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Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

Publié le lundi 6 avril 2009 à 09h40min

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Abdoul Karim Sango

Il s’appelle Abdoul Karim Sango, juriste, enseignant-chercheur à l’ENAM et à l’Université de Ouagadougou (UFR/SJP). Il porte d’autres casquettes dont celle de membre du bureau exécutif du Parti pour la renaissance (PAREN). M. Sango est loin d’avoir sa langue dans la poche. Nous l’avons rencontré à la faveur des réformes politiques et institutionnelles actuellement en examen à l’Assemblée nationale. Il a bien voulu nous livrer son point de vue technique sur ces réformes importantes pour l’avenir de notre démocratie.
Abdoul Karim Sango (A. K. S.) : Ce n’est pas toujours que l’initiatiative est prise par les parlementaires de proposer des réformes politiques et institutionnelles. Nous avons été habitué à voir ces genres d’initiatives prises par le gouvernement. Je voudrais donc féliciter l’Assemblée nationale et son président qui a fait preuve d’un certain courage en prenant en compte l’ensemble des observations qui ont été faites depuis bientôt une dizaine d’années sur notre système électoral notamment, dans ses insuffisances.

Un Etat qui ne maîtrise pas l’état civil de ses citoyens n’est pas en sécurité ».

Ce qui est bien dans ces réformes, c’est le processus adopté qui a été inclusif.. Un point de la réforme porte sur la composition de la CENI. La proposition qui est faite suggère de supprimer la composante des droits humains de la société civile au sein de la CENI. De mon point de vue, la motivation d’une telle proposition est peut-être légitime parce qu’en 2006, au moment du renouvellement des membres de la CENI, la société civile, dans sa composante droits humains, s’était comportée de façon pas suffisamment responsable.

Les combats de gladiateurs qui se sont menés pour être présent dans la CENI ont laissé penser qu’en fait, il ne s’agissait pas d’aller organiser des élections mais qu’il y avait d’autres enjeux.
Est-ce pour autant qu’il faille évacuer cette composante de la CENI, je ne le crois pas. Je pense qu’on ne peut pas sérieusement envisager un processus démocratique en excluant de la CENI, la composante droits humains. A mon avis, c’est cette composante de la société civile qui a le plus de compétence en matière électorale.

Ce qu’il faut de mon point de vue, c’est que le législateur doit renforcer les critères de désignation de cette composante. Il suffit de dire dans la loi et c’est une de mes propositions à laquelle je tiens, que le représentant des mouvements des droits humains à la CENI doit être choisi parmi les associations les plus représentatives de cette mouvance en sachant que le ministère de l’Administration territoriale en collaboration avec le ministère de la Promotion des droits humains, devrait pouvoir nous dresser la liste des organisations les plus représentatives en s’inspirant de la jurisprudence.
Cette réforme du code électoral aborde également la question de la liste électorale. Avec quel document, l’électeur doit-il s’y prendre pour s’inscrire sur la liste électorale ?

On a autorisé qu’avec une flopée d’actes, on puisse s’inscrire sur la liste électorale. Ce qui pose souvent un problème de validité et de qualité. Avec cela, on n’est pas toujours sûr que ceux qui figurent sur la liste électorale soient ceux qui remplissent véritablement les conditions. S’ajoute à cela le fait que notre carte électorale ne comportant pas de photographie, on peut facilement s’inscrire avec le document d’autrui. Les actes de naissance et les jugements supplétifs n’ayant pas non plus de photos, les inscriptions et votes multiples sont alors possibles. Nombre de pays voisins ont adopté la carte électorale biométrique avec prises des empreintes digitales. Nous estimons qu’il est temps pour les Burkinabè d’y aller parce que ça participe de la paix sociale, de la crédibilité de notre système électoral et de notre processus démocratique.

