Seul le papier a une valeur officielle au Burkina Faso. Les documents électroniques ne le sont pas encore. Préparation, compte rendu de réunions, note d’information ascendante et descendante dans l’administration burkinabè… tous nécessitent du papier, énormément de papier. Et cela coûte très cher, et en temps, et en argent.
Selon des statistiques disponibles à travers le monde, la France utilise environ 19 000 000 tonnes de papiers par an, les Etats-Unis d’Amérique dépense en moyenne 4 milliards de dollars US chaque année pour seulement du papier. Au Burkina, les statistiques ne sont pas encore disponibles mais au moins une chose est sûre, le papier est beaucoup gaspillé dans le cadre du fonctionnement de l’administration publique et privée. Très souvent, des cartons contenant des documents administratifs précieux encombrent les allées de certains locaux et autres centres administratifs. L’état dans lequel ils sont conservés les rendent difficilement exploitables. Et pourtant, ils sont d’une richesse inestimable.

La solution miracle des TIC

Il existe une « solution miracle » à cet état de fait avec la révolution des technologies de l’information et de la communication. Des tonnes d’informations conservées à travers ces supports papiers peuvent l’être dans des appareils minimes facilement utilisables et surtout moins encombrants. De grandes rencontres internationales ou des réunions administratifs de groupes restreints peuvent se préparer sans papier. La démonstration a été faite lors de cette cérémonie d’ouverture de cette activité. Ainsi grâce au génie de la technologie, les ministres des postes et des TIC, celui des ressources animales (parrain de l’activité) ont pu s’entretenir en direct avec la ministre de la promotion des droits humains qui n’a pas eu besoin de se rendre à l’endroit où se tenait la cérémonie pour livrer son allocution.

D’autres démonstrations de facilités de travail en équipe ont été mises en exergue par les techniciens de Microsoft et de Sofnet.Sa qui sont des structures spécialisées dans ce domaine. A titre d’exemple, ils ont présenté des facilités qu’offrent Sharepoint, Office Groove ou encore Microsoft office. Des témoignages de responsables d’entreprises comme la SONAR ou encore le 2iE qui ont intégré l’utilisation systématique des TIC dans leur système de travail ont fini de convaincre les plus sceptiques dans l’utilisation de cet outil désormais incontournable.

Cette façon de gérer l’information est avantageuse à plus d’un titre. Il permet de rendre le travail d’équipe plus efficace, un meilleur respect de confidentialité pour certains documents qui l’exige. Sans oublier les économies en temps (de préparation et diffusion de documents de réunion…), en argent (frais d’impression et de reprographie) et en délai de diffusion avec un risque de destruction moindre. Moins de papier signifie aussi préservation des arbres et donc de l’environnement.

Ne pas perdre de vue les objectifs intermédiaires

Certes, l’objectif que s’est assigné le MPTIC à travers cette journée paraît difficile. Le parrain de l’activité, le ministre des ressources animales l’a si bien reconnu en affirmant que « parler de journée sans papier peut sembler provocateur » pour le commun des mortels. Il est certes difficile à réaliser mais pas impossible avec les outils dont on dispose aujourd’hui, ajoute-t-il. De ce fait, Sékou Bâ demande de ne pas sauter les étapes. Il ne faut surtout pas oublier les objectifs intermédiaires à savoir « faire en sorte qu’on consomme moins le papier chaque jour ».

Cette journée qui est une première de la SNI peut prêter à confusion. Pour parer aux mauvaises interprétations, le MPTIC, Noël Kaboré a tenu à apporter des précisions au thème. « Il ne s’agit pas d’une journée contre le papier ou d’une journée des sans-papier ».

Les encombrements des couloirs des services par des montagnes de documents stockés dans des cartons de fortune peuvent donc être évités, pourvu que l’on fasse des TIC un outil essentiel dans la gestion quotidienne de nos organisations. Ce à quoi le premier responsable des postes et des technologies de l’information et de la communication a exhorté les participants. Noël Kaboré a aussi invité tous les usagers des TIC à faire de ce slogan le leur « Moins de papier= plus d’efficacité et de productivité, plus d’économie, plus d’écologie ».

Moussa DIALLO
Lefaso.net