Vol à main armée, vol de bons de carburant, pillages, homicide involontaire, usurpation de fonction et escroquerie, dégradation de biens de l’armée, désertion...Telles sont entre autres, les charges retenues à l’encontre des onze (11) prévenus que le Tribunal militaire de Ouagadougou juge les 25 et 26 mars au camp Paspanga. Le tribunal militaire qui connaîtra ces affaires est présidé par le juge Boukari Diallo, président de Chambre à la Cour d’appel. Le lieutenant-colonel Sita Sangaré, magistrat militaire, assure la fonction de commissaire du gouvernement.

Parmi les prévenus issus de différentes entités de l’armée, deux (2) encourent les plus lourdes condamnations. Il s’agit d’abord du soldat de 2e classe, Yaya Siénou accusé de "pillages, refus d’obéissance, détention illégale d’arme de guerre, vol à main armée". Ensuite, d’un autre soldat de 2e classe accusé "d’abandon de poste, vol à main armée". Selon les confidences du commissaire du gouvernement, "le code de justice militaire prévoit une peine d’emprisonnement à perpétuité pour le pillage". Ce qui n’est pas le cas pour un autre crime qui est le vol à main armée. En effet a précisé le lieutenant-colonel Sangaré, "les militaires poursuivis pour vol à main armée encourent cinq (5) à dix (10) ans de prison. Aussi, la détention illégale d’arme est condamnée de un (1) à cinq (5) ans d’emprisonnement".

A la différence des crimes et délits, les contraventions sont condamnées seulement par des amendes. Les accusés sont assistés d’avocats comme le prévoit le code de justice militaire. La salle Zongo Norbert du camp Paspanga dans laquelle se déroulent les audiences a été prise d’assaut par de nombreux militaires, surtout des gendarmes. A l’ouverture de la session, le lieutenant-colonel Hermann Bambara représentant le chef d’Etat-major de la gendarmerie nationale, a invité les militaires du camp à "prêter l’attention nécessaire afin de tirer les enseignements utiles à travers les affaires inscrites au rôle des présentes audiences". Il a salué la décision de la Justice militaire pour le choix de la caserne de Paspanga après les audiences foraines tenues à Bobo-Dioulasso, Kaya, Dédougou, Ouahigouya, Fada, Dori et les sessions délocalisées au camp Guillaume Ouédraogo, Camp Sangoulé Lamizana ainsi qu’à la Base aérienne 511 de Ouagadougou.

Le lieutenant-colonel, B. Jean Claude Bagoro magistrat militaire, représentant le directeur de la justice militaire, a indiqué que cette session qui est la deuxième de l’année "se veut en raison de la délocalisation de la salle d’audience du Tribunal militaire de Ouagadougou, être une session de formation et d’information des personnels du camp Paspanga". Par ailleurs, le magistrat militaire de 2e classe a souligné que la présente session "entre en droite ligne de l’atteinte des objectifs fixés par la lettre de mission du ministre de la Défense à l’intention de la direction de la justice militaire pour l’année 2009". Aussi, a-t-il insisté, les sessions d’audiences délocalisées du tribunal militaire, tout comme les sessions d’audiences foraines, ont pour objectif majeur, de rapprocher la justice militaire de ses justiciables. La journée d’audience sera suivie ce 26 mars au camp Paspanga d’une conférence au cours de laquelle l’accent sera mis sur le déroulement du procès pénal en général et sur le fonctionnement de la justice militaire.

Bachirou NANA

Sidwaya