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Mauritanie : Le général rétrograde pour mieux accélérer

Publié le vendredi 10 avril 2009 à 02h04min

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Le général Ould Abdel Aziz

Mercredi 6 août 2008. Cette date sera gravée dans les annales de l’histoire politique de la Mauritanie. Ce jour, le premier président démocratiquement élu, depuis l’indépendance du pays en 1960, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a été renversé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.

Les pendules furent ainsi mises à zéro, et depuis, le pays se retrouve dans un recul démocratique avec des lendemains politiques incertains. On se demande d’ailleurs ce que le nouvel homme fort de Nouakchott pourrait apporter de mieux que le décollage démocratique amorcé par son pays du temps de son prédécesseur. La Communauté internationale a donc eu raison de condamner unanimement ce putsch. Plus les jours passent, plus le chef du Conseil militaire donne l’impression qu’il veut « balayer la maison » pour s’y coucher à l’image du général Robert Gueï de la Côte d’Ivoire.

En effet, il a déclaré au cours d’une interview accordée à France 24 qu’il démissionnerait le 22 avril et que les élections prévues le 6 juin sont maintenues. Il veut donc se défaire de ses galons pour une élection présidentielle qu’il est sûr de remporter, d’autant plus le camp antiputsch n’entend pas y prendre part pour légitimer le vainqueur, connu d’avance.

Après la caution du roi des rois, le « guide » de la Libye, le colonel Mouammar El Kadhafi, il ne pouvait pas en être autrement. Malheureusement l’histoire politique récente de notre continent nous enseigne que les hommes en treillis prennent toujours le pouvoir en promettant monts et merveilles à leur peuple, mais une fois qu’il mettent du verni démocratique à leur « chose », c’est parti pour une dictature qui ne dit pas son nom avec des conséquences catastrophiques en matière de développement.

On le voit venir, et ce qui est certain, le général Ould Abdel Aziz n’aura pas le mérite de l’actuel président malien, Amadou Toumani Touré, ni celui de son compatriote le colonel Ely Ould Mohamed Vall qui, après avoir déposé le dictateur Oul Taya, a bien conduit la transition de 2005 à 2007, au terme de laquelle une élection, qui a fait la fierté de l’Afrique, a porté au pouvoir celui que Mohamed Ould Abdel Aziz a renversé.

Par Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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