C’est le coût qui dissuade peut-être. La CENI a organisé un colloque sur l’utilisation des TIC en matière électorale. On a pu voir les avantages qu’on en tire mais ça coûte cher. Moi-même qui suis un fervent défenseur de cette carte, au colloque, j’ai eu à dire que si nous devions payer plus de 20 milliards de F CFA pour cela, sans être sûr que cela donnera une élection crédible, ça pose problème.

Le Pr Loada disait que si nous estimons que la démocratie coûte cher, il faut essayer la dictature. On se rendra compte que certainement la dictature coûte beaucoup plus cher. Sur cette carte électorale, on aurait pu trouver une solution intermédiaire. Nous avons l’avantage d’avoir l’Office national d’identification « ONI » qui a une certaine expertise dans la délivrance de la carte nationale d’identité, nouveau format. Cette nouvelle carte électorale présente pratiquement les mêmes caractéristiques que la nouvelle carte d’identité.

De mon point de vue, il fallait trouver un mécanisme qui permette à la CENI et à l’ONI de se mettre ensemble et voir dans quelles mesures on peut minimiser les coûts.
La réforme du code prévoit également un système de parrainage des candidatures à l’élection présidentielle. Ici aussi, l’idée en soi n’est pas mauvaise mais au regard de notre système politique, le recours au parrainage peut conduire à écarter des candidats valables. Cette proposition est partie du fait qu’à la présidentielle de 2005 on a estimé qu’il y avait des candidatures farfelues.
Avec tout le respect que j’ai pour les acteurs politiques, je dois reconnaître que certains n’ont qu’un calcul de tube « digestif », c’est-à-dire se présenter, prendre les ressources puis disparaître dans la nature. Cela ne donne pas une bonne image de notre démocratie, surtout que de nos jours, nous avons l’avantage et le désavantage d’être sur le satellite. Une campagne présidentielle doit se mener autour d’hommes de valeur qui ont une offre politique intéressante. Avec la réforme, tout candidat à la présidentielle devrait se faire parrainer par au moins 200 conseillers. Il se trouve malheureusement que lorsque vous examinez les résultats électoraux au niveau des municipalités, le parti au pouvoir, le CDP et les partis de la mouvance, se taillent à eux seuls sur les 17 000 conseillers qu’on a, plus de 15 000 conseillers.
Les Maliens ont expérimenté le parrainage et en sont arrivés à une situation où les candidats valables à la présidentielle malienne ont été confrontés à un problème de marchandage de parrainage par les conseillers municipaux.
Au moment où nous sommes en train de nous battre contre la corruption électorale, le parrainage pourrait renforcer à mon sens, la corruption électorale.
L’hyperdominance du parti majoritaire et des partis de la mouvance fait qu’une telle approche est mal venue dans notre contexte actuellement. Je considère que le parrainage à l’élection présidentielle me paraît pour le moment, prématuré.

En revanche, faire passer la caution à 10 millions de F CFA me paraît beaucoup plus judicieux. C’est vrai, on va dire que c’est pour favoriser ceux qui sont plus riches mais un candidat à l’élection présidentielle, en dehors de ses idées, doit disposer d’un minimum de moyens.
Avec la révision de la constitution qui va intervenir avec ces réformes, un autre problème, le nomadisme politique, va enfin trouver une solution. C’est une plaie de notre système démocratique où l’on trahit finalement le suffrage des électeurs.
Vous êtes élu par exemple aux élections législatives et locales sur une liste d’un parti. Si vous quittez ce parti durant votre mandat, je crois qu’il est tout à fait naturel, à mon sens, que vous perdiez votre mandat.

