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Situation natonale : Les Refondateurs entre doute et espoir

Publié le lundi 6 avril 2009 à 09h40min

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Le 5 avril 2008 onze (11) leaders politiques de l’opposition ont rendu public un manifeste appelant à la refondation pour résoudre la "crise de gouvernance nationale". Le premier anniversaire de cette démarche politique a été marqué le 4 avril 2009 par une rencontre du Comité de contact et des militants à Ouagadougou. Doute, déception et espoir ont été les maîtres mots de cette rencontre.

En avril 2008, dans un contexte de vie chère où les citoyens manifestent leur mécontentement à l’égard des dirigeants, des leaders politiques de l’opposition ont signé un manifeste où ils demandaient au chef de l’Etat Blaise Compaoré de convoquer un dialogue inclusif national pour une refondation de la société burkinabè.

Ce document portait la griffe du Docteur Alain Zoubga (Président de l’autre Burkina) ; Soumane Touré (S.G. du Parti Africain de l’Indépendance) ; Yacouba Touré (Président du Parti écologique pour le développement du Burkina) ; Docteur Jean Jacques Zèba (Président du Parti socialiste paysan) ; Ram Ouédraogo (Président du Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso) ;

Clément Toubé Dakio (Président de l’Union pour la démocratie et le développement) ; Me Hermann Yaméogo (Président de l’Union nationale pour la démocratie et le Développement) ; Cyril Goungounga (Précédemment, président du Parti républicain pour l’intégration et la solidarité) et Christian Koné (Précédemment, Président du Parti national républicain/Juste voie).

Ces deux derniers cités ne sont plus de ce monde. C’est un bilan mi-figue mi-raisin que leurs compagnons de lutte ont dressé le 4 avril dans la salle de conférences de l’Autorité du Liptako-Gourma. C’est le président de la génération refondation, Adama Sawadogo, qui a été le premier à donner de la voie.

"Nous, jeunes unis au sein de génération refondation, rêvons d’un Burkina Faso où le pauvre suscite chez le riche compassion et solidarité, où le faible bénéficie de la protection des forts... où toute vie est sacrée, où la politique n’est plus l’apanage des médiocres, des méchants et d’autres marchands d’illusions", a-t-il martelé.

La déléguée des femmes, Sidonie Kanzié, et le représentant des anciens, Jean Christophe Ouédraogo, ont dit la même chose. Ils ont tous peint une situation peu reluisante de notre pays pour mettre en exergue la nécessité de la refondation.

Dans l’intervention, du coordonnateur du Comité de contact de la refondation, Alain Zoubga, a d’emblée demandé une minute de silence pour les deux camarades cités plus haut. Dressant le bilan d’une année de combat, il a souligné que la première note négative, c’est qu’ils n’ont pas encore eu la réponse escomptée du chef de l’Etat en dépit d’une lettre de saisine et d’une lettre de relance.

"La refondation, telle que nous la voyons, doit être une œuvre consensuelle ayant pour vecteur principal le chef de l’Etat. En un an, nous en sommes toujours à attendre une réponse à notre sollicitation", a-t-il souligné.

De ce bilan, le terme déception est revenu à plusieurs reprises. Pour le docteur, la déception est venue de ceux qui ayant attendu en vain ont désespéré.

La déception a, selon lui, encore été ressentie de la part de ceux qui, tout en reconnaissant l’opportunité de la proposition, ont préféré, pour des questions de leadership, avancer d’autres concepts même lorsqu’ils sont moins globalisants que celui de la refondation.

Il a enfin déploré l’attitude de tous ceux qui, bien qu’étant doués de raison, de connaissance, ont choisi le parti facile de continuer à jouer la partition discordante du pouvoir pour faire croire qu’on pouvait, avec "cette démocratie en trompe-l’œil, jouer à l’alternance".

