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Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”

Publié le lundi 20 avril 2009 à 01h43min

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S. : En quoi la crise financière peut être une opportunité pour le développement de la zone franc ?

L.M.N.B. : La crise a révélé des insuffisances dans nos politiques. Cela nous interpelle à voir comment on peut s’appuyer sur nos propres politiques. La meilleure leçon qu’on peut tirer de cette crise, c’est qu’en matière de développement, il faut toujours compter sur soi-même.

Lorsque vous êtes trop dépendant de l’extérieur, vous êtes vulnérables. Nous devons travailler davantage à renforcer nos capacités internes. En matière de ressources, il nous faut compter beaucoup plus sur les recettes internes pour financer le développement. Ensuite, au plan alimentaire, il faut accroître la production locale.

Si on doit vivre rien que d’importations, on n’est pas à l’abri des surprises. Nous devons œuvrer dans le sens de compter davantage sur nous-mêmes.

S. : Concrètement, comment se manifestent les effets de contagion de la crise au Burkina ?

L.M.N.B. : Nous ne sommes pas à l’abri de cette crise. Nous sommes un pays vulnérable. Nous souffrons beaucoup de la baisse de la demande mondiale des matières premières, notamment le coton. Aujourd’hui, les prix du coton sont à un niveau très bas. Cela nous inquiète. Ça va impacter négativement à la fois les revenus des producteurs et les finances publiques. Si la Sofitex a des difficultés, il faut que l’Etat intervienne pour soutenir les sociétés cotonnières. Nous aurons à faire des ponctions sur nos recettes budgétaires pour appuyer la Sofitex. Le coton nous inquiète beaucoup et constitue notre souci majeur. Voilà pourquoi, nous devons profiter des possibilités actuelles pour la relance. En cela, la réunion de la zone franc nous a permis de prendre connaissance de ces possibilités. Nous devons oeuvrer à mobiliser les ressources annoncées par les diverses mesures au plan mondial (FMI, Banque mondiale)pour nous appuyer.

S. : Et maintenant quelles perspectives face à la crise ?

L.M.N.B. : Il faut qu’on travaille à mobiliser les ressources internes comme a commencé à le faire le Burkina Faso. Nous devons faire en sorte que la part du financement du secteur public augmente. Il ne faut plus qu’à chaque fois, on dépende de l’extérieur pour financer nos dépenses. Nous allons tout mettre en oeuvre pour lutter contre la fraude. C’est là où on peut avoir des marges de progression tout en renforçant nos services de recouvrement et à mieux contrôler le travail des agents pour nous assurer d’un recouvrement maximum. Vous avez suivi les efforts consentis l’an passé par l’Etat pour soutenir la production agricole, nous allons poursuivre sur cette lancée. Ce ne sera pas une exception, on va résolument s’engager dans le soutien à la production agricole par le biais de semences améliorées, l’octroi d’engrais et la mécanisation.

Propos recueillis par S.N.C

Sidwaya

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