LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Campane agricole 2009-2010 : 35 milliards de F CFA pour booster la production

Publié le lundi 15 juin 2009 à 01h18min

PARTAGER :                          

Padéma, localité située à 75 km au Nord-Est de Bobo-Dioulasso, a abrité le 12 juin dernier, le lancement de la campagne agricole 2009-2010. A cette cérémonie ponctuée de remise de prix et de semences aux producteurs, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédogo a annoncé des actions d’envergure du gouvernement pour assurer une production durable.

C’est désormais une tradition pour le ministre en charge de l’Agriculture de procéder en début de chaque saison pluvieuse au lancement de la campagne agricole. Plus qu’un acte symbolique, le geste du ministre Laurent Sédogo vient rappeler, s’il en était besoin, la place combien primordiale de l’agriculture dans l’économie nationale. Un domaine qui, on le sait, assure l’essentiel des revenus d’environ 90% de la population. D’où le thème de la présente campagne “ Consolidation de la politique agricole par l’intensification et la diversification des filières porteuses”. Un thème assez révélateur et qui sous tend, selon le haut-commissaire du Houet, Justin Somé, la croissance agricole et la sécurité alimentaire, l’augmentation des revenus des producteurs agricoles et la réduction de la pauvreté.

La campagne écoulée a connu, en dépit de l’excédent céréalier de 850 000 tonnes, de nombreuses péripéties (inondations et flambée des prix des céréales) et celle qui commence n’est pas aussi rassurante. En effet, les techniciens du Comité inter Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) présagent des pluies capricieuses mettant les acteurs agricoles au défi. Celui d’accroître les productions céréalières de 20% dans ce contexte difficile, à en croire le ministre Laurent Sédogo. Lors d’une récente rencontre tenue à Ouagadougou, les acteurs agricoles ont fixé la barre à 5 200 000 tonnes pour les céréales, 300 tonnes pour le riz, et 1 200 000 tonnes pour le maïs. Pour l’atteinte de ces objectifs, le gouvernement a décidé de renforcer cette année son appui surtout en intrants aux agriculteurs.

Dans le domaine du riz, il est prévu une dotation des producteurs en engrais et en semences pour les deux campagnes (humide et sèche). Quant au maïs, une convention entre le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques et l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) permettra de mettre à la disposition de tous les producteurs de l’engrais pour au moins 25 000 ha assortis de semences. Le niébé et le sésame, deux produits dont l’intérêt commercial est de plus en plus grandissant ne sont pas en reste. Ils sont désormais inscrits dans les politiques agricoles du pays. Pour ce qui est de l’or blanc, il est placé sous le signe de relance tous azimuts soutenus par la vulgarisation du coton OGM. “Notre plus grand défi à relever est celui de l’augmentation de la productivité avec des rendements devant évoluer en moyenne de 900 kg à 1,2 tonne à l’hectare. C’est à ce prix que nous gagnerons la bataille de la compétitivité” a soutenu le ministre Sédogo.

Une révolution agricole en marche

Le gouvernement prévoit dans ce cadre, de renforcer les capacités des sociétés cotonnières à travers une subvention de 7,5 milliards de F CFA afin de mettre les engrais à moitié prix à la disposition des cotonculteurs et d’effacer une partie des dettes internes des Groupements de producteurs de coton (GPC). Au total, a précisé le ministre Laurent Sédogo, c’est un effort financier de plus de 35 milliards de F CFA que l’Etat a consenti sous forme d’aide à l’acquisition des intrants aux producteurs depuis maintenant deux ans. Ce qui, selon lui, est une première. Pour que ces investissements ne soient pas vains, il a exhorté les producteurs à plus d’ardeur au travail, à l’utilisation des fosses fumières et l’application du paquet technologique. En aval, en plus du soutien à la production, les agriculteurs n’ont pas à se faire du souci pour l’écoulement de leurs productions. “Cette année, le slogan ´ Consommons burkinabè s’appliquera dans toute sa réalité”, a confié le ministre Sédogo. Sur instruction du Premier ministre, il sera mis en place un mécanisme d’achat pour l’approvisionnement des cantines scolaires, des casernes, des écoles et internats de formation professionnelle, des hôpitaux et des mutuelles de travailleurs.

