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A la découverte de nos sites culturels : Historiques et touristiques

Publié le mercredi 14 juillet 2004 à 10h38min

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Le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, accompagné d’une forte délégation de son département (DPC, DPT, ONTB, Inspecteurs) des journalistes sur les sites touristiques dans la Boucle du Mouhoun du 26 au 28 juin 2004.

Dans sa démarche, le ministre Mahamoudou Ouédraogo veut mettre en exergue nos potentialités culturelles, historiques et touristiques d’abord pour nous-mêmes les burkinabè, et ensuite pour le monde entier émetteur de touristes.

La première étape de cette sortie dans la Boucle du Mouhoun fut le village au champ de greniers familiaux de Labien et Sao. Le grenier, dans la tradition africaine, est la forme que l’homme a trouvée pour la conservation des grains de leur culture. A Labien, les familles alignent les greniers de façon ingénieuse sur pied ; ils peuvent atteindre plusieurs mètres de haut (5-6 mètres), avec des achèvements architecturaux et un toit en terre battue dont l’intérieur ressemble à celle d’une habitation. L’architecture de ces greniers peut être revêtue et décorée par de différentes représentations (humaine, animal, nature). Sur la façade, il y a des ouvertures pour accéder à l’intérieur du grenier.

A Tchériba, contrée fortement culturelle et artistique où vivent Marka, Nunuma, Samo, Mossé et Peulh, après l’allocution de bienvenue du chef de canton, et du préfet du département, le ministre et sa délégation ont pu visiter les œuvres de l’Association des potières de plusieurs générations, et des sculpteurs de la localité. Tchériba est connu sur le plan national et international pour sa production en poterie utilitaire ou décorative.

La surprise, la découverte d’une flûte en bois de près d’un mètre et un brassard de lutteur en fer de circonférence exceptionnelle de près de 25 cm de diamètre qui auraient appartenu à un certain Dissa Pahoba. D’une corpulence surnaturelle de plus de 3 mètres de taille, il aurait vécu à Tchériba il y a de cela plus d’un siècle.

En réponse aux doléances de l’Association des potières de Tchériba, le ministre Mahamoudou Ouédraogo leur a promis la construction d’un four pour la cuisson de leur production. Les objets de Dissa Pahoba seront conservés au musée national. Le ministre a assuré également, que le bitumage de la voie Koudougou / Dédougou sera effectif dans les trois ans à venir, ce qui facilitera l’écoulement de leurs produits artisanaux pour d’autres horizons du Burkina Faso et du monde entier.

Les mosquées dans le Dafina

La mosquée de Kérébé dans la province du Mouhoun serait la plus ancienne mosquée du Burkina Faso. Elle a été construite au XVe siècle, et certaines sources attestent qu’elle serait descendue du ciel. La mosquée est d’une architecture exceptionnelle et fait la fierté dans tout le dafina. Construite en matériaux locaux (argile, bois, poutres), le beurre de karité a été utilisé pour la confection des briques. La réfection est faite tous les trois ans.

Reconnaissons que c’est à partir de ces foyers (Mouhoun, Sourou, Kossi, le dafina), que la religion musulmane s’est introduite au Burkina Faso.

Pour le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, lorsqu’un lieu de culte est ancien, il finit par entrer sur la liste de l’inventaire du patrimoine culturel national. La mosquée de Kérébé fait partie de la liste indicative du patrimoine culturel national.

La mosquée sera entretenue par le gouvernement burkinabè. Car elle fait partie d’un trésor culturel du Burkina Faso. Elle sera également mentionnée sur la liste du patrimoine culturel auprès de l’UNESCO du monde arabe et musulman pour un soutien d’entretien.

La mosquée de Douroula dans la province du Mouhoun. Douroula signifie pur, propre. La mosquée a été construite également avec des matériaux locaux il y a plus de trois siècles. Elle compte 33 minarets qui représentent le chapelet de prière soit 33 X 3 = 99 grains pour certains chapelets. Le plus grand minaret mesure 35 mètres.

La plus extraordinaire, la mosquée de Lanfièra aux 66 minarets aux œufs d’autruche dans la province du Sourou. Construite en 1785 (18e siècle), date de la création du village Lanfièra (terre de paix ou libre), la mosquée a été construite par Mahamadou Sanogo. Les 66 minarets représentent le mot « halahou » écrit en arabe pour trouver les 66 barres du mot.

