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Sénégal : Elections locales, enjeu national

Publié le lundi 23 mars 2009 à 00h11min

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5 millions d’électeurs sénégalais se sont rendus hier 22 mars 2009 dans les 12000 bureaux de vote pour choisir leurs conseillers régionaux, municipaux et ruraux. Près d’une centaine de partis ou de coalitions de partis politiques se sont battus pour se partager les 543 collectivités locales, subdivisées en 14 régions.

Certes comme leur nom l’indique, ce sont des scrutins locaux, qui n’ont peut-être pas suscité le même engouement que la présidentielle de février 2007, mais il n’en demeure pas moins que ces votes sont d’une telle portée que toute la classe politique sénégalaise, à commencer par le parti au pouvoir, le PDS, « ne s’est pas amusé » avec.

Ainsi a-t-on vu le secrétaire général du parti libéral, Abdoulaye Wade en personne, mouiller le maillot en prenant son bâton d’harangueur de foules, remettant le couvert du tribun hors pair qu’il a été dans les années 90, 2000. Il est vrai que, face aux Sénégalais, le charme de la parole n’opère plus, « ras-le-bolisés » qu’ils ont été par un sopi (changement) qui tarde à voir le jour. Toujours est-il qu’en décidant de payer de sa personne, en faisant la ronde des villes et localités, le Deus ex machina de la politique sénégalaise de ces dix dernières années n’ignore rien de l’enjeu national que représentent ces compétitions locales.

Sortie groggy de la présidentielle de 2007 après avoir été aux abonnés absents aux dernières législatives pour cause de « vol informatique du fichier électoral », l’opposition tient là une occasion de reprendre la main, et Wade l’a bien subodoré : les ténors du mouvement Siggil Senegaal, dont beaucoup sont aussi des baobabs de la politique sénégalaise, constituent, à l’occasion de ce présent scrutin, une vraie menace pour le PDS, empêtré dans des guerres de dauphins putatifs.

De ce fait, la massification de l’Alliance des forces progressistes(AFP) de Moustapha Niasse par le ralliement des partisans de l’APR /Yakaar de Maky Sall, sans oublier les mécontents du PS, risquent de faire tomber les régions du Sine, de Kaolack et du Saloum dans l’escarcelle de l’opposition. Si l’on tient compte du fait que le Sud, « irrédentiste », ne jure que par Robert Sagna, qu’Amath Dansokho, « l’éléphant sans défenses » (1), reste imperturbable dans l’Est et que le Bakel avec Abdoulaye Bathily est en coupe réglée, alors le PDS a du souci à se faire.

Ces locales ont aussi valeur de test national pour Karim Meissa Wade, le fils du chef de l’Etat, qui vient, par cette participation, de mettre le pied à l’étrier. Qui tient le centre tient la périphérie, et tous les regards sont tournés vers Dakar, la capitale, où, justement, le patron de la Génération du concret est candidat au poste de conseiller municipal ; un Karim dont les campagnes n’ont pas toujours été heureuses, comme, par exemple, les quolibets et les jets de pierre dont il a été l’objet à Thiès, le fief d’Idrissa Seck, président du Rewmi, l’illustrent. Un épiphénomène selon ses partisans, et ils n’ont pas tout à fait tort, car la politique n’est pas le lieu de la félicité ni celui des salons feutrés des cabinets de consulting bancaire londoniens, loin s’en faut.

Le maire de Dakar est élu au suffrage indirect par un collège électoral, composé des conseillers et des maires des différents arrondissements de la capitale. Certains politologues, qui font une lecture symptômale (2), à la Louis Althusser, de la situation, estiment que Karim, inscrit sur la liste proportionnelle de la coalition sopi, sera élu à coup sûr conseiller et même bourgmestre de la ville. S’ils se sont fourvoyés, « Monsieur Grands Chantiers » pourra toujours solliciter le concours de ses adversaires, les Moustapha Diakhaté et Lamine Bâ, pour le devenir. La politique, c’est aussi l’art du compromis.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Notes : (1) C’est ainsi que l’intéressé se désigne lui-même (2) Une lecture surplombant ce qui est apparent, littéral

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2009 à 02:55 En réponse à : Sénégal : Elections locales, enjeu national

    Le pouvoir de wade vient de perdre les villes de Dakar, St louis, Gorée, Thies, Fatick, Kaolack, Ziguinchor, Podor, Guediawaye...
    Autant vous dire toutes les villes du Sénégal.
    L’opposition a gagné, certes ces elections sont locales mais elles bouleverseront la vie politique du sénégal. Autant dire que nous assistons ce soir à une nouvelle alternance politique au sénégal. Wade doit en tirer toutes les consequence, et demissionner. Le peuple sénégalais ne veut plus de son président, ni de son fils.

  • Le 23 mars 2009 à 14:01, par le saint En réponse à : Sénégal : Elections locales, enjeu national

    il faut bien vérifier tes sources avant d’écrire.
    baldé a gagné à ziguinchor.
    il est bien vrai de noter que le font Benno Siggil Sénégal arrive largement en tête dans tout le territoire national.
    Idrissa Seck avec son front Ligguey Sénégal a confirmer à thiès.
    Macky Sall aussi à Fatick.
    Mais ou es Karim Wade dans tout ça ???????
    et le pauvre pape diop m^me a la Gueule tapée il a perdu.
    comme le dis les journalistes, l’alternance a été alterné

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