S. : Que pensez-vous des candidatures indépendantes aux élections locales et aux législatives ?

A.K.S. : Il me semble qu’il n’y a pas d’arguments juridiques contre les candidatures indépendantes.
L’article 12 de la constitution dit que « tous les Burkinabè sans distinction aucune ont le droit de participer à la gestion des affaires de la cité.
A ce titre, ils sont électeurs et éligibles dans les conditions prévues par la loi ». C’est vrai que l’article parle de conditions prévues par la loi mais une question importante est que, la loi, sans être inconstitutionnelle peut-elle exclure les Burkinabè qui n’appartiennent pas à des partis politiques, de la compétition politique. Il semble que de ce point de vue, la réponse est claire. C’est inconstitutionnel de donner le monopole de la compétition politique, rien qu’aux partis politiques.

Je ne suis pas pour l’acceptation des candidatures indépendantes aux élections législatives. L’élection à l’Assemblée nationale peut déterminer la configuration future du gouvernement. Je ne vois pas un individu à lui seul, fût-il hyperintelligent faire un programme à lui tout seul. Du reste, lorsqu’on a des indépendants dans un parlement, ils finissent par rejoindre la formation qui a le plus de députés pour des considérations opportunistes. Quant aux élections locales, en droit, elles ne sont pas des élections politiques. Elles sont considérées comme des élections techniques. Il n’y a aucune raison de ne pas y admettre les candidatures indépendantes.

S. : Il est aussi question du plafonnement des dépenses lors des campagnes électorales ainsi que du financement des partis en campagne et hors campagne...

A.K.S. : L’article 13 de la Constitution stipule que les partis politiques doivent éduquer les populations à la citoyenneté. Le même article dispose également que les partis doivent prendre part aux élections. A ce titre, ils jouent un grand rôle qui nécessite un financement de leur fonctionnement et un financement de la campagne. Une des propositions faites actuellement est que le montant de la subvention accordée aux partis qui fluctuait beaucoup soit déterminé à partir d’un critère fixe. On est parti de 150 millions à 200 millions et très récemment à 500 millions. Une innovation de la loi est de mettre la subvention en rapport avec les recettes fiscales de l’Etat. Si la proposition passe, la subvention va désormais représenter 0,25 % des recettes fiscales de l’Etat.
C’est une innovation que nous avons empruntée au Mali. Du coup, la subvention devient importante. Elle va permettre aux partis de mener véritablement leurs activités. Ce qui ne garantit pas qu’ils vont bien assumer leur rôle.

L’autre innovation, la loi dit que la subvention doit être réservée aux partis qui ont réalisé au moins 3 % des suffrages exprimés aux dernières législatives.
Il y a une évolution puisque la loi qui a été appliquée en 2008 et permis au CDP d’avoir plus de 400 millions, à l’ADF d’avoir une centaine de millions, disait qu’il fallait avoir 5% des suffrages exprimés.
Je suis pour le fait qu’il faille indexer la subvention sur les recettes fiscales. En revanche, je suis contre les modalités de répartition de la subvention hors campagne pour la simple raison que cette disposition ne tient pas compte de notre réalité politique.

En appliquant le critère de 3% de suffrages exprimés aux dernières législatives, seulement 3 partis vont être admis parmi les bénéficiaires. Je ne comprends pas pourquoi augmenter la subvention et limiter le nombre de partis bénéficiaires. Je suis d’accord qu’il ne faut pas donner la subvention au hasard mais je pense qu’on peut maintenir le principe d’allouer la subvention à tous les partis qui ont obtenu un score électoral. La répartition se ferait alors proportionnellement aux résultats électoraux.
La seconde préoccupation que les réformes visent à régler, c’est le plafonnement des dépenses des partis lors des campagnes électorales. Je crois qu’il faut plafonner les dépenses à ce niveau. On ne sait pas toujours d’où proviennent les financements des partis politiques lors des campagnes.
Le président du Faso avait du reste déclaré à la presse qu’il ne voyait pas d’inconvénients, à ce qu’on plafonne les dépenses des partis en période électorale.

