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Laurent Sédogo, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques : "Notre agriculture doit aller au-delà de la production végétale..."

Publié le mercredi 18 mars 2009 à 01h38min

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Dans la ferveur de la XIIIe Journée nationale du paysan, Sidwaya a passé en revue les préoccupations du monde rural, vendredi 13 mars 2009, à Koudougou avec le ministre en charge de l’Agriculture. Ainsi, Laurent Sédogo s’est prêté, une heure durant, aux questions des journalistes. La diversification des productions, l’organisation des filières, le cas UCOBAM, le bradage des récoltes, la liaison production-marché... Laurent Sédogo donne, sans ambages, sa vision de la future agriculture burkinabè.

Sidwaya (S.) : En quoi la diversification des productions est-elle une aubaine pour accroître les revenus paysans et garantir une sécurité dans un contexte de crise alimentaire ?

Laurent Sédogo (L.S.) : Il y a une tradition de diversification en milieu rural. Les gens s’adaptent à ce que leur offre la nature. Les périodes d’après récoltes symbolisent l’abondance. Les greniers sont fortement mis à contribution. Mais, entre mai-juin, ils s’effritent. C’est le moment où dans la nature les fruits font leur apparition. Le raisin, le karité et bien d’autres entrent massivement dans les habitudes alimentaires. Cela est un pan de la diversification. En pleine saison des pluies, on remarque l’existence d’une multitude de légumes. Dans la notion de sécurité alimentaire, sans cette diversification, les gens vont avoir du mal à joindre les deux bouts. La diversification est présente de façon séculaire. Si bien que la stratégie traditionnelle de sécurité alimentaire était bâtie non pas autour des seules céréales mais elle intégrait d’autres produits tels que les fruits sauvages pour mettre la famille à l’abri de la famine.

Aujourd’hui, on ne peut plus tabler sur le maïs, le sorgho ou le mil pour asseoir la sécurité alimentaire. Il faut d’autres alternatives. Nous sommes obligés de nous orienter vers de nouveaux produits. Car la dépendance aux céréales a montré ses limites dans ce contexte de changements climatiques, de faiblesse des revenus et d’explosion démographique. A contrario, une spéculation comme le sorgho atteint rarement une tonne à l’hectare, la moyenne tourne entre 300 et 500 kg à l’hectare. Cela impose d’intégrer d’autres produits dans nos stratégies de sécurité alimentaire. Généralement, la solution venait des produits importés. Mais, on se rend compte que cela n’est pas normal. Nous pouvons développer d’autres spéculations tels les tubercules qui sont une alternative crédible pouvant produire jusqu’à 50 tonnes à l’hectare.

Cela est valable pour le manioc, la patate douce. Si nous consolidons ces filières, cela peut accélérer l’accroissement des rendements mais aussi l’atteinte de la sécurité alimentaire. Elles peuvent nous permettre de produire en masse. L’histoire européenne rythmée de famines cycliques montre que l’introduction de la pomme de terre par exemple a permis de vaincre la faim et les migrations inhérentes. Ces réussites doivent inspirer nos politiques en vue de renforcer notre production en quantité et en qualité pour intégrer la sécurité nutritionnelle. D’autre part, nos principaux produits d’exportation sont le coton et le bétail. Mais, le coton est plongé dans une turbulence sans merci malgré le coup d’accélérateur donné à la filière en 1995 avec l’appel du Président du Faso aux producteurs. Aujourd’hui, notre coton est fortement concurrencé par les fibres synthétiques, les subventions, les OGM...

S. : Face aux difficultés de la filière coton, quelle réponse proposez-vous ?

L.S. : Il y a un grand coup à jouer. Il suffit de nous orienter vers les filières porteuses. Nous devons produire maintenant en tenant compte de demandes nouvelles du marché. Le sésame et son huile sont très prisés partout à travers le monde. A nos producteurs de saisir cette opportunité. Il y a aussi le niébé. Si les pays côtiers ont du mal à accéder aux protéines animales, le Burkina Faso par contre, du nord au sud, réunit les conditions agro-climatiques pour la production du niébé. La recherche a même mis au point des variétés adaptées à cette région agro-écologique. Il y a donc un grand marché côtier à satisfaire : le grand Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire... A nous de conquérir ce marché de plus de 250 millions de consommateurs potentiels de haricot. La filière bétail-viande a un rôle à jouer : volaille, moutons, bœufs, etc.

