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Culture de saison sèche : Un exemple réussi dans le village de Konoticombo

Publié le mardi 19 mai 2009 à 03h01min

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Le président de l’Union des producteurs semenciers du Burkina Faso, Abdoulaye Sawadogo, a initié jeudi 14 mai 2009, en collaboration avec la direction provinciale de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Houet, une visite commentée de son champ de production semencière. C’était dans le village de Konoticombo (commune rurale de Karamgasso Vigué) à environ 80 kilomètres de Bobo-Dioulasso.
Le champ de M. Sawadogo, qui s’étend sur une superficie de 17 hectares, est situé sur le bord du fleuve Koba, un affluent de la Comoé qui se jette dans la Bougouriba. Le propriétaire, pour cette campagne de saison sèche, y a cultivé du maïs.

La première impression du visiteur est de se croire en fin d’une bonne saison pluvieuse. Les récoltes sont prometteuses avec, par endroits, des tiges qui portent jusqu’à trois épis de maïs. L’objectif pour les initiateurs de la visite commentée, est de permettre aux producteurs de constater de visu que la culture de saison sèche est aussi, sinon plus rentable que celle de la saison pluvieuse, pour peu qu’on y mette la volonté et les moyens.

Aussi, il s’agissait de les intéresser à la production semencière. Pour la circonstance, les producteurs de la commune rurale de Karangasso Vigué ont massivement fait le déplacement de Konoticombo. La visite dirigée par Salif Ouattara, inspecteur des semences à la DPAHRH/Houet et conseiller technique de M. Sawadogo et Jean de Dieu Poda, chef de la Zone d’animation technique agricole (ZATA) de Karangasso Vigué, s’est déroulée en quatre phases. Divisés en groupe de 20 personnes, les producteurs ont commencé par les fosses fumières réalisées par l’exploitant du champ. Ils ont pu voir comment creuser les trous avec les différentes dimensions.

Ensuite, il leur a été expliqué l’itinéraire technique de la production semencière. Pour le champ de M. Sawadogo, c’est une variété améliorée de maïs appelée “Barka”, élaborée par l’Institut de l’environnement et de recherche agricole (INERA) qui a été semée. “Barka” qui est une variété hâtive, a un cycle végétal de 70 à 75 jours avec un rendement de 5 tonnes à l’hectare si les doses d’intrants et leur période d’application ainsi que l’irrigation sont bien respectées. Le champ est divisé en deux parties de 6 et 11 hectares. Dans la première partie, les semis ont été faits le 15 février 2009. La floraison a commencé le 30 mars 2009 et présentement le champ est prêt pour la récolte. Les autres hectares ont reçu les semences le 1er mars et seront bientôt prêts pour la récolte. Après l’itinéraire technique, les visiteurs se sont familiarisés avec le matériel technique, notamment les motopompes.

Deux stations de pompage existent dans le champ. La première sert à l’irrigation de 6 hectares et la deuxième à celle des 11 hectares restants. Les producteurs ont pu voir comment l’eau est drainée à partir du cours d’eau et reversée dans le champ. La 3e étape a été de montrer aux visiteurs les avantages de la fumure organique. Pour cela, une partie du champ ayant reçu cette fumure leur a été présentée et ils ont tout de suite pu relever la différence entre cette partie et celle qui n’a pas été traitée à la fumure organique.

La dernière partie de la visite a consisté en une causerie-débats entre les techniciens et les producteurs. Les sujets abordés lors des échanges ont porté principalement sur l’aide du gouvernement pour l’acquisition de matériels adéquats pour la culture de saison sèche, la fabrication de la fumure organique, son utilisation et ses avantages dans la production, les avantages de la semence améliorée, les différents types de produits agricoles que l’on peut cultiver en saison sèche et les procédures d’acquisition de matériels techniques. Les producteurs qui se sont montrés très intéressés par l’expérience d’Abdoulaye Sawadogo ont reçu des réponses à toutes leurs préoccupations.

A la fin, le propriétaire du champ s’est réjoui de la mobilisation des producteurs. Il les a invités à adhérer à la culture de saison sèche et de semences améliorées, qui selon lui, sont un véritable outil pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Il a ajouté qu’avec les semences améliorées hâtives, on pouvait cultiver deux fois au cours de la même saison et sur le même champ. M. Sawadogo les a aussi exhortés à s’approcher des services techniques de l’agriculture afin d’avoir toutes les informations nécessaires sur l’acquisition du matériel, les techniques culturales et les conseils en la matière. Il a remercié le chef du village et tous les habitants de Konoticombo, qui ont bien voulu lui octroyer la parcelle pour réaliser son champ. Il les a assurés de sa disponibilité à les accompagner pour la promotion de la culture semencière et de saison sèche.

En termes de projet immédiat, après la récolte du maïs, M. Sawadogo compte semer sur le même espace du riz. “Je vous invite à venir ici en octobre pour voir comment ce riz donnera bien, parce qu’il aura profité des engrais que nous avons utilisés, pour le maïs”, a déclaré .M. Sawadogo par ailleurs président de Neema agricole du Faso (NAFASO), une structure de production, de commercialisation et de prestations de services agricoles.

Clarisse HEMA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 mai 2009 à 18:53, par Amed En réponse à : Culture de saison sèche : Un exemple réussi dans le village de Konoticombo

    Bonsoir à tout les burkinabes,mes félicitations à mr Sawadogo.Du courage à toi,si les autres font comme toi,il n’y aura pas la famine chez nous.Je suis un jeune burkinabe à la récherche de 40 à 50 hectares au bord un fleuve.Si vous pouvez m’aider,contacter moi:amedaffarri@yahoo.fr

  • Le 20 mai 2009 à 10:20, par lilboudo En réponse à : Culture de saison sèche : Un exemple réussi dans le village de Konoticombo

    Bonnes nouvelles ! le salut de notre patrie viendra en partie de ces cultures de contre saison. Personnellement j’ai du mal à réaliser que 80% des burkinabé (paysans) travaillent uniquement 4 mois sur 12, et vont en chomage technique le reste de l’année. De la meme façon qu’en entreprise cela n’est pas bon signe, il en est de même pour la campagne. Au moins même si il n’y a pas assez de cours d’eau pour occuper tout le monde en saison sèche, on devra réfléchir à autres alternatives (élevage, teinture, fabrication d’outil, et.) pour occuper les gens en été !!!

    Que cet exemple réuissi serve de tramplin pour le développement des campagnes !

  • Le 20 mai 2009 à 12:44, par inoussa En réponse à : Culture de saison sèche : Un exemple réussi dans le village de Konoticombo

    Courage à M SAWADOGO pour cet exemple ! je voulais corriger une erreur dans cet article : aucun affluent de la comoé ne se jette dans la Bougouriba. Ces deux cours d’eau appartiennent à deux bassins versants bien distincts.

  • Le 19 septembre 2009 à 21:18, par Jojo En réponse à : Culture de saison sèche : Un exemple réussi dans le village de Konoticombo

    Bjr a tous je suis un jeune Camerounais.Et je tiens à feliciter cette initiative car je suis convaincu que siles projes pareils ce multiplis L’Afrique entiere tout serait ravi
    je profite aussi pour paser quelque questions
    mon probleme est de savoir comment :
    -comment Sèmmer ?
    -Quand rependre les engrais ?
    -comment irriger ?
    -quel engrais utiliser ?

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