Le non plafonnement favorise en plus la corruption électorale. Il faut éviter comme l’a dit le Premier ministre, que les gens ne soient élus que sur la base de la fraude et de la corruption. Quand on est élu sur cette base d’ailleurs, on n’a pas de compte à rendre à qui ce soit. Or en démocratie, vous devez rendre compte à vos électeurs. De même, il faut éliminer des campagnes, les gadgets électoraux. C’est une forme de corruption électorale.

S. : Il y a la fixation de quotas en faveur des femmes qui est préconisée à la faveur des réformes politiques. Qu’en pensez-vous ?

A.K.S. : C’est une initiative de l’Assemblée nationale soutenue par le CGD et les bailleurs de Fonds. Mais à mon avis, ce problème est mal posé.
Encore une fois, ce sont les bailleurs qui tentent de nous complexer sur un problème qui en fait, n’est pas un problème de droit mais un problème de mentalités, de mœurs.
En France, c’est en 1946 que les femmes ont eu le droit de vote alors que la Révolution française date de 1789. J’ai lu dans le livre « De Gaulle, mon père », où le fils du général a déclaré que lorsque son père proposait la loi, sa propre mère la combattait .
Elle estimait que les femmes n’ont rien à chercher dans cette affaire d’hommes.

Le niveau mental de nos populations est un peu à ce stade en ce moment.
D’ailleurs militer dans un parti politique est un acte volontaire.
En outre, si les partis veulent placer les femmes sur leurs listes, sauront-ils les trouver ? Je ne pense pas que ce soit une bonne mesure dans l’immédiat.
Ce qui est faisable dans l’immédiat, c’est au moins nommer les femmes à des hautes responsabilités. L’exercice de ces responsabilités forgent la personnalité des femmes. Elle se mettront à défendre des positions. Après, la question de l’engagement politique va devenir mineur.

S. : Le statut de l’opposition est aussi appelé à évoluer avec une proposition de loi introduite à cet effet…

A.K.S. : C’est dommage que le statut de l’opposition fasse l’objet d’une controverse.
C’est clair et net, un parti de l’opposition est fait pour s’opposer selon son nom. Maintenant, l’opposition qui est systématique ou radical (c’est ce que j’appelle opposition stupide) considérant que tout ce que fait le pouvoir est mauvais, s’apparente à de l’enfantillage.

L’opposition, on peut la mener de façon constructive en critiquant et en se positionnant sur la scène politique au sens du droit constitutionnel.
Les partis d’opposition se retrouvent dans les gouvernements en période de crise et dès que l’urgence est passée, chacun se retrouve dans son rôle. Ce qui se passe dans notre pays est loin de se conformerà cette norme.

En tant que juriste, je ne l’ai vu nulle part. En France, on dira que Kouchner est allé au gouvernement. Là aussi, il s’agit d’un individu et non d’un parti. Or dans notre cas, c’est un parti entier qui est allé se saborder dans le parti au pouvoir. Il faut craindre une véritable confusion sur le rôle de l’opposition d’où la nécessité de réglementer cette question.
La reforme permettra au-delà du chef de file de l’opposition de créer un cadre sécurisant pour l’homme politique qui évolue dans l’opposition, on doit mettre des mécanismes pour éviter que dans l’administration par exemple, personne ne subisse de pression parce qu’il militerait dans l’opposition. Cela limiterait la peur d’être opposant car en tous les cas, être opposant n’est pas mauvais. C’est la démocratie qui l’exige. Il n’y a pas de parti au pouvoir sans opposition et vice-versa.
Le Pr Loada à un moment donné a même estimé qu’il faut peut-être trouver le moyen de payer les gens pour qu’ils militent dans l’opposition.