Il n’est plus question de vendre le bétail sur pied mais en créant des industries modernes qui vont fournir des abattages. Il suffit de nous organiser pour approvisionner la Côte en viande. Il y a le marché mondial à conquérir avec des produits comme le sésame. Nous expérimentons le tournesol, un produit très prisé aussi. Sans oublier les fruits et légumes tels le haricot vert, les fraises. Savez-vous que nos fraises ont bonne réputation à l’extérieur parce que jugées très succulentes du fait de l’ensoleillement que les pays nordiques n’ont pas ? Dès qu’il y a un peu d’eau, les fraises produisent bien. Nos partenaires du Nord reconnaissent que nos fraises sont dix fois meilleures aux leurs. C’est autant de potentialités que nous devons développer, consolider pour gagner la bataille de l’accroissement des revenus paysans. La diversification des productions agro-sylvo-pastorales signifie assurer la sécurité alimentaire, accroître les revenus. Le contexte de crise actuelle doit nous détourner de la monoculture. En diversifiant notre production, il s’agit de nous recentrer sur l’essence même de l’agriculture, c’est-à-dire l’alimentation humaine. Cela va accroître l’offre pour la sécurité alimentaire en nous permettant de conquérir le marché extérieur.

S. : Est-ce à dire que le gouvernement fait son mea culpa pour le coton ?

L.S. : Pas du tout. C’est un recentrage compte tenu du contexte qui n’est plus favorable au coton. Au contraire, le gouvernement a pris une décision audacieuse dans le sens de la diversification pour coller à la réalité. C’est comme l’a dit le Premier ministre, nous regardons derrière, non pas pour gémir ou se morfondre mais pour avancer à partir de notre expérience. Le contexte est nouveau, les défis sont immenses. Nous cherchons les meilleures solutions en conséquence.

S. : Que faut-il faire pour bâtir une agriculture durable ?

L.S. : Le forum des producteurs a fait des recommandations dans ce sens. Il faut choisir des filières porteuses. Chaque région agricole en fonction de ses potentialités va définir une filière à même de bien marcher. Dans la zone cotonnière, on va poursuivre la culture du coton mais en y associant des arachides, du sésame, du tournesol ou du maïs. Dans le centre, la culture du sorgho va s’intensifier en intégrant les tubercules, les fruits et légumes, le niébé et le sésame.

S. : La spécialisation régionale qui vise à choisir une spéculation phare par région ne va-t-elle pas constituer une ombre pour la diversification des productions ?

L.S : Non. Elle ne se fera pas de façon mécanique. J’ai proposé à chaque région d’identifier son potentiel développable. Il est ici question de l’intervention de l’Etat. Si nous voulons appuyer la filière maïs, où croyez-vous que l’Etat va mettre l’accent ? C’est pareil pour le coton. On ne cultive pas du coton à Dori. Cela se fera à l’Ouest qui a le potentiel. Par contre, si on veut faire appuyer la filière bétail-viande, on ira au Sahel. Il s’agit pour l’Etat de mieux cadrer ses efforts. Nous voulons aussi soutenir le choix des filières rentables. Le Centre produit du sorgho avec des rendements de 500kg/ha. Dans l’année, une famille qui exploite 5ha récolte 2 tonnes et demie, vendues 80 000 F CFA/tonne. En termes de revenus, cette famille aura 160 000 F CFA par an. Mais, si elle emblave 3ha en sésame, le rendement peut aller à trois tonnes vendues à plus de 700 000 F CFA/tonne. La même famille sur un quart d’hectare consacré au sésame aura un revenu supérieur comparé au sorgho. Faut-il continuer alors à encourager le producteur à cultiver du sorgho ou bien devons-nous l’encourager à faire un peu plus de sésame ? C’est la même chose pour le fourrage. Ce sont ces choix audacieux que nous devons opérer.

S. : Que faire pour que ces filières soient porteuses alors ?

L.S. : En nous inspirant de l’exemple d’organisation réussie de la filière cotonnière, nous pouvons bâtir d’autres filières solides. On a voulu faire du coton et on s’est donné les moyens d’y arriver. Ce n’est pas seulement l’argent mais on a mis du génie. Ce sont les producteurs qui produisent les semences améliorées. C’est encore eux qui s’organisent pour faciliter l’accès des cotonculteurs à l’engrais. L’Union nationale des producteurs du coton contracte des prêts auprès des banques pour l’achat des engrais redistribués à ses membres. Le transport du coton est aussi organisé. Cela a permis d’avoir une filière cotonnière qui, malgré les turbulences, tient le coup. Si on prend le cas du niébé qu’il faut rassembler, entreposer dans des magasins, transporter de là pour aller vendre au Nigeria. On peut mettre en place une organisation telle que quand le producteur produit, on rassemble sa production et facilite son transport vers le marché. Avec l’organisation des filières, nous aurons à organiser toutes les fonctions de la chaîne des valeurs du champ à la vente jusqu’à la transformation.