Il sera construit un mémorial (Place Hamadou Baba) à Lanfièra, troisième fils de Mahamoudou Sanogo, et grand-père de l’actuel chef de canton et l’imam de Lanfièra, Habibou Sanogo (87 ans). Karamokhoba de Lanfièra fut exécuté (assassiné) le 24 novembre 1896 par la mission Voulet et Chanoine pour trahison. Son corps a été inhumé à Barani (Kossi) par un de ses concurrents Ouidi Sidibé, allié de Voulet. Grand marabout, Hamadou Baba de Lanfièra fut un homme sage, de paix et d’entente dans le dafina.

Cette exécution fut désapprouvée par le colonel Archinard (ex Commandant Supérieur du Soudan). Pour reconnaissance de leur forfaiture, les Français nomment son premier fils, Moussa Souleymane Sanogo comme chef de canton de Lanfièra en 1922, et l’ Ambassadeur de France au Burkina assista aux cérémonies commémoratives de son centenaire d’exécution en 1996 à Lanfièra.

La mosquée de Barani dans la province de la Kossi. La première mosquée a été construite en paille par Gnobo Widi vers 1880. Elle fut transférée, reconstruite en banco au Nord de la cour royale en 1904 par Drissa Widi. Elle est ramenée à son emplacement actuel près du puits historique de Barani en 1953, sous le règne de El Hadji Belko Widi, et serait une réplique de la mosquée de Djenné au Mali.

Les vestiges de la boucle du Mouhoun

Le village gani, à l’extrême pointe du Burkina Faso, frontière du Mali, le village Gani se situe dans la province de la Kossi, dans le département de Kombori-Koura. Perché sur une colline en rocher il y de cela près de six cents (600) ans, le village est extraordinaire. Un point stratégique. Compte tenu de l’instabilité (razzias) de la région à l’époque, les premiers habitants des lieux et leurs descendants actuels (780 habitants) sont sur une hauteur de près de 150 mètres d’altitude très escarpée. Le village était ainsi protégé et donnait assez de sécurité.

Au nom de la population, Dogon ou Kâdo originaire du Mali, aujourd’hui des Marka ou Dafing, le chef du village, de vive voix, dira au ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme et à sa délégation qui l’accompagnait, qu’ils sont oubliés des autorités burkinabè, et Mahamoudou Ouédraogo serait la première autorité gouvernementale à mettre le pied ici dans ce coin perdu.

Très ému de cette visite, un vieux pleure de joie ; il ne peut s’exprimer par la parole. Emouvant !

Des maisons construites en pierre rocheuse d’une technique architecturale exceptionnelle sont truffées de labyrinthe, dont ils ont le secret.

Il sera construit un campement touristique au pied de la colline, et un groupe électrogène leur sera offert dira le ministre de la Culture, tout en les rassurant qu’ils (les habitants) sont bel et bien des burkinabè. Pour les autres requêtes, le ministre leur a promis de prendre contact avec ses homologues du gouvernement pour la construction d’une école et un dispensaire toujours au pied de la colline.

Le village Toma Île

Fondé il y a de cela 806 ans, ce village où vivent aujourd’hui 589 âmes, aujourd’hui Marka ou Dafing ; deux frères chasseurs venus du mandingue (Mali), se sont d’abord installés à Toma Koura avec leur maman. Tala, le cadet découvre l’Île entourée d’eau sur le fleuve Sourou dans le département de Di, à 45 km de Tougan, chef-Iieu de la province du Sourou. Il déménage plus tard

sur l’Île avec sa mère et son aîné s’installe à Koroni. La maman rejoint quelques temps le grand frère à cause des moustiques sur l’Île. Toma Île tire son nom à partir du tamarinier (tomi yiiri en dioula). La visite du ministre et sa délégation a réjoui la population qui était en liesse. Aucune autorité n’était jamais venue sur l’Île dira le chef Karim Sabo et a souhaité auprès du ministre le développement du village Toma Île. La population vit de pêche et d’agriculture.

La délégation ministérielle a été surprise en découvrant une île au Burkina Faso. Et le ministre d’ajouter : je suis allé au Bénin où je suis allé sur une île sans savoir qu’il y avait une île aussi belle, aussi importante et extraordinaire que la ville Toma Île au Burkina Faso. C’est la première fois pour moi de voir autant de pirogues qui vont dans la même direction et surtout de voir des femmes pagayer. « C’est extraordinaire ! ». S’est-il exclamé.

En réponse à leur requête, il sera construit un campement et un snack sur la terre ferme au bord du fleuve Sourou ; un groupe électrogène sera offert pour alimenter le village et le campement, avec la collaboration des autorités provinciales et la population du village Toma Île.

