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Clubs, ligues et fédération de football : Prépare-t-on un "hold-up électoral" ?

Publié le lundi 12 juillet 2004 à 08h07min

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"Dans nos équipes (structures dirigeantes et formations
sportives), ce ne sont pas les meilleurs ou les plus méritants
qui occupent les places ; ce sont des clubs d’amis qui
s’accaparent d’un butin qu’ils essaient de gérer comme ils
peuvent et comme ils veulent", affirment Alassane Ouédraogo et
Lassané Zida, deux observateurs avisés du football burkinabè.

"N’est-ce pas le cumul de toutes ces erreurs qui nous
reviennent sous forme de sanctions ?" Lettre ouverte au ministre
des Sports et des Loisirs, Toundoum Sessouma.

"Nous venons par cette lettre, vous faire part de nos
préoccupations quant à l’avenir du football burkinabè dans un
contexte où les acteurs du football ont totalement rompu le
dialogue qui, en réalité, n’a véritablement jamais été instauré.

A
quelques mois des élections générales des structures
dirigeantes du sport roi, nous avons le devoir d’attirer votre
attention sur les points suivants :
1 - Le ministre des Sports, chargé de l’organisation des
élections, doit régler impérativement la question du corps
électoral. Lors des élections d’avril et mai 2002, certains clubs
ont été purement et simplement écartés des élections. Or ils
sont membres à part entière de l’Association nationale de
football ; c’est-à-dire la fameuse fédération.

A titre illustratif, les équipes dites de 3e division ne sont ni
comptées dans le corps électoral ni ampliataire d’une
quelconque correspondance de la Fédération et des Ligues
(particulièrement la ligue du centre). En deux années d’exercice,
les clubs de D3 de la Ligue du Centre n’ont jamais pu rencontrer
leurs soit disant dirigeants fédéraux ou de ligues.
L’appartenance à une association implique certes des devoirs
mais il y a aussi des droits et le plus élémentaire reconnu par la
législation en vigueur au Burkina, c’est le droit au vote.

Si un
membre remplissant ses devoirs de membre ne peut même
pas assister à l’Assemblée générale, a fortiori voter les
hommes qui doivent le diriger, on peut alors se poser la
question de savoir pourquoi on est membre à qui on extorque
des cotisations annuelles.
2 - Pendant qu’on empêche des clubs de D3 à Ouaga de
participer aux élections, on autorise les clubs de la même
catégorie à voter dans les autres localités. En effet, il existe des
ligues comme Dori, Dédougou qui n’ont pas de club ni en D2 ni
en D1. Tous les clubs étant dans ces localités sont de la D3 ;
alors, ces clubs sont autorisés à voter. Vous conviendrez avec
nous qu’il y a un problème d’égalité et d’équité qui se pose.

Il
faut peut-être rappelé que le code électoral version René Emile
Kaboré avait été taillé sur mesure pour favoriser certains
prétendants et écarter d’autres. Effectivement, à ces élections
générales, il n’y avait pas eu de vote puisqu’il n’y avait qu’une
seule liste de candidats possibles. Georges Marshall s’est vu
vider de la salle des votes pour avoir osé déposer sa
candidature. C’était vraiment honteux mais "la fin justifie les
moyens".
Peut-on parler de démocratie et de consensus dans ce contexte
de hold up électoral ?

"Eviter la cacophonie ridicule"

Monsieur le ministre, après la débandade de Tunis et la
déception générale et populaire qui en a suivi, vous avez dit "que
nos résultats reflètent le vrai niveau de notre football", mais vous
avez omis de dire pourquoi ce niveau est alarmant ; si nous
osons vous donner un début de réponse nous dirons que dans
nos équipes (structures dirigeantes et formations sportives) ce
ne sont pas les meilleurs ou les plus méritants qui occupent les
places ; ce sont des clubs d’amis qui s’accaparent d’un butin
qu’ils essaient de gérer comme ils peuvent et comme ils
veulent.

3 - Il y a lieu de revoir les quotas par clubs ; avec la loi REK, le
code a été déséquilibrée de cette manière :
- club de première division : 3 voix ;
- club de deuxième division : 1 voix ;
- ligue : 1 voix.

Dans la préséance, les présidents de ligues viennent après les
représentants des clubs. C’est ce qu’on appelle le monde à
l’envers ; si vous pouvez remédier à cela, on pourrait éviter la
cacophonie ridicule.

Une modification absurde qui n’obéit à aucune logique que
celle du favoritisme. Les ligues sont l’émanation des clubs
d’une même localité, et en tant que ligne, elle se retrouve avec
moins de voix que les clubs qui se sont rassemblés pour
l’ériger.
Depuis sa création jusqu’en février 2002, le football burkinabé
n’avait jamais connu autant d’exclusion, de concussion et
d’extermination. N’est-ce pas le cumul de toutes ces erreurs qui
nous reviennent sous forme de sanctions ?

"Créer un mouvement de réflexion..."

Monsieur le ministre, pour garantir la transparence et la
compétitivité, il faut remettre les choses à leur place car à
l’époque de la manipulation, les techniciens du ministère en
aparté ne partageaient pas cette façon de faire mais étaient-ils
encore écoutés devant la furia et l’esprit de revanche qui
animaient certains.

4 - Nous demandons à être situé dans la hiérarchie des
normes. En effet, pendant le mois d’avril, une lettre d’une
direction du ministère avait publié le calendrier des élections,
quelques mois après, la Fédération dans un baroud d’honneur
s’est adjugé un droit de prince en fixant un chronogramme à son
goût et sans l’avis du ministère et vous restez impuissant.

Il se pose un véritable problème d’autorité qui peut remettre en
cause l’impartialité ou la capacité de vos hommes à conduire
les prochaines élections qui s’annoncent très serrées compte
tenu des problèmes réels auxquels le football burkinabè est
confronté.
Fini le temps de l’intimidation et des promesses non tenues.
Chaque Burkinabè a le droit de se présenter que l’on soit civil ou
militaire jeune ou vieux.

Les militaires qui ont dirigé la FBF, à
savoir Souley Mohamed et Honoré Traoré ont obtenu des
résultats appréciables, pourquoi pas un troisième militaire pour
redonner un sens aux efforts consentis par notre peuple et ses
dirigeants émérites qui croient et qui misent sur le sport roi. Qu’il
s’appelle Yacouba, Zoumana ou Parkouda, Bertrand ou
Georges Marshall, l’essentiel c’est qu’il soit à la hauteur de la
mission.

Pour finir, nous demandons à monsieur le ministre de
dire clairement comment les candidatures doivent être
formulées et à qui on doit les remettre et dans quels délais. Si
c’est le bureau exécutif qui doit recevoir les candidatures, on
risque de vivre encore la "Marshallisation" de certaines
candidatures "indésirées".
Afin de redonner l’espoir à notre football, nous en appelons à la
création du mouvement de réflexion pour la professionnalisation
de nos structures dirigeantes (MRPS).

L’objectif étant de
recueillir toutes propositions utiles pour le développement du
football burkinabè afin de faire une synthèse pour qui de droit. Il
est évident que les membres de toutes les anciennes
fédérations, ligues, clubs et ceux qui sont en fonction aujourd’hui
sont concernés par ce travail qui vise à faire l’unanimité sur
certains principes de base. La question des postes étant
secondaire ; l’union fait la force.
Veuillez agréer, Monsieur le ministre, l’expression de nos
considérations distinguées et de nos sentiments les meilleurs.

Ouédraogo Alassane dit M’Bapé,
Zida Lassané Platini à Pissy

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