S. : Pourtant il y a le cas de l’UCOBAM qui semble plongé dans une léthargie...

L.S. : Vous avez peut-être raison. Si la filière haricot vert et plus généralement fruits et légumes n’a pas fonctionné, c’est peut-être parce que nous n’avons pas su développer toutes les fonctions. La filière, à mon avis, a souffert de nombreux problèmes. Nous n’avons pas pu inculquer aux paysans la rigueur dans la production par l’usage des semences appropriées, le respect des traitements phytosanitaires et de la mise des engrais, de sorte à ce que le producteur rassemble sa production pour une structure chargée du label de qualité. Dès que les gens ont compris que le haricot vert pouvait rapporter de l’argent, au lieu de faire de la production professionnelle, ils se sont mis à faire des "deals" en bafouant la rigueur dans le traitement de toute la chaîne. C’est ainsi que des producteurs prenaient des semences à tout-va ou au lieu de livrer leurs productions à la coopérative ont préféré vendre leurs récoltes aux commerçants.

Puisque c’est la coopérative qui préfinance la campagne, elle ne peut plus avoir d’argent pour payer le producteur. Comme les producteurs ont "court-circuité" la coopérative, une grande quantité de haricot vert a été déclassé à l’import, faute de label de qualité. Si le consommateur européen refuse d’acheter le haricot vert, cela veut dire que le producteur n’aura pas son argent. C’est ce qui s’est passé dans la filière. Nous pensons désormais qu’il faut bâtir une filière solide non pas en réinjectant des fonds mais en organisant tous les maillons de la chaîne. Nous avons recommencé avec d’autres sociétés comme SOBFEL mais ce sont les mêmes pratiques. Nous sommes en train de tout reprendre pour que chaque acteur joue son rôle.

S. : Que pensez-vous des tomates qui pourrissent dans les champs et dans les bras des paysans ?

L.S. : C’est vraiment déplorable. Un paysan qui consent des efforts pour produire ne doit pas voir son espoir s’effondrer.
Mais si cela arrive, c’est parce que nous n’avons pas pu ou su organiser cette filière de bout en bout. Nous nous sommes contentés d’inciter les producteurs à produire de la tomate sans mettre en place tous les maillons de la chaîne.

S. : Mais, c’est pratiquement la même chose dans les autres filières...

L.S. : Justement ! Cela signifie qu’en la matière, le volontarisme ne paie pas.

S. : Il faut donc recadrer l’action ?

L.S. : Absolument ! Il faut repartir à la base, s’asseoir avec les acteurs pour remettre tout à niveau (NDLR : conditions agronomiques, d’eau, de sol, de semences). Mais, l’agriculture ne s’arrête pas à la production d’une plante et à la récolte de ses fruits. Une démarche entrepreunariale s’impose. C’est une activité économique. Voilà pourquoi, je parle d’agrobusiness. Nos paysans ne doivent plus se contenter d’être de simples producteurs, ils doivent intégrer le business dans leurs activités. C’est ce qui a manqué dans le cas de la tomate. Ceux qui croient que l’agriculture se limite à la production végétale se trompent.

S. : Il y a aussi le bradage des productions. Des paysans vendent leurs récoltes à bas prix. Par exemple, le sac de 100 kg de maïs se négociait courant octobre dernier à 5000 F CFA. Aujourd’hui, le même sac est vendu à 15 000 F CFA. Quelle solution faut-il envisager pour permettre aux producteurs de vendre les céréales à des prix intéressants ?

L.S. : Encore une fois, la solution est d’organiser les filières. Tant que le marché est là, il sera difficile de combattre la spéculation. Mais si nous devons organiser la filière maïs, cela suppose que nous devons accompagner les producteurs avec des magasins de stockage. Les paysans bradent leurs récoltes faute de moyens de stockage. Nous travaillons d’ailleurs à les doter d’entrepôts de stockage.
Nous voulons faire en sorte que les magasins constituent pour les paysans une garantie permettant au producteur d’accéder à un crédit pour assurer la scolarité de ses enfants. Nous allons commencer cela avec un projet de la Banque mondiale qui va démarrer avant la fin de cette année.
Cela s’impose si nous tenons à encourager les producteurs. Il urge de leur permettre d’avoir accès à d’autres sources de revenus quand le marché n’est pas favorable.