Entretien réalisé par Etienne NASSA et Victorien A. SAWADOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 6 avril 2009 à 16:04, par Binona En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

    Tres belle interview, meme si je pense que M. Sango insiste de maniere un peu sterile sur cette affaire de gadgets electoraux. S’il faut les suspendre ds les campagnes, autant suspendre les campagnes. Moi je ne pense pas que ce soit des elements de corruption electorale. J’estime pourtant q’il faudrait une autorite a meme de controler l’origine de ces gadgets (ceux qi les donnent) et de les comptabiliser au finish comme depenses electorales. Pr ce faire, les gadgets pourraient porter une etiquette de’authenticite de l’autorite competente. Un aspect auquel je m’attendais a ce M Sango fasse allusion etait la taxation des fonds electoraux. je suis de ceux qui croyent qu’il faut taxer le budget electoral des partis politiques. La politique dans notre pays est devenu un business, et il faut que le budget y alloue soit taxe. Tres belle sortie aussi sur cette affaire de chef de file de l’opposition, et de sa perception de l’opposition constructive. mais ici, il aurait fallu que le sieur Sango mentionne aussi le parti au pouvoir dirige aussi souvent sans se soucier de l’opposition. C’est son droit mais cela n’enrichit pas la democratie. Il est bien d’ecouter mais de rejecter qud ce n’est pas pertinent au lieu de croire que tout ce qui vient de l’ ;autre bord ne peut que viser a nuire. A present je suis tout a fait d’avis avec lui sur la question de quota des femmes. C’est en nommant les femmes capables, a des position respectables que la vraie emancipation politique feminine va arriver. donner des quotas est une autre insulte du genre feminin qui consiste a dire qu’on le leur a donne et non qu’elle l’ont acquis. Il serait injuste pour une femme non qualifiee de figurer sur une liste electorale tout simplement pcq’elle est femme. Tout doit se meriter, y comprises les positions politques. A l’etape actuelle, la revision sur la base de quotas n’arrangera que les femmes qui n’en ont pas besoin. Je m’excuse mais si beaucoup de femmes respectables,vertueuses et exemplaires existent dans ce pays,il ya que les stigmatisations engendrees en partie a cause des attitudes et comportmemnts irresponsables d’autres femmes qui les ont precedees en politique n’encouragent pas ces braves femmes a s’engager politiquement. Qui contredira les qualites intrinseques d’une femme telle Akila Balembeogo ou Josephine Ouedraogo,Juliette Bonkoungou, Alimata Salembere, ou Odile Bonkoungou ? Ce sont des dames qui meritent ce qu’elles ont ete et qui sont aussi connues a cause des positions auxquelles leurs qualites respectives ont force les superieurs a les nommer.j’ai peur que cette affaire stupide de quota au lieu de constituer la solution devienne le probleme, celui de la non valorisation du vrai status de la femme politique. Malheureusement, nos dirigeants encaisent l’argent des bailleurs avant de chercher a savoir son odeur. Pas mal, mais peu mieux.

  • Le 6 avril 2009 à 16:22 En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

