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Espagne-CEDEAO : 172 milliards F CFA contre l’immigration clandestine

Publié le jeudi 25 juin 2009 à 02h53min

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L’Espagne et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont posé, lundi 22 juin 2009 à Abuja au Nigeria, les jalons d’un nouveau partenariat dans la lutte contre l’immigration clandestine. La péninsule ibérique met en place un fonds de 172 milliards F CFA pour combattre le phénomène dans la sous région.

L’Europe et l’Afrique ne veulent plus se lancer mutuellement la responsabilité des immigrations clandestines. En prélude à la présidence de l’Union européenne qu’elle assurera à partir du 1er janvier 2010,
l’Espagne prospecte avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) les voies et moyens efficaces pour amener les jeunes africains à rester chez eux. "La tenue d’un sommet spécial CEDEAO/Espagne vient consacrer le dialogue permanent et fécond entre les continents africain et européen", a indiqué le président du Faso, Blaise Compaoré.
A l’occasion du premier sommet entre l’organisme sous régional et ce pays, les deux parties ont accordé leur vision dans la dynamique de combattre l’immigration clandestine. Pour le président en exercice de la CEDEAO, Umaru Musa Yar’Adua, il s’agit de nouer une coopération facilitant une intégration des populations de la communauté.

Dans le cadre de sa mandature à la présidence de l’Union européenne, l’Espagne a inscrit l’immigration clandestine au cœur des priorités dans ses relations avec l’Afrique. "Mon pays accorde une attention particulière à ce continent. L’Espagne a à cœur d’accompagner l’Afrique à se trouver une voie idéale et durable de développement", assure le Premier ministre, Jose Luis Zapatero. La solution ibérique à la question de l’immigration clandestine consiste à doter la CEDEAO d’un fonds de 262 millions d’euros soit plus de 172 milliards F CFA pour financer des projets capables de fixer les jeunes dans la sous-région. "Le fonds Espagne-CEDEAO de migration et de développement assurera une meilleure gestion des flux migratoires afin d’accroître leur contribution au développement et à la stabilité de notre sous-région" , soutient Blaise Compaoré.

Selon le chef d’Etat sénégalais, co-président du sommet Me Abdoulaye Wade, l’Espagne constitue le point de convergence de la plupart des jeunes migrants africains vers l’Europe parce que ce pays les traite avec humanisme. Il a relevé que le vieux continent ne peut continuer de se camper sur l’option de renvoyer les clandestins chez eux alors que ces deux parties du monde ne sont distantes que de 14 kilomètres. Pour le président Wade, il faut réfléchir à des initiatives communes pour assurer le bien-être aux migrants dans leurs pays d’origine. Comme exemple pour freiner l’immigration clandestine, il a cité le plan REVA (Retour vers l’agriculture) qui vise à fixer les jeunes migrants sénégalais dans leur terroir.

Tout en saluant la demarche espagnole, le chef de l’Etat sénégalais a invité ses homologues à saisir cette opportunité pour bâtir une Afrique en plein essor, dénuée d’images de fuyards. "L’Espagne apporte ici une solution concertée et raisonnée à un phénomène préoccupant pour les deux continents. Elle sera le modérateur en Europe pour la lutte contre l’immigration afin d’amener les autres pays de l’Union européenne à s’inscrire dans la même dynamique", a expliqué le président Wade. Malgré l’enveloppe substantielle ibérique contre l’immigration clandestine, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO se sont rendu à l’évidence que l’intérêt des migrants pour leurs pays pose des exigences dans l’approche du développement.

Aussi, les présidents Blaise Compaoré du Burkina Faso, Ellen Sirleaf-Johnson du Liberia, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire et le Premier ministre cap verdien ont respectivement exposé sur "L’Etat de droit, la démocratie et la bonne gouvernance", "Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et l’Agriculture", "L’énergie et les infrastructures", "Le commerce, le tourisme et les investissements".

Le sommet spécial entre la péninsule ibérique et la sous- région ouest africaine a servi de cadre pour échanger sur les conditions à créer pour mieux envisager les initiatives de développement. Pour le Président du Faso, le triptyque "Etat de droit, démocratie et bonne gouvernance" , est à la fois le fondement et le baromètre du développement socio-économique des Etats.
Après avoir fait un tour d’horizon de ce processus dans les pays de la sous-région et dans la communauté, Blaise Compaoré l’a présenté comme l’issue privilégiée pour mieux engager la croissance économique.
"Le respect de l’Etat de droit et des principes démocratiques ainsi que la pratique de la bonne gouvernance constituent le socle d’une société de paix et de progrès (…).

Il est donc impérieux de travailler davantage au maintien et à l’approfondissement de démocratie et de l’Etat de droit qui conditionnent l’effervescence scientifique et culturelle, en vue de parvenir à un développement humain durable (…) Il importe à nos Etats d’œuvrer à la relance de l’économie afin d’accroître les possibilités d’investissements dans les domaines sociéconomiques prioritaires, d’assurer une juste répartition des richesses en réponse aux aspirations profondes des citoyens", a-t-il souligné. Le Président du Faso a exhorté les pouvoirs publics et privés de la sous-région à cultiver la bonne gouvernance dans les différents modes et secteurs de développement. Il a également sollicité l’appui du royaume d’Espagne pour l’établissement d’un partenariat fructueux en vue de consolider la place de la CEDEAO dans le commerce continental et international.

Jolivet Emmaüs : (joliv_et@yahoo.fr), Envoyé spécial à Abuja

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 26 juin 2009 à 00:49 En réponse à : Espagne-CEDEAO : 172 milliards F CFA contre l’immigration clandestine

    Ca c’est des fond dilapidees. A mon avis, la meilleure facon de lutter contre l’immigration clandestine c’est de permettre a un plus grand nombre de jeunes Africains de visiter lEurope ou les Etats Unis pour se departir du myth selon lequel l’herbe est verte de l’autre cote. Tant qu’on va continuer a empecher les jeunes d’aller en Urope, ils tenteront toujours de le faire au prix de leur vie. Moi meme je vis en occident mais je ne vois pas ce que nous les jeunes Africains on a a envier aux Europeens. Un clandestin qui se retrouve en Europe, non seulement ne peut pas avoir acces a un emploi digne qui va lui permetter de gagener sa vie, mais sera aussi confronte au racism et la discrimination qui sont monaie courantes ici.

    Que les dirigeants change de strategie dans la luute contre l’immigration. Ces vielles methodes sont ineficaces.

  • Le 7 octobre 2010 à 18:12 En réponse à : Espagne-CEDEAO : 172 milliards F CFA contre l’immigration clandestine

    Bonjour,
    Merci pour toute cette somme d’argent mais comment lutter contre l’immigration si vous tennez pas compte des propositions de ces jeunes. Cet argent est bouffé par des projets proposés par des vieux mourrant. Quand un jeune monte son projet, votre reponse c’est : pas d’experiences requise pour la realisation du projet.

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