S. : Autrement, il n’est pas question que l’Etat fixe les prix ?

L.S. : Vous pensez qu’un décret signé par le gouvernement suffit pour réguler les prix ? La preuve, vous avez suivi nos discussions avec les producteurs de riz. Notre accord initial de prix leur est aujourd’hui défavorable. Malgré moult tractations, ils ne veulent pas vendre leur riz. Peut-on aller à coups de décrets pour obliger les paysans à sortir leur riz sur le marché. C’est inconcevable. Fixer le prix ne va pas régler le problème.

S. : Pour faire la liaison champ-marché, cela suppose qu’il faut intégrer des nouveaux acteurs comme les opérateurs, les économistes, les marqueteurs... Comment comptez-vous y parvenir ?

L.S. : Nous avons invité les banquiers, les transformateurs, les professionnels du transport etc., au forum des producteurs en vue de réunir toutes les conditions devant permettre de poser l’équation de l’agriculture. C’est pourquoi, notre ministère s’est recentré pour dire que l’agriculture n’est pas seulement la production végétale. Il faut d’autres spécialistes pour orienter la façon de produire, d’emballer en vue de conquérir le marché mondial. Désormais, nous avons une structure chargée de gérer la liaison production-marché. De quoi a besoin le marché ? On produit en fonction de la demande. Comment est-ce que le consommateur veut son produit ? On produit en conséquence. Nous sommes en train de créer une usine de transformation de fruits et légumes (tomates, mangues, oignons, etc.). Il faut réfléchir à un système fonctionnel.

S. : Parlant d’agrobusiness, ne croyez-vous pas que l’avènement de gros exploitants va confiner les petits producteurs ruraux en ouvriers agricoles ?

L.S. : Je vois cela de deux façons. D’abord, je dirai qu’il n’y a pas de concurrence entre les grands et petits exploitants. Bien au contraire, ils se complètent.
Autant, nous avons besoin de petits producteurs ruraux, autant, il en est de même pour les agrobusiness men. Qui plus est, nous allons monter une usine qui va broyer par jour entre 250 et 400 tonnes de tomates qu’il faut fournir régulièrement. Tant que nous n’aurons pas une structure capable de produire 60 à 100 tonnes à l’hectare, l’usine fermera probablement. C’est là où nous avons besoin des grands exploitants.

L’autre aspect est que pour la tomate, les spécialistes sahéliens ont mis au point des variétés dépassant les 100 tonnes/ha. Sachant que notre tomate est prisée, nous avons la possibilité de traiter avec un opérateur israélien ou égyptien capable de multiplier par cinq notre production. Et il est disposé à intervenir d’autant plus qu’il va employer la main d’oeuvre locale. Si je suis certain que des producteurs peuvent, dans le cadre d’un contrat bien monté, confier leur lopin de terre à cet opérateur qui, avec son expertise et ses capitaux, peut accroître la production par cinq, que dois-je faire ? Voulez-vous qu’on refuse cette opportunité ? Je ne crois pas que cela soit la bonne option. Il ne faut pas diaboliser dans la mesure où les producteurs pourraient céder librement ces terres à ceux qui peuvent mieux les valoriser. Il est évident que si c’est pour emblaver 100 000 hectares, cela va poser problème car on ne serait pas en mesure de satisfaire une telle demande. Dans nos stratégies, nous sommes obligés d’avoir une approche selon les grandes exploitations.

S. : Pourquoi une telle option ?

L.S. : Dans la Boucle du Mouhoun, la typologie des exploitations agricoles montre que des producteurs sont capables d’emblaver 100 à 200 hectares. Les producteurs moyens sont en-dessous de 50 hectares. Cette catégorie représente la majorité. Nous sommes en train de réfléchir à un mécanisme de regroupement de ces petits producteurs pour faciliter la mécanisation agricole. On pourrait ainsi plus aisément doter chaque groupement d’un tracteur au lieu de vouloir le faire pour chaque individu.
C’est le remembrement des terres. Les gens se mettent en commun pour avoir les mêmes moyens de travail. Dans ce cas, l’intervention de l’Etat se fait de manière plus uniforme. Ça devient une entreprise rurale dont les membres sont trente ou cinquante. Il est plus facile pour notre département d’avoir un prêt auprès d’une banque pour les membres.

Interview réalisée par S.N. COULIBALY et Fatouma S. OUATTARA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 18 mars 2009 à 21:21, par Binona En réponse à : Laurent Sédogo, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques : "Notre agriculture doit aller au-delà de la production végétale..."