    S’il y a une chose que je déplore c’est bien le manque d’effort de la part de certains journalistes. Il faut quand même faire la part des choses, s’informer sur les corps de métier. Est enseignant-chercheur, toute personne titulaire au minimum d’un Doctorat (Doctorat de Troisième Cycle, Doctorat d’ingénieur, Doctorat d’Etat, maintenant Doctorat Unique). En France, un enseignant-chercheur est un enseignant qui partage son activité entre l’enseignement supérieur et la recherche scientifique et qui exerce cette activité au sein d’un établissement d’enseignement supérieur. À l’exception des enseignant-chercheurs associés, il s’agit de fonctionnaires. Bien qu’il existe plusieurs corps d’enseignant-chercheurs ainsi que des corps de chercheurs assimilés, l’expression désigne principalement les enseignant-chercheurs relevant du ministre chargé de l’enseignement supérieur et du décret statutaire n° 84-431 du 6 juin 1984 qui est de loin le corps le plus nombreux. L’expression est également utilisée dans l’enseignement supérieur privé afin de désigner les enseignants titulaires d’un doctorat ou de l’habilitation à diriger des recherches. En l’espèce Monsieur SANGO relève du Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat (tutelle de l’ENAM). Il est certes juriste, mais il n’est pas titulaire d’un Doctorat en Droit et n’est pas habilité à diriger des recherches. Il est Doctorant (inscrit en Doctorat). A ce titre, cela lui a permis d’être titularisé à l’ENAM comme chargé de cours. Il ne peut donc dispenser des cours à l’ENAM qu’à des niveaux relativement moyens. Au niveau de l’Université de Ouagadougou, il n’a pas le grade requis pour dispenser des cours magistraux. Il est tout au plus habilité à dispenser des travaux dirigés aux étudiants de l’UFR SJP dans le cadre de vacations et selon les besoins exprimés en terme de ressources humaines par l’UFR SJP. Le jour où l’UFR aura plus d’enseignants à temps pleins ou d’enseignants chercheurs, la sollicitation des vacataires laissera place à l’utilisation plus rationnelle des ressources humaines de cette institution.
    Après cette précision de taille que je voulais faire, je trouve qu’il est pertinent d’instaurer un quotas en faveur des femmes. On ne peut prétendre se développer si l’on écarte les femmes des hautes sphères de décisions. D’ailleurs si l’on quantifie leur contribution dans le développement économique de l’Afrique, cela est estimé à environ 60%. Alors pourquoi ne pas leur donner l’occasion et la chance de s’exprimer à l’hémicycle ? On sait parfois qu’elles sont de façon arbitraire et autoritaire exclues de certaines listes électorales par des esprits arriérés. On ne peut gouverner sans la femme. Des pays comme le Rwanda ont compris cela. Les femmes ont la majorité à l’Assemblée Nationale. Laissons de côté nos intérêts égoïstes et veillons à l’intérêt supérieur de la Nation. Si l’on fait une enquête au niveau des hommes pour leur demander qu’est ce la mortalité maternelle ? Peu d’entre eux pourront répondre parce que ne l’a connaissent pas. Pourtant, elle est dramatiquement vécue par les femmes d’Afrique subsaharienne en général et par les femmes burkinabé en particulier. Au Burkina Faso, le ratio de mortalité maternelle est à 484 décès pour 100.000 naissances vivantes. Dans certaines régions du pays il atteint les 1000 décès pour 100.000 naissances vivantes. Dans le monde, chaque minute qui s’écoule, une femme décède pendant la grossesse, au cours de l’accouchement ou dans les 42 jours après les suites de couches. Ce qui équivaut en termes d’ampleur d’après l’Organisation Mondiale de la Santé à un crash d’avion toutes les trois heures. Pourtant les déterminants socioculturelles et médicaux de cette mortalité sont connus. Mais que font les hommes pour une maternité à moindre risque ? Quand un avion crash automatiquement la presse est en alerte et dans chaque édition du journal on revient sur le crash d’avion. Or personne ne parle de cette mort silencieuse qui affecte les familles en frappant de plein fouet un pilier important, la femme. Je saisis cette occasion pour attirer l’attention des journalistes qui à mon sens devraient mener des investigation sur ce volet qui de surcroit est un indicateur du niveau de performance du système de santé de nos Etats. Vivement pour l’instauration d’un quotas en faveur des femmes.

    Bien à vous !

    • Le 6 avril 2009 à 19:43, par Adam’s En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

      Permettez-moi de relever la façon cynique avec laquelle mon précédesseur jouit à l’idée de donner des leçons à ses soi-disant journalistes. C’est vrai que tout le monde peut se tromper sur des choses qu’il ne maîtrise pas. Mais, de grâce, messieurs les intellectuels, n’exagérez pas trop. ça ne sert à rien.
      Enfin, sachez que les journalistes ne sont pas prioritairement à votre service. Arrêtez donc de leur donner des ordres du genre "il faut insister sur tels sujets plutôt que sur tel autre". Avec le développement des Technologies de l’information et de la communication (TIC), rien ne vous empêche de tenir votre propre journal. Vous avez tout à fait le droit de créer, ne serait-ce qu’un blog, pour parler de ce qui vous plaît. Et arrêtez de faire ch... les journalistes. Sans rancune.

