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Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

Publié le vendredi 22 mai 2009 à 02h34min

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"Viol correctif" : ce terme décrit une pratique barbare qui consiste à violer une personne pour la "guérir" de ses orientations sexuelles. Depuis quelques années, les lesbiennes des townships sud-africains vivent dans la peur.

Lindelwa a une carrure de rugbyman et de grands yeux doux qui s’embuent quand elle commence à raconter son histoire : "C’était à la tombée de la nuit Je marchais dans la rue quand cet homme est arrivé par derrière et a commencé à m’insulter. Il hurlait que j’étais une lesbienne, que je devais coucher avec des hommes pour me guérir. Il avait une barre de fer avec laquelle il m’a cassé la jambe. Des passants se sont interposés quand il a voulu me violer." Après l’attaque, lindelwa, traumatisée, a fui son quartier en banlieue du Cap, en Afrique du Sud, pour se réfugier dans un township voisin réputé moins dangereux.

Dans l’unique pièce de sa petite maison, les cinq jeunes femmes rassemblées autour d’elle baissent toutes la tête à son récit. Cette histoire ne leur est que trop familière. L’an dernier, le viol et le meurtre d’Eudy Simelane, joueuse de foot de l’équipe nationale, ont donné un visage aux victimes de ce drame quotidien, torturées à cause de leurs orientations sexuelles. Une expression décrit cette horrible réalité. "viol correctif’. les auteurs de ces agressions agissent par homophobie pour soi-disant "corriger" la sexualité de leurs victimes.

"L’ignorance entraîne l’intolérance"

"Ce type de violence est en train de devenir le plus commun contre les lesbiennes noires des townships", s’alarme l’ONG internationale ActionAID dans un récent rapport. Elle illustre toute l’ambiguïté d’un pays qui, d’un côté, a l’une des constitutions les plus libérales au monde et a été le premier pays africain à autoriser le mariage homosexuel en 2006, mais où, de l’autre, une femme est violée toutes les 26 secondes et où l’homophobie est forte, en particulier dans les townships.

Ces jeunes femmes font face à toutes sortes de violences et de discriminations. insultes, coups, menaces, éviction de leurs domiciles. Prince, tête rasée et voix éraillée, n’a que 17 ans, mais la sagesse des survivants. "En tant que lesbienne, je dois être responsable Je suis toujours à la maison avant que la nuit tombe Le jour, vous pouvez penser que les hommes ne sont pas homophobes, mais la nuit, ce n’est plus la même chose" Prince sait qu’elle risquerait sa vie à embrasser, voire tenir la main de sa petite amie en public Noliswa, elle, est traumatisée par le viol de son fils de 16 ans, pris à parti dans la rue à cause des préférences sexuelles de sa mère.

Depuis deux ans, le garçon présente de graves séquelles psychologiques et il a dû quitter l’école.
L’Afrique du Sud possède un réseau important d’ONG de défense des droits des homosexuels, mais rares sont les organisations qui travaillent au quotidien sur le terrain En janvier 2008, Ndumie Fonda a créé Lulekisizwe, en mémoire de sa compagne, violée par cinq hommes et par la suite décédée du Sida. Sans aucun soutien du gouvernement, la petite structure assiste psychologiquement et parfois matériellement plus de 150 jeunes femmes. "Nous allons parler dans les réunions de quartiers, les églises et les écoles des townships", explique Ndumie.

L’an passé, Lulekisizwe a participé à une parade organisée dans les rues d’un township de la banlieue du Cap, le jour de la GayPride. "Certains riverains, y compris des personnes âgées, sont sortis de leurs maisons pour venir discuter avec nous. L’ignorance entraîne l’intolérance. C’est ce cercle que nous devons briser", insiste Ndumie, qui a également créé une équipe de foot constituée exclusivement de jeunes lesbiennes, dont plus de la moitié ont été abusées Sur le terrain, les crampons aux pieds, elles tentent de reconstruire la fierté qui leur a été volée

"Après l’apartheid, l’homophobie"

Malgré le nombre exponentiel de "viols correctifs" et de meurtres de lesbiennes ces dernières années, les autorités sud-africaines traînent à faire de ce problème une priorité Les propos homophobes proférés à plusieurs reprises par Jacob Zuma, président fraîchement élu, ne font qu’attiser une culture latente du machisme et de l’homophobie.

Ndumie dénonce notamment l’inertie de la police "Une des raisons pour lesquelles nous n’allons pas porter plainte après un viol est que, si nous allons au poste, souvent les policiers nous rient au nez". "La police ne va pas spécifier quand un viol a été motivé par I’homophobie", explique Vanessa Ludwig, du Triangle Project, une organisation sud-africaine de protection des droits des homosexuels. "Et cela nous empêche de comprendre le problème et de mettre en place des politiques adaptées".

