LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Enfin de l’eau de Ziga : Ouaga n’aura plus soif

Publié le lundi 12 juillet 2004 à 08h04min

PARTAGER :                          

Le barrage de Ziga abreuve désormais Ouagadougou depuis que le président du Faso, Blaise Compaoré, a, par un geste historique, commandé l’ouverture de la vanne d’eau. C’était le 10 juillet 2004 au cours d’une cérémonie grandiose.

C’est un truisme, l’Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA) n’arrive pas à satisfaire les besoins hydriques de la ville de Ouagadougou. Pour une demande estimée à 75 000 m3/jour, l’ONEA ne parvenait jusque-là qu’à offrir 60 000 m3. La situation devenait encore plus compliquée lors des périodes de chaleur où, pour raison d’assèchement des barrages, on est obligé de rationner l’eau en servant les secteurs à tour de rôle.

Le spectacle désolant des interminables files d’attente aux abords des bornes-fontaines jusqu’à des heures tardives de la nuit était devenu quotidien et banal. Avoir un robinet à domicile ne garantissait rien. Avec une population en nette et rapide croissance, il était plus qu’urgent de trouver une solution durable à défaut d’être définitive au problème d’eau à Ouagadougou.

C’est ainsi que l’Etat a initié le projet Ziga, dont l’une des composantes est l’approvisionnement en eau potable de la capitale. Ce projet a séduit les bailleurs de fonds qui se sont mobilisés aux côtés de notre pays. Au finish, l’Etat et ses partenaires ont pu réunir 150 milliards FCFA pour l’ensemble du projet. C’est en 1998 que les travaux de construction du barrage ont démarré. Avec Ziga, Ouaga n’aura plus soif.

En effet, jugez-en vous-mêmes : avant, les barrages et forages de la ville mettaient seulement 45 millions de m3/an, Ziga à lui seul offre 200 millions de m3. De plus, tandis que l’ONEA produit près de 2 400 m3/heure, Ziga, lui, permettra de produire 3 000 m3 dans une première phase, 4 500 et 9 000 m3/heure dans une seconde et troisième phase. Il faut aussi souligner que l’ONEA compte actuellement 45 000 branchements et 621 bornes-fontaines.

Avec le projet Ziga, la nationale de l’eau pourra accueillir 50 000 nouveaux branchements et ériger 400 autres bornes-fontaines. On comprend dès lors la joie de la population, qui n’a pas du tout marchandé sa présence à cette "cérémonie d’accueil de l’eau de Ziga à Ouagadougou". Que ce soit le maire de l’arrondissement de Bogodogo, Zénabo Drabo, ou Simon Compaoré, le bourgmestre de la ville, ils ont traduit la joie des Ouagalais et leur gratitude à l’endroit du gouvernement, qui vient de trouver "une solution concrète" à la pénurie d’eau, leur cauchemar. A l’occasion, on a salué "l’engagement personnel de Blaise Compaoré" à la réalisation du projet Ziga.

A leur suite, le représentant du collectif des bailleurs de fonds a dit leur satisfaction d’avoir été associé à la concrétisation de ce projet, "acte palpable de développement et de lutte contre la pauvreté". Assurant l’intérim du ministre Salif Diallo de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, le ministre Alphonse Bonou des Ressources animales a d’abord rappelé que 300 millions d’Africains n’ont pas accès à l’eau potable.

Il a rendu hommage aux bailleurs de fonds qui se sont intéressés à ce projet d’hydraulique urbaine. Le ministre Bonou a tenu à apporter un démenti cinglant à tous ceux qui, faussement, font courir le bruit que le barrage de Ziga est déjà dépassé. Ce sont des rumeurs non fondées, car le projet Ziga tient compte de l’accroissement de la population de la ville et pourra couvrir les besoins hydriques de Ouaga pendant 25 à 30 ans voire plus. Les directeurs des entreprises qui sont intervenu dans l’exécution du projet ont reçu des attestations, signe de la reconnaissance de l’Etat burkinabè à leur endroit.

Les bailleurs de fonds du projet Ziga sont au nombre de 13 : Agence française de développement (AFD), Banque africaine de développement (BAD), Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), Banque mondiale, Banque européenne d’investissement (BEI), Banque islamique de développement (BID), Union européenne, Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA), KFW (Allemagne), Royaume de Belgique, OPEC (Autriche). Il faut y ajouter l’Etat burkinabè.

San Evariste Barro
L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)