coopération décentralisée entre la ville de Chambéry et celle de Ouahigouya porte sur quatre composantes, à savoir la coopération culturelle et interculturelle, la coopération hospitalière, l’appui à la société civile et au développement économique, l’appui à la gouvernance locale et à l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base. Le ministre Toussaint Abel Coulibaly a indiqué que le gouvernement du Burkina Faso soutient le festival Laafi bala dans le sens qu’il est considéré comme un puissant facteur d’intégration sociale et un levier de développement.

Le festival qui a duré trois jours a été marqué par des prestations de figures emblématiques de la musique Burkinabè africaine. Il s’agit notamment de Bil Aka Kora, Victor Démé, une Nigériane Ayo et Sun Kuti. Cette année, le festival a été ramené à 3 jours au lieu de 5 aux éditions passées. Pour les organisateurs, la sixième édition a accueilli en 3 jours, plus de 10 000 personnes. Selon le président de l’association Chambéry-Ouahigouya, Olivier Perrier, ce festival va permettre au monde entier d’apporter un autre regard sur les cultures du Burkina Faso, développer une approche culturelle pluridisciplinaire dans les projets de cinéma, théâtre, danse, musique, littérature, arts plastiques, sensibiliser le public à la solidarité internationale et la coopération décentralisée et enfin, soutenir et faciliter la circulation et la diffusion des artistes du Burkina Faso.

Pendant 3 jours, les festivaliers ont pu suivre des conférences sur l’état de développement de la culture, et son impact socioéconomique et touristique au Burkina Faso, la culture et le développement, la conservation des aliments en Afrique de l’Ouest, la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest, la place des médias africains en Europe, l’importance de la pharmacopée traditionnelle au Burkina Faso. La première conférence a été animée par Louis Achille Yaméogo, conseiller technique au ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication. Pour le conseiller, une étude menée en 2005 révèle qu’en art du spectacle, il y a 650 groupes en danse traditionnelle contre 20 groupes en danse moderne, 800 groupes traditionnels en musique, 300 vedettes de la chanson moderne et 51 orchestres ; au niveau du théâtre, 100 compagnies essentiellement urbaines.

Pour le conférencier l’évolution de cette filière a permis la mise en place d’une industrie culturelle et la naissance de plusieurs corps de métiers comme les entrepreneurs culturels, des managers, des arrangeurs, des maîtres de cérémonie. La deuxième conférence donnée par le ministre Toussaint Abel Coulibaly s’est focalisée sur la politique de l’état burkinabè en matière de décentralisation qui donne une force aux communes en matière de coopération. Ainsi, l’Etat burkinabè encourage les communes au tourisme culturel et autres activités dans le domaine comme le festival "Laafi bala" coorganisé par les communes de Ouahigouya et de Chambéry. Il a par ailleurs réitéré le soutien du gouvernement burkinabè au festival "Laafi bala" qui rapproche deux peuples, gage de tout développement. Le festival qui se déroule tous les deux ans a coûté à la mairie de Chambéry et ses partenaires financiers (131 000 000) F CFA Chambéry a une population de 60 900 habitants et située au Sud-Est de la France.

Jean-Victor OUEDRAOGO

Sidwaya

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