"L’Union africaine, loin d’être un mot ou une ligne d’horizon, doit devenir une réalité vécue au quotidien par les peuples africains. Cela passe nécessairement par un dépérissement des frontières et une volonté politique affirmée". Ainsi s’est exprimé le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément P. Sawadogo à la cérémonie d’ouverture de l’atelier régional ouest-africain sur la mise en œuvre du Programme frontière de l’Union africaine (PFUA) qui se déroule les 23 et 24 avril 2009 à Ouagadougou.

Cet atelier a pour objectifs, de faciliter et d’appuyer la délimitation ainsi que la démarcation des frontières africaines. Il vise également le renforcement des acquis de l’intégration régionale et l’accompagnement des dynamiques transfrontalières d’intégration portées par les acteurs locaux. Les 74 participants venus des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec des partenaires d’autres régions d’Afrique examineront ces deux jours durant, des aspects spécifiques du programme, notamment la coopération transfrontalière et la mobilisation des ressources. Les systèmes d’information sur les frontières du PFUA, ses stratégies de communication, les plans d’action régionaux et l’état de la mise en œuvre du programme seront au cœur des échanges.

Les représentants de l’Union africaine, El Ghassim Wane, directeur intérimaire du département paix et sécurité, a expliqué que l’organisation continentale recherche par le PFUA, une gestion pragmatique des frontières qui permette la stabilité, l’intégrité et la sécurité dans la région. Pour M. Wane, les frontières héritées des métropoles doivent être des situres qui favorisent la solidarité, la coopération et non les causes des conflits. Il a soutenu que la réussite de l’intégration dépend de la gestion des frontières. Et le représentant de la CEDEAO, N’Faly Sanoh de corroborer : "les barrières frontalières doivent être des lignes d’intégration des peuples(...) aider au développement socioéconomique et politique(...) favoriser le rapprochement des peuples". Selon M. N’Faly Sanoh, rien ne justifie les conflits transfronaliers, les pays africains étant interdépendants de par leur histoire et leurs économies.

Pour sa part, le ministre Clément P. Sawadogo indique que la démarcation et la délimitation permettent non seulement d’éviter les conflits mais constituent ainsi des facteurs d’intégration à la base. M. Sawadogo a fait savoir que le Burkina Faso qui souscrit à la politique de gestion efficiente des frontières a institué avec ses voisins, des rencontres périodiques entre autorités transfrontalières. Cela dans l’optique de régler dans le dialogue et la concertation, les différends frontaliers. Le ministre a invité les participants à s’approprier le PFUA et à formuler des propositions pertinentes à même de permettre au programme d’engager des actions réalistes et réalisables.
L’atelier de Ouagadougou est la troisième du genre après ceux de Kampala (Ouganda) pour la région Afrique de l’Est Alger (Algérie) pour le Nord, Libreville (Gabon) pour le Centre et Windkoch (Namibie) pour le Sud. Il passera en revue, selon ses organisateurs, les conclusions de ces régions.

Séraphine SOME

Sidwaya