En termes d’espoir, l’orateur s’est félicité de ce que la refondation soit devenue une question véritablement nationale en débats dans divers milieux et qu’à l’échelle internationale, la refondation du capitalisme et de la gouvernance mondiale soit à l’ordre du jour.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 6 avril 2009 à 12:07, par mogomamogowélé En réponse à : Situation natonale : Les Refondateurs entre doute et espoir

    Bonjour je pense que ces hommes ont encore besoin de courage ,il faut qu’ils tiennent car on est faso et c’est toujours pas facile pour nos gouvernants de reconnaitre la pertinece des demarches auquels ils etrangers courage braves gens !

  • Le 6 avril 2009 à 18:55, par elphata En réponse à : Situation natonale : Les Refondateurs entre doute et espoir

    Refondation. c’est un bien grand mot dont beaucoup ne maitrisent pas tous les pourtours. ce qu’il faut savoir, pour ce que j’ai vu et lu, c’est qu’il s’agit d’un vaste chantier de réaménagement structurel de notre pays. C’est comme un édifice vieilli par le temps, usé de toutes parts. Si on met de la peinture pour le rendre beau, tôt ou tard les faciès se feront voir ; si on rafistole un côté, ça risque de ne pas tenir. Que faut il faire alors ? il faut refonder cet édifice, en revoyant la fondation, en posant un nouveau socle, en envoyant des matériels neufs et propres. Ainsi on ne pourra que donner fière allure grace à l’édifice refondé à l’endroit où se trouve cet édifice. La refondation de notre système, c’est exactement ça. Mais pour y arriver, il faut réussir à mettre de côté nos rancoeurs, à mettre de côté nos différences, à penser à l’intéret supérieur de la nation, à accepter de perdre pour que toute une nation gagne. Et si une telle initiative n’est pas salvatrice, alors je ne pourrai dire tout pessimiste que, QUE DIEU SAUVE NOTRE PAYS. Mais j’ai la conviction qu’une telle démarche ne peut que redonner du souffle à notre pays et oxygéner sa population qui des poumons a tres mal. Yes, we can...GOD BLESS BURKINA FASO.

  • Le 7 avril 2009 à 01:26, par Paris Rawa En réponse à : Situation natonale : Les Refondateurs entre doute et espoir

    Un grand problème du jeu politique burkinabè c’est l’incapacité des politiciens à faire pour leurs militants et pour l’opinion publique, la distinction nécessaire entre les sujets et les domaines d’intérêt national et les éléments de choix et de stratégies politiques des partis. Il s’en suit que les gens, y compris ceux que l’on croit assez intelligents, sont réduits à prendre position et à fonctionner uniquement selon une logique partisane réductrice. Alors, on condamne ou l’on adopte les idées, non pas en fonction de leur pertinence, mais selon le clan politique de celui qui en a eu l’initiative ou de ceux qui y adhèrent.

    Illustration flagrante : L’idée de refondation de la démocratie au Burkina fait appel à toute la société burkinabè pour revisiter les bases de notre cohésion nationale ; et cependant ceux qui en ont eu l’initiative se disent déçus de n’être pas entendu pas le premier de Burkinabè. Pourquoi ? Est-ce parce que la refondation serait une idée incongrue et inintéressante pour la nation au point de ne mériter aucune considération ? Sinon pourquoi ne pas y répondre, et éventuellement l’améliorer pour rassembler tous les citoyens sur l’essentiel de la nation ? En même temps, on constate paradoxalement qu’une structure close (caractère associatif) comme la FEDAP/BC peut rassembler ceux qui sont "avec Blaise Comparé" (cf. son sigle/BC) en se donnant pour objet la paix et le progrès (cf sigle FEDAP). Est-ce vraiment bon pour la cohésion nationale qu’une structure ancrée dans un camp politique (ce qui exclue d’autres burkinabè) puisse avoir pour particularité le traitement des causes nationales que sont la paix et progrès avec le président de tous les Burkinabè ? Et les autres qui ne sont pas du camp politique de Blaise Compaoré, sont-ils exclus de la cause de la paix et du progrès à promouvoir avec celui qui préside de fait la nation ?

    En somme, Refondation, Paix, Progrès du Burkina concernent tous les Burkinabé avec leur président, quel que soit le bord politique de ce dernier. La privatisation des causes nationales n’est que l’expression clanisme insidieusement suicidaire.

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