      • Le 7 avril 2009 à 04:03, par Binona En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

        M. Adam’s, a vous entendre vs devez etre journaliste. Vous savez il est tres frustrant de voir ses efforts rejetes avec tant de mechancete. mais je pense que vous professionnels des medias devez a chq fois eviter de tomber dans la reaction passionnee et emotionnelle. On pourrait l’interpreter comme une impermeabilite a la critique. Je ne soutien pas cepdt la condamnation tous azimuts de la production intellectuelle des autres, a moins que ce soit vraiment pas digne de publication. Voyez vous qd vous demandez a chacun de creer son journal, vous banalisez le journalisme. Vous aider les critiques ss humanisme d’avoir raison de dire que tout ecrivassier peut etre journaliste.N on, ressaisissez vous et donner une reponse plus forte et moins passionnee. Bon courage.

  • Le 6 avril 2009 à 18:54, par ratasida En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

    félicitations au premier intervenant qui fait d’une lucidité exemplaire et qui dit du reste n’as fait qu’être objectif et je suis que M.SANGO lui reconnaitras ces qualités ;J’en viens maintenant internant qui a une position bornée des des analyses de M.SANGO.Je pense simplement comme SANGO, qu’il faut pas un quotas pour satisfaire aux exigences des bailleurs qui ne maitrisent pas toujours les réalités de nos pays.Même si au Burkina les femmes sont plus nombreuses que les hommes, encore faut il q’elles aient les capacités intellectuelles pour defendre les femmes.Donc les femmes doivent mériter les places qu’elles occupent, c’est à ce seul prix qu’elles contribueront à émaciper les autres.
    Pour terminer, je voulais inviter le deuxième intervenant à faire preuve de professionalisme car les précisions qu’il apporte sur la personne de M.SANGO n’enlève en rien la qualité de son analyse.

    • Le 7 avril 2009 à 04:21, par Binona En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

      Merci mon bien-nomme compatriote Ratasida. Je suis l’auteur du 1er message. Je sens que vous voulez vraiment la verite. Qt au 2e intervenant. je pense qu’il a un peu personnalise le debat, en croyant malheureusment vouloir diminuer M. Sango. Il nous a donne sa perspective "A la Franceaise" de ce que c’est qu’un chercheur. Vous voyez, le monde s’est globalise et bcp de gens regarde les choses sous de lentilles non franceaise. Si M. Sango est doctorant, je l’en felicite deja. est-il chercheur ? Oui. est-il charge de recherche ? NOn, pas encore. Mais un universitaire digne de ce nom libere de tout complexe ne se generait pas a l’appeler "collegue". Il faut que nos aines arrivent a se departir de cette inefficaite nocive et nuisible du systeme educatif bancal francais,et des complexes de superiorite indus qu’il cause a ceux qui decident d’en rester victime. SI m. Sango est doctorant ds ces conditions difficiles, il a du merite, il est un battant. Il n’a pas de piston sinon on l’aurait envoye en France. ALors que le Prof ou collegue qui lui en veut arrete son jeu pcq’il est deja battu. Par ailleurs M. sango serait aller etudie a l’exterieur avec une bourse nationale aussi s’il etit de la meme genration de l’aine qui lui cache a peine son envie. je suis legerement qq annees devant M. Sango, m’etait beaucp battu au pays a l’univ et ai connu les frustrations des aines qui ne considere personne qui n’a pas le doctorat. Alors que toute personne engage dans le doctorat finit par l’avoir, car n’y va pas qui est oblige, mais qui est motive. SVP, encourageons les jeunes qui se battent, la cruaute de nos dirigeants a au moins eu qqch de bien pour les jeuens de la generation 1990 : ils ont appris a se battre. A s’ensortir d’eux memes, ou a perir. Alors qu’ils ont decider de ne pas perir. Peace.

