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Zone pastorale de Sidéradougou : Les occupants illégaux font de la résistance

Publié le mercredi 24 juin 2009 à 04h31min

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Va-t-on vers un bras de fer entre les autorités des Hauts-Bassins et les occupants anarchiques installés dans la zone pastorale de Sidéradougou ? Tout porte à le croire. En dépit des actions pacifiques afin de les recaser, ces occupants tiennent mordicus et ne semblent pas donner un signe de départ. C’est le constat que le gouverneur de la région, à la tête d’une forte délégation a pu faire, lundi 23 juin dans la zone de Marbagasso.

En dehors des exploitants agricoles du village de Koumadara qui ont saisi le bien-fondé du redéploiement dans cette zone en acceptant d’occuper la portion réservée à l’activité agricole, c’est presque le statu quo dans les six autres villages concernés. D’une manière générale, c’est un constat décevant qui en ressort. A titre d’exemple, à Dogossesso, nonobstant l’interdiction des champs de culture, des cas de labours et de semis sont constatés à l’intérieur de la zone pastorale. Les habitants, bien qu’ayant construit leurs nouveaux logis dans la zone agricole qui leur a été réservée, refusent de les rejoindre. A Lanfiéra et à Marbagasso, c’est le comble puisqu’en dehors du refus des anciens de rejoindre leur village d’accueil, on signale l’arrivée de nouveaux occupants.

Même constat à Samaradougou, Tiémèrêdji, Baguéra où l’installation anarchique de la population rend complexe le cantonnement, source de conflits entre agriculteurs et éleveurs. Pire, les producteurs bien que présents à chaque rencontre des autorités, défient celles-ci en retournant s’installer tranquillement sur les sites déconseillés. Jusque-là, tous les efforts pour rétablir l’ordre dans cette portion de terre sont restés vains. Il semble même que le fils du chef de village de Marbagasso continue de vendre des terres. Le mauvais exemple vient surtout d’un professeur d’université. Ce dernier, en complicité avec le fils du chef de village de Marbagasso, s’est taillé 100 ha qu’il a fait clôturer et continue de reboiser. La délégation conduite par le gouverneur est allée constater de visu ses aménagements. Pourtant, depuis une dizaine d’années, les autorités ont utilisé toutes les options pacifiques pour décourager de telles implantations.

Deux ministres et deux gouverneurs s’y sont rendus, mais sans arriver à bout des occupants illégaux. A cela, il faut ajouter les sorties de terrain des services techniques et de sommation des forces de sécurité. Des démarches qui, à en croire le gouverneur de la région, traduisent la volonté du gouvernement d’amener les esprits récalcitrants à la raison, dans cette zone riche en potentialités agricoles et pastorales de 309 000 hectares. Sur cette superficie, 114 000 ha sont consacrés à l’agriculture, 112 000 ha à l’agro-pastorale et 51 000 ha à l’élevage. Toute la difficulté, c’est de mettre chacun à la place qu’il faut : les agriculteurs doivent rejoindre la zone réservée à l’agriculture et les éleveurs, la zone pastorale. Dans cette perspective, un cahier des charges a été adopté le 12 mai 2009 par les Commissions d’aménagement du terroir (CPAT) du Houet et de la Comoé en charge de la gestion de la zone et attend d’être entériné par le ministre des Ressources animales.

Il permettra, selon Pascal Témaï Benon, d’assainir la zone et d’entreprendre des activités organisées. « Il est impérieux pour nous de réussir la tâche d’assainissement de la zone, en vue d’une meilleure exploitation de ses potentialités », a indiqué le gouverneur devant quelques habitants de la zone venus l’écouter. En marge des actions d’information et de sensibilisation entreprises par le comité de recasement, des mesures d’accompagnement ont été mises en place afin d’inciter les producteurs à rejoindre les sites qui leur ont été réservés. Outre l’appui à l’élaboration des micros projets, plusieurs réalisations y ont vu le jour, à savoir des forages, des parcs à vaccination et un magasin de stockage. Malgré tout, les poches de résistances persistent et même gagnent du terrain. Des récalcitrants se font voir de plus en plus. Et l’autorisé dans tout ça ? Après le dialogue, il ne sera pas exclu qu’elle utilise la manière forte. Non content de se redéployer, les habitants semblent faire la sourde oreille et continuent à défricher de nouveaux champs.

Frédéric OUEDRAOGO

Le Pays

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