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Processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire : Un faisceau d’indices positifs

Publié le jeudi 28 mai 2009 à 02h48min

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Le mardi 26 mai 2009 restera une des dates historiques du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire. En effet, le soir de ce jour-là, pour la première fois depuis septembre 2002, le nord ivoirien, contrôlé par les Forces nouvelles (FN), l’ex-rébellion, est passé sous la gestion administrative de l’Etat. Lors d’une cérémonie solennelle à Bouaké, les pouvoirs administratifs détenus par les commandants de zone ont été officiellement transférés aux préfets, nommés par l’Etat.

Selon le contenu du document de passation de charges, « les missions civiles d’administration du territoire sont exercées exclusivement par les autorités préfectorales ».

Les missions de sécurité, elles, sont désormais assumées par le Centre de commandement intégré (CCI), qui est un état-major mixte composé des forces loyalistes et des FN. Pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre, les préfets auront recours au CCI.

C’est un grand pas qui vient d’être ainsi fait en faveur de la réunification du territoire ivoirien et qui traduit l’engagement des différents protagonistes à aller véritablement à la paix, à œuvrer à une sortie définitive de la crise.

La délicatesse de cette question du transfert des pouvoirs des commandants de zone aux préfets n’était plus à démontrer. Et ce n’est pas pour rien que cet acte a été maintes fois reporté. C’est pour cela qu’il convient de saluer l’effectivité de cette passation de charges.

Un événement qu’il faut mettre aussi à l’actif des commandants de zone qui, au nom des intérêts supérieurs de la nation, ont accepté de renoncer à ces prérogatives et aux avantages qu’ils tiraient de leur fonction. On imagine que ça n’a pas été facile pour eux d’abandonner tant de prébendes.

C’est leur contribution à la paix. Et lorsque qu’on parle de la paix à l’échelle d’une nation, il y a des sacrifices qu’il faut bien consentir. Ce déploiement des préfets sur tout le territoire est, certes, fondamental, mais il reste encore insuffisant pour le retour à la normale, à la légalité et à la constitutionnalité en Côte d’Ivoire.

Il y a en effet d’autres volets du processus de paix qu’il faut parachever, comme les opérations d’identification et d’enrôlement, le désarment des FN et des milices, la réinsertion des combattants dans la vie civile et leur dédommagement.

Si ces différentes questions trouvent des solutions appropriées, il est clair que le chemin sera très dégagé pour l’organisation des élections, tant attendues depuis 2005. Alors, pour que tant d’efforts ne soient pas vains, il est impérieux que la Commission électorale indépendante réussisse un sans-faute dans l’organisation des différents scrutins, notamment la présidentielle du 29 novembre. En effet, la réconciliation est encore précaire, et il suffit d’un rien pour embraser de nouveau le pays. On croise les doigts.

En attendant, il est clair que ce transfert des pouvoirs aux préfets sonne bien et est indiscutablement un signe d’espoir. L’espoir vient aussi du côté de la communauté financière internationale, qui a repris la coopération avec la Côte d’Ivoire, admise à l’Initiative PPTE (Pays pauvre très endetté) : annulation de dette, rééchelonnement de la dette et différents accords de financement sont autant de bonnes nouvelles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), le Club de Paris et celui de Londres vont faire pleuvoir sur la Côte d’Ivoire.

La visite de 48 heures que Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, vient d’effectuer dans ce pays est une preuve supplémentaire de la renaissance de ce pays, qui affichera en 2009 une croissance économique de 3,2%.

Pour tous ces signaux positifs, les partenaires de la Côte d’Ivoire se doivent de soutenir très fortement et d’encourager les protagonistes ivoiriens à œuvrer à une sortie définitive de la crise.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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