Il est donc difficile d’obtenir des chiffres précis sur le nombre de "viols correctifs". D’après Ndumie, en 2005, cinq jeunes femmes auraient été violées et tuées dans la seule région du Cap Des homosexuels sont également victimes de ces abus. D’après la Commission sud- africaine des droits de l’homme, les "viols correctifs" se multiplient dans les écoles, où des garçons, de plus en plus jeunes, s’en prennent à des camarades.

La lutte contre I’homophobie est le nouveau combat de Ndumie, elle qui s’est battue durant des années contre le régime raciste de l’apartheid "Comme sous l’apartheid, je sais que lorsque je sors de chez moi, je prends le risque de ne pas rentrer le soir. Mais je sais que je me bats pour la liberté".

Clémence Petit-Perrot : SYFIA international

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 mai 2009 à 15:40, par pasf En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

    Vous savez, le gouvernement sud-africain a un problème.
    Il dit à son peuple :
    1-on va légaliser le mariage homosexuel
    2-on mettra des organismes et/ou structures de défense des droits des homosexuels pour les protéger d’homophobies, de discriminations, de les aider et guider, de les soutenir et j’en passe ;
    Alors qu’il sait que cette pratique sexuelle qui est l’homosexualité est brutalement réfutée par une large majorité de la population d’où ces structures de défense.
    Dans la réalité, on constate que même les policiers qui sont censés intervenir ne sont pas sensibilisés, les fameuses organismes de défense des droits ne vont pas sur le terrain, et l’état ne fait pratiquement rien pour venir en aide à ces victimes. C’est bien dommage.
    L’Afrique du Sud a, me semble-t-il, brûler des étapes.
    Tous les pays ou états qui ont légalisé le mariage homosexuel ont été bâtis sur plusieurs critères fondamentaux dont la "liberté individuel" et le "droit" qui sont, en mon sens, primordiaux pour que dans un pays chaque individu commence à accepter et à vivre avec la différence sexuelle de l’autre.
    Et même là encore, ce n’est pas tous les pays occidentaux qui ont légalisé cette pratique. Je pense par exemple à la France, qui est un pays démocratique fondé sur la liberté, l’égalité et la fraternité.
    Jusqu’à preuve du contraire, la France dépasse de loin l’Afrique du Sud pour ce qui est du droit et de la liberté.
    Le constat est donc simple : le gouvernement sud-africain met en place une politique alors qu’il n’a établi pas les bases pré requises pour cette politique et n’a pas aussi les moyens de cette politique.
    Et puisqu’il ne peut revenir en arrière, il est grand temps qu’il change les moyens de sa politique, qu’il sensibilise la population, que ces organismes de défense fassent leur travail, que les policiers arrêtent de se moquer des victimes et que l’état offre un soutien psychologique et financier aux victimes.
    Nous, ça nous fait mal au cœur de voir toutes ces femmes violées, battues, maltraitées et traumatisées à vie pour un soi-disant : "corriger leur sexualité"
    Merci.

  • Le 22 mai 2009 à 19:22, par pugneere En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

    Ces femmes n’ont qu’à se faire soigner ou laisser tout simplement cette pratique qui est d’être lesbienne.
    Il ne faudrait pas que les organismes de défense de droits de l’homme les encourage dans ce sens, c’est du n’importe quoi.
    Dans quel monde sommes nous ? Je suis d’accord qu’on les donne une bonne correction.

  • Le 22 mai 2009 à 22:00 En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

    Chacun a son mot à dire ds l’homosexualité. Ainsi, je ne suis pas fier de voir des femmes maltraitées pr cette pratique mais si c’est la solution, alors je suis pour. Il faut que les dérives sexuelles cessent car c’est à ces ignobles pratiques que le monde est dans cet état de malheur. Que soit condamnés ceux qui pensent à une liberté dans l’homosexualité. Si on est malade et on a des déviations sexuelles, on doit chercher à se soigner mais pas de renvoyer les gens ds un champs de conception de "RESPECT INDIVIDUEL". Quelle connerie !!!!!!!Quelle connerie !!!!!!!!!

  • Le 22 mai 2009 à 23:43 En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

    Je suis tenté de dire que c’est bien fait pour ces homo. Mais je ne souhaite pas qu’on les corrige ainsi. Ce qui est sur dans ma tete c’est l’homosexualité ces une betise, ces tout a fait irrationnel. Tous les homo sont des malades mentaux qui devraient se faire soigner. Arretons ce phenomène d’homosexualité avant qu’il ne se mondialise. Oui à l’homophobie !!!

