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Festival transfrontalier : Nouna et San valorisent leurs potentialités économiques et culturelles

Publié le lundi 25 mai 2009 à 07h02min

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La première Dame du Burkina Faso, Madame Chantal Compaoré a procédé le 23 Mai 2009 à Nouna au lancement officiel de la première édition du festival des potentialités économiques, artistiques et culturelles des communes de Nouna au Burkina Faso et de San au Mali.

Madame Chantal Compaoré à Nouna, l’annonce de cette information à la UNE de l’actualité dans la région de la Boucle du Mouhoun et plus particulièrement dans la ville de Nouna était surprenante voilà quelques jours. Les populations d’une manière générale étaient sceptiques pour la plupart quant à la réalisation d’un tel rêve. Cela, compte tenu notamment de l’état actuel de la route reliant Nouna à la capitale Ouagadougou distante de 284 km. "Elle peut bien venir si elle se décide", se disaient ceux qui ont bien voulu prendre la nouvelle avec plus de philosophie.

Mais à la grande surprise même des plus sceptiques madame Chantal Compaoré est bel et bien arrivée à Nouna dans le Burkina profond (comme le disent certains). C’est donc à l’unisson des cœurs face à une promesse bien tenue que les populations des communes urbaines de Nouna (Burkina Faso) et de celle de San (Mali) ont assisté à Nouna au lancement de la 1ère édition du festival transfrontalier de valorisation des potentialités économiques, artistiques et culturelles de Nouna et de San par madame Chantal Compaoré, épouse du Chef de l’Etat. C’était en présence du Grand Chancelier des Ordres burkinabè, M. Mamadou Djerma, président d’honneur du festival et d’une forte délégation malienne conduite par le maire de la commune de San, M. Jabriou Ababacar Haïdara.

Conjointement initié par les maires de Nouna et de San, ce festival se positionne comme la vitrine des immenses richesses économiques, culturelles et artistiques des deux communes. Il a pour objectifs entre autres de valoriser et de pérenniser les connaissances culturelles et artistiques, d’ouvrir le dialogue des civilisations à l’attention des générations montantes et de consolider les liens séculaires entre les populations des deux localités.
Une cinquantaine de stands d’exposition aménagés pour la circonstance ont permis aux forains de faire étalage de l’esthétique de l’artisan, l’habileté des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs au grand plaisir des festivaliers.

Le courage et la capacité des organisations féminines à stimuler l’économie et à lutter efficacement contre la pauvreté ainsi que la vitalité de la jeunesse à assurer des changements positifs au profit du développement étaient également au rendez-vous du festival.
Madame Chantal Compaoré a dans son discours de lancement, indiqué que l’idée d’organiser un festival conjoint entre les villes de Nouna au Burkina Faso et de San au Mali est un concept original qui revêt une importance double. Il permet la rencontre des populations des deux cités et la consolidation de l’intégration à la base, ce qui est un vœu cher aux autorités de nos deux pays. Il est aussi l’occasion de promotion des richesses artistiques et culturelles de nos terroirs qui demandent à être valorisées. Madame Compaoré a ensuite exprimé son engagement à accompagner toutes les initiatives du genre qui contribuent véritablement à la promotion locale.

A ce titre elle a exhorté les femmes de Nouna à participer au combat émancipateur de la femme Burkinabé. La première Dame a fait appel aux autorités politiques, religieuses et coutumières de toute la région de la Boucle du Mouhoun à œuvrer pour une émancipation totale de la femme afin qu’elle puisse participer pleinement aux efforts de développement local. Cela passe nécessairement par l’abandon des pratiques traditionnelles discriminatoires à l’égard de la femme, le rejet total de l’excision, la scolarisation de la petite fille et la valorisation des activités économiques de la femme, a-t-elle souligné. « Je reste persuadée que c’est solidairement, hommes et femmes, que nous pourrons relever le défi du développement de notre pays. C’est pourquoi je lance un appel pour un accès des femmes à la terre au même titre que les hommes », a-t-elle conclu en ses termes.

Pour le maire de la commune urbaine de Nouna, madame Mariam Fofana, la présence de la première Dame à Nouna est plus encourageante pour les populations de Nouna et même pour toute la région de la Boucle du Mouhoun ainsi que celles de la ville jumelle de San, engagées résolument sur le chantier du développement. L’autre combat qui est celui de l’intégration sous régional, a déjà ses meilleurs marques au Burkina Faso.

Il ne sera vite et bien atteint que si les routes qui nous relient à Ouagadougou et au Mali connaissent un meilleur état de praticabilité, a-t-elle dit. Les deux maires par le voix de celle de Nouna ont prié la première Dame de bien vouloir plaider auprès des autorités compétentes du Mali et du Burkina Faso pour davantage de mieux-être car « sans route, pas de développement ».

Pour un désenclavement de la région

Madame Fofana qui a remercié toutes les bonnes volontés ayant concouru au succès du festival, a invité chacune et chacun à s’approprier ce festival qui n’est ni plus ni moins qu’un projet performant de développement s’il est mené avec engagement, conviction et patriotisme.
Pour le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, M. Siaka Prosper Traoré, la région n’est pas seulement le grenier du Burkina ; elle est également cet espace riche de diversités à valoriser et fécond d’initiatives novatrices de ses filles et fils comme l’illustre ce festival. Tout en saluant ce projet de développement le gouverneur a indiqué que l’initiative de ce festival de valorisation des potentialités économiques, artistiques et culturelles des villes jumelles de Nouna et de San, s’il est bien mené, constituera sans nul doute, un tremplin idéal pour les deux localités.

Le porte-parole du chef de canton de Nouna, M. Sidiki Traoré a pour sa part, rendu un vibrant hommage à la première Dame pour l’honneur fait aux populations de la commune de Nouna et celle de San par sa présence. Tout en rappelant l’esprit d’humilité et de partage, le dynamisme et surtout les grandes qualités de défense des personnes vulnérables et des causes justes de la première Dame, M. Traoré a demandé son intervention personnelle pour accélérer les projets de développement en programmation en faveur des populations de la région en commençant par le bitumage de la route Koudougou-Dédougou-Nouna-frontière du Mali. La reprise des chantiers de construction des pistes rurales en souffrance et la réalisation d’un barrage pour la fixation des jeunes dans leur terroir, ont également été citées au nombre des préoccupations des populations.

Cette cérémonie agrémentée par de nombreuses prestations artistiques a également été marquée par la décoration de cinq membres de la délégation malienne. Messieurs Jabriou Ababacar Haïdara, Hammed Séméga, Bourkassoum Traoré et mesdames Naba Koyaté et Bintou Mahamane Touré ont reçu la médaille d’honneur des collectivités locales.

La délégation malienne a remis à la commune de Nouna, vingt lits, soixante matelas et des draps. Ce matériel destiné au CSPS communal de Nouna est un fruit de l’inter jumelage entre la ville de Haute Marne en France avec les communes de San et sa soeur jumelle de Nouna. Les différentes communautés présentes à la cérémonie ont manifesté leur joie à l’endroit de Madame Chantal Compaoré à travers de nombreux petits présents.
Parmi ces cadeaux, un chiot des femmes samo de Nouna qui ont promis de surveiller l’évolution de l’animal pour l’éviter de passer à la casserole de la famille Compaoré.

La coupure du ruban symbolique suivi de la visite des stands d’exposition des riches potentialités de Nouna et de San ont mis fin à la cérémonie.

Daouda KONATE

Sidwaya

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