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Nouvelle Constitution au Niger : L’avant-projet sort des placards

Publié le vendredi 12 juin 2009 à 01h27min

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Le président Mamadou Tandja

Selon les désirs du président Mamadou Tandja, le peuple nigérien ira aux urnes le 4 août prochain pour se prononcer sur une nouvelle Constitution qui consacrera l’avènement de la VIe république. A la lumière de la Constitution de 1999, le président, au terme de ses deux mandats, devrait rendre le tablier à l’issue de l’élection présidentielle de cette année.

Cette loi fondamentale, aujourd’hui, ne peut qu’être traitée de tous les noms d’oiseaux qui existent ou qui auraient pu exister dans la forêt équatoriale par le pouvoir actuel, piqué par le mal de la perpétuité à la tête du pays. En moins de deux semaines, le comité de service, composé de cinq juristes et mis en place le 2 juin, a déjà déposé un avant-projet de nouvelle Constitution mercredi dernier à la présidence. La célérité avec laquelle le travail a été fait apporte de l’eau au moulin du Front de défense de la démocratie (FDD) qui soutient que ledit comité a été “mis en place juste pour la forme et n’a fait qu’amender un texte qui était en circulation depuis des mois”.

Qu’à cela ne tienne, la teneur de l’avant-projet n’étonne personne : passage à un régime présidentiel ; création d’un Sénat ; modification de la Cour constitutionnelle qui passerait à neuf membres ; confirmation du principe d’amnistie. Ce sont autant de mesurettes pour accompagner le plat de résistance, sans lequel on n’aurait pas parlé “des limites” de la constitution décriée. Ainsi, le nombre de mandats présidentiels, jusque-là limité à deux, devient illimité.

Il est prévu une période de transition de trois ans pour permettre au chef de l’Etat de rester au pouvoir au-delà du 22 décembre prochain sans avoir à passer devant les électeurs. On aurait voulu plonger le pays d’Amani Diori dans un recul démocratique qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Pourtant cet Etat sahélien a fait parler de lui pour ces exploits démocratiques : en 2007, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), avec seulement 25 députés sur les 113 que comptait l’hémicycle, a fait tomber le gouvernement de Hama Amadou en arrivant à rallier une quarantaine d’élus à sa cause.

Cette même assemblée à plusieurs fois dit non à Tandja jusqu’à donner un avis défavorable à la tenue du référendum, avant d’être dissoute le 26 mai dernier. Un jour plus tôt, le Conseil constitutionnel avait donné un avis défavorable à cette nébuleuse “tazartché”, continuation en haoussa, la principale langue du pays. “Le président de la République ne saurait engager ou poursuivre le changement de la Constitution sans violer son serment”. Même si cet avis de la haute juridiction du pays n’est pas obligatoire, il guide la voie de la légalité constitutionnelle.

Le référendum du 4 août, s’il a lieu et si le oui l’emporte, mettra donc fin à cette marche républicaine, caractérisée par des institutions réellement indépendantes, contrairement à ce qu’on voit souvent dans nos Etats. C’est dans ce sens qu’il faudra comprendre et saluer la détermination des partis politiques et de la société civile qui se sont retrouvés au sein du FDD pour empêcher que le pays ne fasse un saut dans l’inconnu. Dans cette lutte historiquement noble, le CDS de Mahamane Ousmane a un rôle capital à jouer.

S’il met fin à son alliance avec le chef de l’Etat pour exiger le respect strict de la Constitution, ce dernier se retrouvera assurément affaibli, et risquera un désaveux cinglant, sauf tripatouillement des résultats, le quatrième jour du mois d’août. En tout état de cause, si Mahamane Ousmane veut rendre service à son pays et laver l’affront de la vacherie que lui a faite son allié de président en dissolvant l’Assemblée à son absence, il doit lui rendre la monnaie de sa fausse pièce.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 12 juin 2009 à 10:53, par citoyen En réponse à : Nouvelle Constitution au Niger : L’avant-projet sort des placards

    le modérateur ne met pas en ligne mes contributions aux débats ! Comme je peux le pressentir, ce sont des gens soutenant le pouvoir !! Donc je préfère, ne plus intervenir !
    Faites correctement votre boulot et laisser intervenir les gens !

  • Le 13 juin 2009 à 03:53, par L.SosCo En réponse à : Nouvelle Constitution au Niger : L’avant-projet sort des placards

    En voila un autre !!! "Mon Afrique noire etait mal partie mais lala je dirais encore que Mon Afrique noire et meme magrebienne et blanche continue mal" Hey !! Bon Dieu des gens biens vient nous en secours" Malheur au modificateur de constitution pour pereniser leur pouvoir afin de vivre en tyran. Tot ou tard vous le payerez ici ou ailleurs la foudre vous abattra sans eclair puisque vous etes maitre de l’obscurite.

  • Le 13 juin 2009 à 12:18, par Traps’ En réponse à : Nouvelle Constitution au Niger : L’avant-projet sort des placards

    Mon dictateur putchiste constitutionnel casses toi si tu veux que les nigeriens aient de bon souvenirs de toi. Evites toi du pire mon vieux . Ce que tu n’as pas en dix ans , tu ne le fera jamais en trois ans.
    Les modificateurs de nos constitutions , gare a vous car , nous sommes tous YERE maintenant.
    Mr Tandja , vas t-en.

    • Le 15 juin 2009 à 08:15 En réponse à : Nouvelle Constitution au Niger : L’avant-projet sort des placards

      trop tard. Ce trufion devenu officier superieur sans le sens de l’ honneur et de la parole donnee a fracnhi le rubi(con). Il ne reste plus que Wanke revienne d’ outre- tombe. L’ histoire begaie grace a la stupidite que le pouvoir et les avantages peuvent inspirer.
      Yamm Yiid Naaba.

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