Il s’agit, dans la nouvelle vision, de faire de l’agriculture, le vrai poumon du développement économique. Les organisations des producteurs et les acteurs entrepreneurs agricoles sont plus qu’interpellés. Le lancement de la campagne agricole à Padéma a été l’occasion de primer les meilleurs agents et sites agricoles. Lors de la campagne agricole 2008-2009, le ministre en charge de l’Agriculture, dans le souci de stimuler et d’encourager l’excellence a instruit la Direction régionale des productions végétales (DGPV) et les directions générales de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques d’organiser un concours pour désigner les meilleurs agents et sites rizicoles. Suivants des critères préalablement définis, 39 agents et 39 sites ont été retenus suivant chaque catégorie.

Les lauréats ont reçu des prix en nature (engrais NPK) et en numéraire. Après quoi, le ministre accompagné des invités dont le président de l’UNPCB et la représentante résidente de la Banque africaine de développement (BAD) au Burkina ont, sur des tracteurs, donné l’acte symbolique de lancement de la campagne dans le champ de maïs de Salif Toé, un grand producteur de la zone qui force l’admiration et le respect.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 15 juin 2009 à 12:45, par ifranck dit aspirant barde En réponse à : Campane agricole 2009-2010 : 35 milliards de F CFA pour booster la production

    UN DEBUT DE DEPART MAIS MERCI BEAUCOUP ?MAIS CHASSEZ QUE LE MONDE PAYSANT EST UN GRAND TUMULTE UNE BONNE RECOLTE ET C’ EST L’EXUBERENCE ET LE DESAROIT QUI VA PaYE LA PRODUCTION ? UNE MAUVAISE RECOLTE ET LA PANIQUE EST A SON COMBLE DONC MONSIEUR FAITE LES JEUX.CONSTRUISEZ DES MAINTENA LA LOGIQUE DES TROIS ,PRODUCTEURS ACHEUTEUR,REVENDEUR.

  • Le 16 juin 2009 à 01:00 En réponse à : Campane agricole 2009-2010 : 35 milliards de F CFA pour booster la production

    Très bien tout ça mais ils faut que les producteurs aidés puissent aider la population qui comptent sur eux. Que les histoires nulles de la campagne passée ne se reproduisent plus. Sinon, comment comment peut-on comprendre qu’avant, les mains nourrissaient la pop et maintenant que les riches se sont melés à l’agriculture ça devient la débandade ????????????????

  • Le 16 juin 2009 à 06:26, par ETALON #1 En réponse à : Campane agricole 2009-2010 : 35 milliards de F CFA pour booster la production

    je ne compren pas la fin de ton commentaire monsieur ou madame inconnu(e) !!que les riches se mettent a l agriculture...afin de mieux comprendre,priere d’eclairer ma lanterne !!

  • Le 16 juin 2009 à 14:16 En réponse à : Campane agricole 2009-2010 : 35 milliards de F CFA pour booster la production

    vous pourriez au moins mettre un tableau annexé pour savoir à quoi correspond vos 35 milliards de F CFA pour soit disant booster la production à savoir le détail des différentes rubriques prévues. Après, on pourra mieux commenter si c’est un effet d’annonce comme d’habitude ou un peu plus crédible ! D’ailleurs, on peut déjà s’interroger car l’effet d’annonce au 12 juin est particulièrement tardive alors que des paysans sèment déjà sans attendre ses milliards que le gouvernement annonce à grande pompe.... à moins de servir les copains ou les soit-disants agrobusinessmans du gouvernement comme d’habitude !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique