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Production nationale : Un appel à maintenir les leviers du développement

Publié le mercredi 3 juin 2009 à 13h51min

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Deux événements majeurs ont marqué la commémoration du XVe anniversaire des Engagements nationaux : une conférence publique sur le thème central, lundi 1er juin, une rencontre mardi 2 juin, entre les chefs de projets et le président du Faso, Blaise Compaoré encourage les responsables de ce programme à persévérer dans l’atteinte des objectifs fixés le 2 juin 1994, à savoir l’amélioration des conditions de vie des Burkinabè.

La nouvelle décennie des Engagements nationaux (2004-2014) s’articule autour des axes de développement suivants : l’éducation, la santé, l’environnement, l’agriculture, la lutte contre le chômage des jeunes, la promotion des droits humains. Ils sont inspirés des préoccupations majeures du président du Faso, Blaise Compaoré, à leur lancement le 2 juin 1994. La commémoration du XVe anniversaire intervenant dans une situation difficile, "Engagements nationaux et production nationale dans un contexte de la crise économique" constitue le sujet de réflexion de la dynamique nouvelle. Le partage de ce thème a fait l’objet d’une conférence publique, lundi 1er juillet à la salle de conférence du Conseil burkinabè des chargeurs. Animés par les ministres en charge de l’Agriculture et de l’Emploi ainsi que par le directeur général du Trésor représentant le ministre de l’Economie et des Finances, les échanges avec les nombreux bénéficiaires et les responsables des projets des Engagements nationaux ont permis de restituer les actions de ce programme présidentiel dans le développement global du pays. Respectivement, Laurent Sédogo, Justin Koutaba et Moumounou Gnankanbary ont rappelé la place et le rôle de "l’intensification agricole", "la formation professionnelle" et "le financement des micro-projets" dans la croissance de la production nationale insufflée par le chef de l’Etat.

Les conférenciers sont revenus sur la prise en compte de ces trois leviers du développement par les Engagements nationaux. "L’agriculture est une fonction essentielle dans la société. Elle occupe 80% de la population et contribue pour 35% au Produit intérieur brut (PIB). La contribution des Engagements nationaux au développement de ce secteur est considérable : aménagement et mise en valeur de bas-fonds, appui à la mécanisation, production halieutique", a expliqué le ministre en charge de l’Agriculture, Laurent Sédogo. Il a invité les populations rurales à saisir toutes les opportunités de financement et d’encadrement pour sortir l’agriculture burkinabè de son caractère de subsistance. Tout en rappelant les différents fonds (FAPE, FAFPA, FASI, FAIJ) mis en place pour lutter contre le chômage sous toutes ses formes, le ministre en charge de l’Emploi a indiqué que sans emploi, il n’y a pas de lutte contre la pauvreté. Selon Justin Koutaba, la réforme du système éducatif s’inscrit dans une volonté de concilier formation et insertion professionnelle. "Le développement d’un pays, c’est avant tout, ses hommes. Grâce aux Engagements nationaux, ce sont environ 30 milliards F CFA qui sont consacrés à la formation professionnelle. Quand on ne sait pas un métier, on ne peut pas se dire chômeur. Déjà les fonds ont permis de former et de créer des emplois", a-t-il soutenu. Embouchant la même trompette, le directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique a conclu que plus de huit milliards F CFA ont été mis à la disposition des jeunes promoteurs.

Les différents financements ont permis la création à trois mille micro-projets et contribué à la création de huit cent mille emplois. Unanimement, les conférenciers ont plaidé pour un remboursement effectif des crédits afin d’assurer la pérennisation des différents fonds et permettre à d’autres souscripteurs d’en profiter. La nouvelle décennie des Engagements nationaux vise essentiellement l’accélération de la croissance à travers les principaux leviers du développement. "L’intensification de la production agricole, la formation professionnelle et le financement des projets apparaissent comme les voies royales pour juguler durablement les effets de la crise économique actuelle", a soutenu Jean Christophe Ilboudo, secrétaire permanent des Engagements nationaux. Les résultats de nouvelle décennie ont été présentés au président du Faso, Blaise Compaoré dans la matinée du mardi 2 juin 2009. Une vingtaine de chefs de projets et une dizaine de ministres de tutelle ont passé en revue les activités de ce programme avec son initiateur.
Le chef de l’Etat a réitéré ses engagements de 1994 et exhorté ses compatriotes "à se donner les moyens et l’intelligence de transformer leur destin en ces temps difficiles".


Quinze ans après, la satisfaction du président du Faso

"Les résultats engrangés aujourd’hui par les Engagements nationaux me satisfont entièrement. Je suis très heureux devant tout ce qui a été réalisé en faveur de nombreux Burkinabè. Plus de trente (30) milliards F CFA ont été octroyés sous forme de crédits à environ huit cent mille (800 000) femmes. Cela montre bien le degré de la lutte contre la pauvreté au sein de cette frange de la population et la volonté de mieux l’impliquer dans la chaîne de production de notre pays. Il ne faut pas perdre de vue que l’objectif majeur des Engagements nationaux, c’est de faire bouger les esprits vers le développement. Il s’agit d’indiquer à l’homme qu’il reste l’artisan de son propre destin.

Une telle prise de conscience passe par les changements de mentalités, l’acquisition de nouvelles connaissances, la promotion de la santé, la protection et la sauvegarde de l’environnement. Tout cela permet de créer les conditions favorables aux assises d’un bien-être et à la construction du progrès. Les différents projets ont contribué à placer davantage les citoyens au cœur du développement. Ce sont non seulement des infrastructures mais aussi des actions répondant aux préoccupations des populations dans le cadre de la décentralisation. Ce processus doit s’inscrire dans les grands programmes gouvernementaux. Il y a lui de rappeler que le lancement des Engagements nationaux est intervenu au lendemain de la dévaluation du F CFA comme ces moments difficiles. Se souvenant sans cesse de ce contexte difficile qui a sous-entendu cet élan du développement, nous avons demandé au chefs de projets de maintenir cet état d’esprit. Il n’y que la position économique et sociale qui puisse aider à surmonter la cherté de la vie et les crises actuelles".

Propos recueillis par J.E.


Bilan à mi-parcours de la nouvelle décennie

La nouvelle décennie des Engagements nationaux dans l’optique d’une accélération de la croissance a, à mi-parcours permis de réaliser les activités suivantes avec une enveloppe de 25 milliards de FCFA.

Axe 1 : L’éducation
- 24 salles de classe d’une capacité de 1 500 élèves
- 28 centres d’éducation de base non formelle équipés
- 03 nouveaux CEBNF et 2 complexes construits et équipés
- 497 jeunes filles rurales formées au Sourou et installées
- 04 maisons des jeunes et de la culture construites et équipées
- 07 centres de promotion féminine construits et équipés
- 1 500 femmes alphabétisées
- 4 300 femmes formées à la gestion et technique de production.

Axe 2 : La santé

- 14 CSPS et 2 centres de prise en charge des femmes vivant avec les fistules
- 03 maternités avec logements.

Axe 3 : L’environnement

- 850 000 plants mis en terre
- 1 100 ha de terres incultes aménagés et exploités

Axe 4 : L’agriculture

- 3200 ha de bas-fonds de riz pluvial aménagés
- 950 tonnes d’engrais, 225 tonnes de semences de riz
- 123 puits maraîchers
- 34 batteuses de riz
- 40 décortiqueuses
- 04 tracteurs de 110 chevaux
- 10 magasins de stockage de 240 m2
- 30 bassins de production d’alevins et 50 000 alevins produits
- 6 200 pièces d’intrants de pêche fournis aux pêcheurs
- 1 marché moderne de bétail à Youba

Axe 5 : La lutte contre le chômage des jeunes

Il a été consacré 12 milliards F CFA pour financer :
- 3 370 micro-projets
- 13 PME/PMI
- 7 600 emplois créés

Des 12 milliards F CFA dépensés, 7, 7 milliards ont bénéficié à 67 000 femmes.

Axe 6 : La promotion des droits humains

- Délivrance de pièces d’identité numérisées aux jeunes filles formées au Sourou

- Participation à l’opération de délivrance massive d’actes de naissance aux Burkinabè, conduite par le gouvernement.

Extrait du discours du secrétaire permanent à la rencontre avec le président du Faso

Contraintes et préoccupations :

- insuffisance des financements face à la nombreuse demande sociale,
- la suspension du financement pour la réalisation de nouvelles maisons des jeunes,
- la nécessaire clarification de la tutelle des maisons de jeunes financées par les Engagements nationaux et mises à la disposition des populations bénéficiaires.
- l’absence de ressources financières pour le financement du « Programme spécial » qui concerne :
.des stades provinciaux dont celui de Ziniaré en attente de
démarrage ;
.du boulodrome au secteur n° 15 de Ouagadougou ;
.des maisons des jeunes construites et non équipées ;
- le dispositif de suivi de la gestion des crédits de certains fonds nationaux, jugé peu performant au regard des multiples cas de détournements par des agents et de tierces personnes.

A ce sujet, des réflexions se poursuivent pour trouver des voies et moyens pour rendre le dispositif performant, dissuasif au point de réduire au maximum, les cas de détournement de fonds.
- une autre contrainte d’ordre institutionnel est l’absence jusqu’ici de textes réglementaires propres à la structure de pilotage des projets qu’est le Secrétariat permanent des Engagements nationaux.

Extrait du discours du SP/EN

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 3 juin 2009 à 18:50, par N’dabi En réponse à : Production nationale : Un appel à maintenir les leviers du développement

    Au niveau environnemental, à mon avis aurait de maigre résultat pour ce qui est des plantes misent en terre. 850000 plantes pendant 15 ans nous revient à 56666 plantes par ans, et pour une superficie de 274000kms2 me parait insuffisant, surtout si réellement nous voulons lutter efficacement contre les menaces de la désertification. Il est temps que l’on arrête de nous endormir avec des chiffres, qui parfois frisent le ridicule.

  • Le 3 juin 2009 à 19:46 En réponse à : Production nationale : Un appel à maintenir les leviers du développement

    Maintenez les leviers du developpment avec une universite qui va a vau- l’ eau. Vous rigolez ou quoi ? A moins que vs ne comptiez sur les "experts" francais pour les soulager de leur chomage.

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