Les puits mystérieux de la Kossi et du Sourou

Le puits mystérieux de Barani

Le puits mystérieux de Barani a été découvert en 1770 selon certaines sources, sous le règne du chef Maali Egoudou Sidibé qui résidait à Gnama, à quelques kilomètres de Barani actuel qui n’existait pas.

Selon la légende, le puits a été ramassé, trouvé gratuitement. C’est un des béliers d’un troupeau qui se détachait chaque fois pour aller s’abreuver au puits. Pour découvrir le mystère de ce bélier, le propriétaire, Djédi Sidibé, a mis de la cendre au coup du bélier pour suivre ses traces.

C’est ainsi qu’il découvrit le puits dans un buisson plein d’eau avec une gourde dessus. Vivant à Bana non loin des lieux, il apporta la nouvelle au village.

C’est en 1875 que le chef Widi Sidibé vint s’installer auprès du puits, et baptisa la localité du nom de Barani (gourde en dioula . baara).

Signalons toujours selon la source orale, lorsqu’on retire la gourde de l’eau du puits, l’eau descend au fond du puits. En le remettant (la gourde), l’eau du puits remonte en surface.

Le ministre Mahamoudou a promis la réhabilitation du puits, car il est en très mauvais état pour la consommation de la population de Barani ; il est d’une grande importance historique pour le village.

Le puits mystérieux de Kawara

« Natougoulé », la grand-mère protectrice pour désigner le puits sacré, a été découvert, il y a de cela trois cents ans (300).

Ce fut un peulh, qui, voulant se soulager, découvrir le puits et prévient un Paré (nom) pour lui signifier l’existence du puits. Aujourd’hui ce puits est vénéré et reçoit des offrandes pour tous souhaits de la population et des visiteurs.

« Ces faux types » ont voulu faire boire l’eau rougeâtre du puits Natougoulé au ministre de la Culture des Arts et du Tourisme, qui a décliné l’offre. "L’eau des Samo n’est pas claire, qui est fou ! » Dira le ministre en riant.

Les péripéties du voyage

D’ailleurs leur poulet sacrifié pour la circonstance (le pauvre animal) est tombé sur son ventre. Dernière étape, un des véhicules de la mission est entré dans un bœuf par un peulh.

Cette sortie sur la route de nos sites touristiques dans la Boucle du Mouhoun du 26 au 28 juin 2004 a été très riche en découvertes. La délégation a pu visiter également le branchement du fleuve Mouhoun et le fleuve Sourou, le Campement de chasse, Express Safari Sourou, et le cimetière des Français à Koury. Il appartient aux Français ou à l’Ambassade de France au Burkina de valoriser ce dernier site qui n’a aucune importance pour nous sur le plan touristique.

« Ce que les Burkinabè vont chercher ailleurs, notre pays en a à revendre. Nous devons développer le tourisme C’est une mission que nous allons accomplir vaille que vaille. Le gouvernement doit toucher du doigt les difficultés qui entravent le développement du tourisme burkinabè. C’est pourquoi il faut aller au réceptif (gérants des lieux touristiques), mener des actions concrètes. Pour le développement du tourisme burkinabè, le privé doit être sensibilisé et proposer aux bailleurs nos besoins. Notre pays est un véritable gisement culturel et aussi touristique » : propos du ministre Mahamoudou Ouédraogo.

APROCAT
Gabriel NOAGA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 7 décembre 2006 à 17:46, par Nicole Fauchart En réponse à : > A la découverte de nos sites culturels : Historiques et touristiques

    Bonjour, j’ai trouvé cet article fort intéressant mais quelle a été ma surprise de découvrir en tête une publicité pour le candidat Sarkozy....sur un site dédié à l’Afrique !!!! Pour un candidat qui a lancé "la chasse à l’enfant " et aux immigrés que je soutiens presque chaque jour depuis l’été, avec le Réseau ESF . Combien de situations douloureuses de familles séparées nous ont été contées....pour lesquelles souvent rien n’a été possible.....

    • Le 6 septembre 2018 à 22:01, par kawara En réponse à : > A la découverte de nos sites culturels : Historiques et touristiques

      je suis de la famille kawara originaire de la guinéée bissao
      je voulais savoir sur les fondateurs de la famille kawara au burkina faso
      sa m’intéresse vraiment parce que la famille kawara est partout dans le monde chaque personne doit savoir son histoir

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