    Tres belle interview. felicitations journalistes pour les questions. Je reviendrai sur le contenu plus tard.Mais pr l’instant, je trouve que M. le ministre va trop vite et repete presque "sesame" chaque 2 minutes. C’est suspect. Il est aussi infantile et ridicule de comparer le prix de 2 tonnes de sorgho (160,000F) a celui du meme poids pour le sesame (700,000). D’abord le paysan produit le sorgho pour consommer, et sa valeur d’usage est plus forte que sa valeur de change. Aussi, en ayant du sorgho, le paysan se soustrait des caprices du marche et des manigances des societes generalement soutenues par l’Etat. Cela est sans compter le cout de production de chaque recolte. Au lieu de faire des suggestions pour augmenter le rendement a l’hectare du sorgho, mr le ministre qui visiblement s’en moque que le paysan se libere met l’accent sur l’argent, argent, argent. Ce n’est pas ingenieux ca. cette histoire de specialiser les regions en production agricoles estb aussi stupide que non-a-propos. Montrez les options aux producteurs et permettez les d’operer un choix. L’objectif non avoue est la proletarianisation de notre paysannerie, toute chose qui sera tres dangereuse, non seulement sur le plan social mais aussi politique. N’allez pas trop vite en besogne. N’utilisez pas seulement les donnees quantitatives economiques pour prendre des actes qui vont avoir des impacts sociaux incurables. On n’a pas fini de se chercher avec le cotton auquel les paysans adhere par tactique. Introduisez le sesame molo molo, au lieu de vouloir appliquer immediatement des lecons d’economie agricole que vous n’avez meme pas commence d’assimiler. il s’agit de nos parents paysans, et je suis contre qu’on brade leur avenir et celui de la paix sociale pour des avantages egoistes qui ne considerent meme pas les interets la posterite. Pensez au pays, SVP, cela s’appelle du patriotisme, y penser de maniere clairebvoyante s’appelle de la vision. je suis vraiment enrage.

  • Le 19 mars 2009 à 14:01, par assane Touré En réponse à : Laurent Sédogo, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques : "Notre agriculture doit aller au-delà de la production végétale..."

    Aujourd’hui Monsieur le Ministre de l’Agriculture, il existe en Afrique de l’Ouest et dans le Monde des variétés de Sorgho qui ont donné des Rendements, en cultures Plein Champs,de 9 tonnes par hectare. Ces variétés sont cultivées au Sénégal, au Mali, en Mauritanie et au Nigéria.Les Productions de ces types de Sorgho sont utilisées pour l’Alimentation humaine et animale. Nous avions voulu entreprendre des essais au Burkina en 2007 mais vos services nous avaient demandé plus de 10000000 (dix millions) de FCFA pour pouvoir les superviser. Il est temps, Mr le Ministre, de permettre aux agriculteurs Burkinabé de profiter de semences de Sorgho sûres(Non OGM), de bonne qualité nutritive,à très haut rendement et à très bonne adaptabilité aux pauses pluviomètriques en période de sécheresse.
    Assane TOURE
    AGRIPRO Afrique de l’Ouest
    BP 153223 Dakar SENEGAL
    Tel : 221 33 867 55 33
    Email : agripro@gmail.com
    Mobile : 221 77 555 05 55

    • Le 22 mars 2009 à 22:25, par Binona En réponse à : Laurent Sédogo, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques : "Notre agriculture doit aller au-delà de la production végétale..."

      Good Job Assane. 9 tonnes a l’hectare, en voila qui amoindrirait les pblemes du pays (auto-alimentation et environement).Je me suis toujours dit que le jour que le politique voudra que les paysans soient heureux ils le seront. Pour le moment les dirigeants peu soucieux du sort des pauvres paysans ne parlenet que agri-business, sans pour autant songer aux consequences tristes qui pourraient en surgir si celle ci est engendree sans considerations des resultantes sociales. SVP, M. le Ministre, je ne suis pas contre la modernisation de l’agriculture, je vous demande seulement d’etre plus reflechi, plus patriote et plus humain envers la paysannerie. Pour votre ensiegne, sachez que vous et le regime pour lequel vous travaillez dormez tranquille pcq les citadins ont acces aux vivres produits par les paynsans, votre betail electoral prefere. Quand ces derniers ne pourront plus vendre assez, vous pouvez etre certain que y aura du feu dans la demeure. Je ne prone pas l’apocalypse, j’en appelle simplement a la clairvoyance et au bon sens. Merci

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