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Assemblée nationale : La flambée des prix malgré l’excédent céréalier, inquiète

Publié le lundi 11 mai 2009 à 02h05min

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Le ministre Mamdou Sanou

Le gouvernement burkinabè était, vendredi 8 mai 2009, face à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions des députés. Les inquiétudes des élus nationaux se rapportent essentiellement, à la hausse des prix des céréales sur le marché national en dépit de l’excédent céréalier.

La campagne agricole écoulée (2008-2009) au Burkina Faso a été bonne. Elle a enregistré un excédent céréalier de plus de 700 000 tonnes. Cependant, l’on constate que les prix des céréales sur les marchés locaux sont élevés. Cette situation préoccupe les députés. Ils l’ont fait savoir à travers une série de questions adressées au gouvernement burkinabè. Le vendredi 8 mai 2009, les ministres Mamadou Sanou en charge du Commerce et Laurent Sédogo en charge de l’Agriculture, interpellés ont essayé de donner des éléments de réponse aux préoccupations des élus nationaux. Ainsi, aux questions des députés Norbert Michel Tiendrébéogo, Eric T. Darankoum, Joséphine Drabo/Kouyoulou et Amadou Hama, relatives aux dispositions prises pour contenir les prix, le ministre Mamadou Sanou a donné des explications.

Pour lui, depuis les années 1990 qui ont consacré l’adoption d’une économie libérale par le Burkina Faso, les prix des produits, en dehors des hydrocarbures, des médicaments essentiels génériques, de l’eau, de l’électricité, des articles scolaires et du tabac, ne sont plus administrés et ne font l’objet d’aucun contrôle. "Bien qu’il puisse paraître parfois possible de prendre à titre exceptionnel certaines mesures allant dans le sens d’agir sur les prix des produits", a précisé le ministre Sanou. Il a ajouté que ces mesures exceptionnelles doivent s’inscrire dans un contexte d’urgence (crise aiguë) et de sécurité publique.

Le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat a rassuré que des mesures appropriées seront prises pour éviter le pire. A entendre Mamadou Sanou, en vue de mener des réflexions sur des mesures à prendre, le gouvernement a réuni le comité de prévision le 27 avril 2009. Le comité a formulé des recommandations pour une meilleure gestion de la situation alimentaire. Il s’agit, par exemple, de l’organisation de la chaîne de commercialisation pour une meilleure gestion des futurs excédents, de la réhabilitation des banques de céréales dans les zones à risque et la dynamisation des comités de gestion. Pour Mamadou Sanou, la fixation des prix plafonds a des effets pervers à court, moyen et long termes difficiles à juguler. "Elle suppose de trouver un prix de compromis pour le producteur et le consommateur. Ce qui n’est pas sans conséquences sur les productions futures. Les producteurs ne produiront que seulement lorsqu’ils auront l’assurance que leurs produits pourront être vendus à un prix rémunérateur," a argumenté le ministre.

Les recommandations de la commission adhoc

La question du député Achile M. Joseph Tapsoba, elle, a porté sur les recommandations de la commission parlementaire ad hoc sur la vie chère mise en place le 26 mars 2008. Quel est l’état de mise en œuvre ? Quels sont les résultats produits ou attendus à court et moyen termes ? Telles sont entre autres, les questions du député. A propos de l’état de mise en œuvre des recommandations, le ministre Sanou a évoqué une série de mesures prises par le gouvernement. Parmi celles-ci, figure le renfoncement du dispositif de surveillance du marché intérieur. A ce niveau, M. Sanou a souligné que le personnel de l’administration des prix et de la concurrence a été renforcé par la mise à disposition d’une trentaine de nouveaux agents de contrôle et d’enquête.

La commission parlementaire avait également recommandé au gouvernement de réhabiliter l’agriculture vivrière et relancer vigoureusement la riziculture. A ce propos, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédogo a rappelé aux élus les mesures prises par le gouvernement au titre de la campagne agricole 2008-2009. Pour Laurent Sédogo, ces mesures ont permis un accroissement de la production céréalière de 41% par rapport à la campagne précédente et de 25% par rapport à la moyenne quinquennale. "Ainsi le bilan céréalier définitif de la campagne agricole 2008-2009 ressort excédentaire et présente un solde net de 853 276 tonnes," a indiqué le ministre.

Quant à la recommandation portant sur le soutien du secteur de l’élevage, le ministre a laissé entendre que des réflexions sont en cours. Ces réflexions ont trait, selon lui, à l’approvisionnement adéquat en intrants et en aliments pour bétail, à la bonne couverture zoo sanitaire du bétail, à la promotion de la transformation et de la commercialisation des produits animaux. Des questions supplémentaires sont venues s’ajouter à celles initialement inscrites à l’ordre du jour. Où en est-on avec la culture du blé au Burkina Faso ? A cette préoccupation, le ministre Sédogo a reconnu que la filière a actuellement des difficultés. Il a rassuré que des solutions sont en train d’être recherchées pour relancer la filière blé. Y a-t-il un nombre limité d’importateurs de riz au Burkina Faso ? A cette question, le ministre en charge du Commerce a répondu par la négative.

Alban KINI

Sidwaya

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