« Envie de vivre » : Le handicap n’est pas une damnation !
- Emannuel Toé, réalisateur du documentaire
Un film émouvant en tous points de vue. C’est ainsi qu’on peut qualifier ce documentaire de 26 mn qu’Emmanuel Toé et Nestor Kafando consacrent aux personnes souffrant d’un handicap. Quatre artistes (Pita le sculpteur, Mouka le plasticien, Seydou le violoniste et Bienvenu le conteur) sont les sujets et les acteurs d’ « Envie de vivre ». Ils sont respectivement handicapé moteur, sourd muet, aveugle et malvoyant. Malgré leur handicap, ils ne s’en donnent pas moins à cœur joie à leur art.
Déterminés, ils ne considèrent guère leur situation comme une fatalité. Au contraire, ils y font face avec clairvoyance, s’acceptent tels qu’ils sont et font part de leurs rêves mais aussi de leurs souffrances eu égard à la stigmatisation dont ils sont souvent victimes de la part de la société, avec beaucoup d’entrain. Chaque jour qui passe est un grand défi à relever pour ces handicapés : celui de réussir leur réinsertion sociale. Au cœur du documentaire « Envie de vivre ou le handicapé face à la réinsertion » se trouvent des questionnements philosophiques et existentiels. Qui suis-je ? Ou vais-je ?
Que m’est-il permis d’espérer ? Dans le film, tapis dans leurs mondes parallèles, les handicapés recherchent toujours de nouvelles occasions de liberté et de créativité. Dans leurs différentes démarches artistiques, ils tentent de se dévoiler et de partager le même espace scénique, à la recherche d’une communion et d’un bien être. Le défi artistique recherché ici est de faire un travail de rencontre atypique au delà de tous les handicaps, dans l’espoir d’accéder à une dimension sensorielle et de laisser circuler librement la pensée et les différents flux d’énergies créatrices.
A travers les interviews des différents artistes, le documentaire permet de comprendre comment ils définissent le handicap en général et celui dont ils souffrent en particulier. Il est aussi un tremplin pour s’imprégner de leur regard sur la politique nationale et internationale, leur croyance spirituelle, leurs relations avec leurs parents et leurs amis… Tout ceci est rythmé par des performances en arts plastiques : sculpture, confection de poupée, en violon, chants, en conte et en percussions.
Les réalisateurs ont choisi Ildévert Méda comme directeur artistique de leur documentaire qui a été projeté le 23 février 2009 au CITO. La main sur le cœur, Emmanuel et Nestor jurent que cette œuvre n’est pas faite dans l’intention d’exploiter le handicap des artistes pour se faire de l’argent. Bien au contraire, des clauses de répartition des dividendes auraient été définies. Personne, à les en croire, ne devrait donc être floué.
Arsène Flavien BATIONO (bationoflavien@yahoo.fr)
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