A l’entrée principale de l’agence Bobo de la BICIA-B, l’ambiance était morose en cet après-midi du mercredi 1er avril 2009. Des clients, arrivés comme d’habitude sur les lieux pour des opérations bancaires, se devaient de s’armer de courage et de patience. Car, jusqu’après 15 heures 30, rien n’avait changé à l’entrée de l’édifice où l’épaisse vitre protégée par cette grille métallique demeurait toujours intacte rendant ainsi impossible tout accès aux guichets. Le temps passe et toujours rien, au grand dam de certains clients qui ne comprenaient rien à une telle situation.

Et beaucoup de s’interroger sur les raisons de ce retard. L’inquiétude qui se lisait sur les visages fera progressivement place à la colère où certains clients n’hésitaient pas à manifester leur amertume après environ trois quarts d’heures d’attente et sans la moindre silhouette derrière les guichets que l’on pouvait apercevoir à travers les vitres. De quoi en rajouter à l’amertume de certains clients qui ont dû rebrousser chemin.

Cependant, rien ne laissait présager d’un tel désagrément d’autant plus que les parkings intérieurs et extérieurs destinés au personnel de l’agence ne désemplissaient pas. Preuve que les agents de la banque étaient présents, mais se refusaient à rejoindre leur poste de travail. Ils avaient plutôt engagé un mouvement de protestation contre la non-prise en compte d’un certain nombre de doléances relatives aux traitements des frais médicaux des travailleurs.

Le sit-in organisé hier après-midi à cet effet et qui a duré une heure (de 15h à 16h) a mobilisé la quasi-totalité des agents de l’agence Bobo. au moment où nous arrivions sur les lieux, l’ambiance était quelque peu décontractée entre les manifestants qui faisaient montre d’une solidarité remarquable durant leur mouvement. Assis sur des bancs et des chaises dans l’enceinte de l’institution, une quinzaine d’agents continuaient de deviser allègrement en attendant la reprise du travail qui ne saurait d’ailleurs tarder.

Au nombre de ceux-ci, Béni Gabriel, le délégué du personnel. Il nous explique les mobiles réels de ce mouvement. « Il y a une plate-forme concernant le traitement de nos frais médicaux et sur laquelle on ne s’est pas entendu avec la direction. Elle (la direction) nous avait proposé des amendements, ce qui a été fait. Mais malheureusement, ces amendements n’ont pas été pris en compte et on se rend compte que la direction est en train de mettre en application en faisant fi de nos propositions.

C’est ce qui nous amène aujourd’hui à engager ce mouvement ». Le moins que l’on puisse dire est que ce premier sit-in a connu un franc succès, du moins pour les travailleurs, au regard de la mobilisation. Ce mouvement, selon le délégué, pourrait prendre une autre envergure dans les semaines à venir si rien n’est fait par la direction pour la prise en compte effective de leurs doléances relatives à la plate-forme.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga