LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Médecine et pharmacopée traditionnelles : Bientôt un bosquet de plantes médicinales à Léguéma

Publié le mardi 5 mai 2009 à 02h10min

PARTAGER :                          

Le projet Pharmacopée valorisée (PHAVA) a organisé du 27 au 29 mai 2009, une formation à l’intention des membres de l’Association des tradipraticiens et tradithérapeutes du Houet (ATTPH), sur les techniques de récolte et de séchage des plantes. Cette formation vient en prévision de la création d’un bosquet communautaire de plantes médicinales dans le village de Léguéma situé à une vingtaine de kilomètres au Nord de la ville de Bobo-Dioulasso.

Dénommé “ Projet Léguéma ”, le futur bosquet va accueillir 2 000 arbres appartenant à une vingtaine d’espèces sélectionnées en partenariat avec les tradipraticiens et les agents des Eaux et Forêts. C’est en vue d’une gestion conséquente de celui-ci que le projet a sollicité le concours de l’antenne régionale des semences forestières. “ Nous nous sommes rendus compte que ce sont des gens qui travaillent beaucoup avec la nature en y faisant des prélèvements. Il était donc important pour nous de leur expliquer comment faire ces prélèvements sans blesser l’arbre et éviter sa mort ”, a soutenu le responsable de l’antenne régionale des semences forestières des Hauts-Bassins, Moussa Traoré, un des formateurs.

Pour lui, il s’agit de pérenniser les espèces rares qui se trouvent être également convoitées par les tradipraticiens. La quarantaine de membres de l’ATTPH a, pendant ces trois jours, acquis des connaissances sur les bonnes pratiques d’identification, de récolte, de séchage et de stockage des plantes en vue d’obtenir des médicaments de bonne qualité. C’est ce qu’a fait remarquer Marc Olivier, le coordonnateur du projet PHAVA, une structure qui vient en appui à la médecine traditionnelle dans les régions des Cascades, des Hauts-Bassins et du Nord depuis 1999. Cette formation vient donc en appoint à d’autres déjà reçues par ces mêmes tradipraticiens dans le domaine de la gestion des plantes de manière globale.

Le président de l’ATTPH, Moussa Sanou, s’est réjoui de cette énième formation reçue sous la houlette du projet PHAVA. Il a promis que les 41 participants au séminaire de formation seront de facto des relais auprès des autres tradipraticiens pour une vulgarisation de ces bonnes pratiques. Hadja Djénéba Sanou, membre de l’ATTPH affirme que : “ Après cette formation, notre travail va s’améliorer surtout en terme d’hygiène, puisque du prélèvement à la remise du produit aux patients en passant par son conditionnement, il y a des règles à respecter ”.

Selon le coordonnateur du projet PHAVA, d’ici à la fin du mois de mai 2009, les tradipraticiens vont recevoir une autre formation à la gestion d’une pépinière. Celle-ci sera créée en juin prochain à côté du bosquet, “ de manière à pouvoir l’enrichir chaque année avec des plantes utiles pour la médecine traditionnelle ”, dit-il en précisant qu’il est important de conserver une richesse végétale aux environs d’une grande ville comme Bobo-Dioulasso pour lutter contre la déforestation. Cette dernière formation viendra mettre fin aux activités de la 2e phase-même du projet qui est déjà officiellement clos.

Le coordonnateur espère une 3e phase du même projet pour renforcer les acquis enregistrés au cours des phases précédentes. Ces acquis sont, la construction d’un centre de médecine et pharmacopée traditionnelle à Sindou dans la Léraba, la fourniture d’équipements et de matériels de production aux tradipraticiens, de même que l’édition d’un livret pédagogique sur les bonnes pratiques. Ce livret a d’ailleurs obtenu le prix du ministère de la Santé et du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES) en 2002.

Urbain KABORE (mannogo@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux