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L’avenant n°3 de la convention SITARAIL : Le train sifflera

Publié le lundi 12 juillet 2004 à 08h04min

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Pour pouvoir relancer ses activités, qui ont hiberné au temps fort de la crise ivoirienne, SITARAIL a besoin d’argent frais et d’un moratoire sur ses dettes. C’est pour cela qu’elle a négocié et obtenu la signature d’un avenant à la convention de concession de l’exploitation des transports ferroviaires, qui la lie aux Etats burkinabè et ivoirien. Ce document a été signé le 8 juillet 2004 à Ouagadougou.

S’il y a un geste qui doit donner de l’espoir aux cheminots burkinabè et ivoiriens ainsi qu’aux opérateurs économiques des deux pays, c’est bien la signature de l’avenant N°3 à la convention tripartite : Etat du Burkina Faso, Etat de Côte d’Ivoire et SITARAIL. Au terme de cet avenant, les deux Etats s’engagent à retarder le paiement des dettes que SITARAIL leur doit.

Ce moratoire est très important pour cette société d’exploitation ferroviaire, qui a beaucoup souffert de la crise ivoirienne, l’arrêt du train durant des mois lui ayant occasionné de grosses pertes. Ainsi, SITARAIL pourrait injecter cet argent qu’elle doit aux Etats pour développer ses activités au moment où elle est en train de prendre un nouveau départ.

On comprend alors la joie non dissimulée d’Etienne Giros, directeur du département Afrique du groupe Bolloré, lors de cette signature. Bolloré, on le sait, est l’actionnaire de référence de SITARAIL. Cet important avenant en poche, M. Giros a déclaré que "Nous sommes comme quelqu’un qui vient de sortir d’une maladie". Maladie due à la crise ivoirienne qui a obligé la société à interrompre totalement ses activités durant près de 12 mois, tandis que le train voyageur a manqué aux passagers durant 18 mois. C’est dire que cette crise a failli emporter SITARAIL, n’eût été l’appui financier qu’elle a reçu du groupe Bolloré.

Mais à présent la tendance est favorable. C’est pour cela, a dit Etienne Giros, qu’il faut prendre des mesures pour que SITARAIL retrouve et dépasse ses performances d’avant crise. Il a aussi annoncé que ce 12 juillet à Paris, une rencontre avec les bailleurs de fonds a lieu. Objectif : réparer les dommages subis par SITARAIL et relancer la machine. Innocent Anaky Kobéna, ministre d’Etat, ministre des Transports de Côte d’Ivoire, a salué l’action du groupe Bolloré, qui "a fait beaucoup de concession pour que notre projet commun avance". Kobéna a surtout insisté sur l’utilité de ce chemin de fer qui "permet à nos deux peuples d’échanger".

Cet avenant, selon lui, souligne l’évidence de "la nécessaire collaboration entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, qui sont unis par l’histoire et la géographie". Le ministre délégué chargé des Transports du Burkina, Patrice Nikiéma, a précisé que cette signature qui "fait renaître l’espoir d’une reprise complète des activités" de la ligne ferroviaire Abidjan-Kaya est aussi la preuve qu’on "fait confiance à l’avenir du chemin de fer".

M. Nikiéma a aussi remercié le groupe Bolloré qui a, durant l’interruption des activités, "apporté de l’argent frais pour assurer la mise en veille de l’outil de travail". Les trois intervenants du jour ont tous souligné le sacrifice et l’esprit de compréhension dont les cheminots ont su faire preuve durant la crise. Patrice Nikiéma a déclaré que "le gouvernement burkinabè est resté attentif au sort de ses cheminots et souhaite une harmonisation des statuts de sorte qu’on ait un statut unique pour les cheminots ivoiriens et burkinabè".

Une chose est sûre, SITARAIL s’est résolument engagé à sauver le chemin de fer et il a le soutien des Etats concédant. Si la rencontre avec les bailleurs de fonds à Paris porte fruits, toutes les conditions d’une bonne relance du transport ferroviaire seront réunies. C’est avec joie que les opérateurs économiques et les voyageurs retrouveront leur train, et pour longtemps.

San Evariste Barro
L’Observateur Paalga

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