  • Le 23 mai 2009 à 00:18 En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

    Le "viol correctif" n’est pas une bonne solution. cependant je pense qu’il ne faut pas encourager ces lesbiennes ou homosexuels soit disant que c’est la liberté individuelle. Ce genre d’article peut encourager bcp d’homosexuel qui sont ds notre pays à ne plus se cacher, à les encourager à faire publiquemlent cette pratique qui DENATURE nore societé. ces personnes ont besoins d’etres soingnées mais pas par le "vol correctif"
    Prenons garde pour que cette pratique qui existe deja ne prenne pas d’ampleur ds notre pays ou les valeurs morales doivent etre defendues.
    merci.

    • Le 23 mai 2009 à 13:18, par pasf En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

      Désolé mon frère, par liberté individuelle, j’ai tenté d’expliquer le comment du pourquoi certaines sociétés sont aller jusqu’à légaliser le mariage homosexuel. Bien sûr nous les envions pas.
      Si ces pays ont accepter cette pratique cela a des impliquations, c’est clair. Mais je suis contre cette solution qui consiste à violer et à mailtraiter purement et simplement des femmes homosexuelles. je ne pense pas que cela soit une solution ni même qu’il existe une solution d’éradication définitvie.
      Notre chèr Faso doit prendre des mésures pour qu’on atteind pas ce stade du n’importe quoi et du n’importe comment. Nous sommes trop intègres pour ça.
      Je sais et tout le monde sait qu’il y a des femmes lesbiennes et des hommes homosexuels au Burkina, de grâce qu’il reste dans l’ombre. On a pas besoin d’eux car on a déjà trop de problèmes comme ça.
      Merci.

  • Le 23 mai 2009 à 11:58 En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

    Dieu créa l’homme ; ensuite il créa la femme pour l’homme.Il a aussi dit aimer vous les uns les autres comme je vous aimé.Homosexuels pourquoi dites-vous avec fierté que vous êtes aimez votre orientation ?connerie !Tournez vous plutôt vers Dieu et demandez lui de vous aider ? Hétéros qui êtes vous pour juger votre prochain ;aimez tout le monde mêmes vos ennemis par amour pour Dieu .Merci

    • Le 25 mai 2009 à 10:33, par Malbaare En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

      le viol correctif n’est que dissuasif.il faut des mesures plus dures. des individus comme ces homos, ne doivent pas exister. c’est une erreur de la nature. ce ne sont pas des humains. vous voyez que ni les animaux ni les plantes ne font ça. il appartient aux HOMMES d’empêcher que leurs sociétés ne soient empestées par ces créatures ignobles. on ne peut pas se contenter de les dissuader. il faut les éliminer. je suppose qu’il n’en n’existe pas au Burkina car si jamais....

      • Le 10 novembre 2010 à 15:31, par speechless En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

        mon pauvre !!!si tu crois qu’il n’existe pas d’homos au BF tu te trompes !!!il y en a peut etre autour de toi et tu ne le sais pas !de façon generale mon pauvre ami,l’homosexualité existe depuis la nuit des temps !
        quelle betise de CROIRE qu’on se leve un beau jour en se disant"à partir de maintenant je suis homo !"
        quelle betise de penser que l’homosexualité est une pratique !!!CE N’EST PAS UNE PRATIQUE,C’EST UNE IDENTITE !!!
        tu dois etre bien amoureux de ta femme n’est ce pas ?et bien sache desormais que 2 HOMMES PEUVENT S’AIMER !!!
        ne me sort pas l’argument de la réligion ou de la bible,je pourrai te sortir un contre argument et tu ne pourras rien dire...
        l’ignorance,c’est plutot cette maladie qui est en vous qu’on doit plutot soigner !!!Poser vous la question bon sang !pourquoi les hommos ne sont plus considérés comme des malades depuis 1980 par l’ONU ?vous pensez peut etre qu’ils l’ont fait,juste par envie ?
        vous parlez d’erreurs de la nature...alors citez moi encore d’autres erreurs que la nature commet ?
        de la part d’un homosexuel Burkinabé de 20 ans

  • Le 26 mai 2009 à 20:32, par Fredo En réponse à : Afrique du Sud : Violées pour "corriger" leur sexualité

    Notre culture de burkinabè ne nous autorise pas à admettre l’homosexualité. C’est une bétise humaine qui ne nous amène qu’à une dérive de la vie. Comment deux hommes ou deux femmes peuvent dire qu’ils (elles) s’AIMENT ! Si cette logique continue d’être admise, nous courons vers la fin de la fin l’humanité par sa perpétuation, ce que le Créateur ne nous autorise pas. Alors, arrêtons de se moquer de Lui même s’Il nous a offert la liberté. Prions pour ces homos !

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