      • Le 11 avril 2009 à 15:55, par Gandhi En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

        je partage les opinions de binona. je crois que certains font la confusion entre le parchemin et la connaissance. combien de docteur dans nos pays sont capables de se forger une opinion personnelle ? Et puis entre un docteur qui ne lit plus de livres et de revues et un doctorant ou quiconque abonné aux livres et revues, des deux qui a la connaissance ? notre cher docteur se trompe de combat. ce qu’il oublie de dire c’est qu’en france des gens qui ne sont pas docteurs ont souvent une production scientifique plus importante que nos docteurs ici.
        le chemin entre le parchemin et la connaissance est longtemps. Félicitation Mr SANGO pour votre brillante intervention. Ce docteur est un complexé.

  • Le 7 avril 2009 à 01:04 En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

    Je trouve que M.SANGO a été assez claire dans ses réponses. Sa démarche est cohérente dans l’ensemble et cadre bien avec les réalités que nous vivons.
    J’épouse la plupart de ses idées, et notamment son opinion sur les quotas. A travers une politique éducative de qualité non discriminatoire, je pense que les choses évolueront d’elles mêmes.
    Les propos du deuxième intervenant me laissent par contre perplexe. Voilà encore quelqu’un qui pense que le diplôme est une fin en soi. Laissez moi vous dire qu’un doctorat n’est pas extraordinaire en soi. Vous l’avez peut être mais est-ce pour autant que vous êtes plus valable que d’autres ? Je n’en suis pas si sûr, car comme on ne cesserait de le dire, le diplôme ne vaut que ce que vous vallez vous même.

    Cette forme de complexe est assez pitoyable. Cette jalousie manifeste teintée d’aigreur à la sauce piquante n’arrange ni vous, ni nous autres internautes, ni même le pays.
    Ce qui nous intéresse ce n’est pas ce que M.SANGO a eu comme diplôme, c’est la contribution qu’il est capable d’apporter au débat intellectuel pour le développement de ce pays. Il est à la hauteur.
    On attend la votre.

  • Le 7 avril 2009 à 13:23, par tengbiga En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

    Merci aux internautes qui sont intervenus pour rectifier les propos deplaces du deuxième intervenant qui confond la qualite de chercheur avec le fait d’obtenir un doctorat. Si cette personne a le doctorat ce serait dommage pour la communaute des chercheurs. mais encore une fois, c’est cette forme de mechancete qui fait que l’afrique ne progresse jamais. quand quelqu’un parle ou ecrit au lieu d’apprecier ce qu’il dit, on cherche a savoir d’où il parle. sinon je ne vois vraiment pas quoi vient chercher ces longs developpements sur qui peut etre chercheur ou ne pas l’etre.
    Pour le rsste, je partage les analyses faites par m sango sans aucune mechancete et de façon humble !
    Du courage a ce petit frere qui doit nous donner des leçons nous ces chers aines qui avons souvent disparu de l’espace public !

  • Le 7 avril 2009 à 14:50, par Moussa En réponse à : Abdoul Karim Sango du PAREN : « Oui pour la carte électorale biométrique, non pour les quotas en faveur des femmes »

    cher collègue,mes félicitations pour ton courage de t’exprimer souvent dans la presse par raport aux sujets brulants de l’heure.
    En ce qui concerne la formule de la biométrie à partir de la carte nationale d’identité,tu aurais pu dire que tu es membre de la CENI et que cette proposition est l’une des possibilités envisagées par cette institution et déjà soumises à l’appréciation du gouvernement depui cinq mois.La limite de cette proposition est qu’il ne sera certainement pas possible à l’ONI de délivrer des cnib aux 6000000 d’électeurs potentiels à temps pour permettre d’envisager cette formule pour le prochain scrutin.
    Salut !

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