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“Nothing but the truth” de John KANI : « Mon frère m’a tout pris même l’enterrement de mon père »

Publié le samedi 7 mars 2009 à 14h28min

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L’ingratitude n’a pas disparu en Afrique du Sud après la fin de l’apartheid. John KANI se penche sur les oubliés de cette lutte à travers son film « Rien que la vérité ». La projection du film a eu lieu le jeudi matin au ciné Neerwaya. Il semble avoir convaincu les cinéphiles. Mais il reste à savoir si le jury va tomber sous le charme.

L’ère Mandela n’a pas fait que des heureux. « Nothing but the truth » ou « Rien que la vérité » en Français de John KANI est un film qui pose des problèmes graves de façon calme. SIPHO, premier noir à accéder au poste d’assistant bibliothécaire se battra jusqu’à la fin sans jamais pouvoir occuper le poste de bibliothécaire en chef de la prestigieuse bibliothèque nationale d’Afrique du Sud. Il pensait pourtant son temps venu avec l’accession au pouvoir de son camarade de parti Nelson Mandela. L’euphorie et l’espoir suscités par l’accession d’un noir à la tête du pays arc-en-ciel ne seront pas comblés.

Exilé en Angleterre pour échapper à la police sous l’apartheid, THEMBA, frère cadet de SIPHO meurt en exil. Son corps est rapatrié dans son pays pour des funérailles. Le réalisateur sud-africain John KANI qui joue en même temps le rôle de l’acteur principal va passer par tous les états. Ce frère lui avait toujours fait écran. Il lui a tout pris. Sa femme, son fils, sa place de fils aîné, et même l’enterrement de son père, THEMBA a tout pris. Il fait office de héros. Il n’est d’ailleurs pas le seul à prendre ce qui devait revenir à SIPHO. Les blancs, les camarades de lutte et même Dieu ne lui ont pas laissé grand-chose. Il ne parviendra jamais à ses fins. Mais curieusement, il pardonne tout. Il trouve comme alternative de s’adresser à Tabo M’BEKI successeur de Nelson Mandela afin de pouvoir ouvrir la première bibliothèque nationale d’Afrique du Sud créée par un noir qu’il dirigera lui-même.

A travers ce film, John KANI pose les questions d’ingratitude, de lutte et de croyances traditionnelles que vivaient les habitants du pays arc-en-ciel pendant le règne de Mandela.
Sur fonds de musique et danse Zulu, Kani a su, sans violence aucune, transporter les téléspectateurs dans un monde ingrat. Les cinéphiles ont, à lire sur les visages, vécu une belle matinée cinématographique.

Le professionnalisme des acteurs dans les rôles interprétés, la pertinence de la thématique, un décor adapté et une luminosité impeccable ont quasiment fait l’unanimité au sein du public qui a assisté à la projection cette veille de la clôture du FESPACO. Certes, ils ne sont pas tous des professionnels. Mais ce film a de réelles chances d’être sur le podium. « That’s nothing but the truth ». Mais le jury a aussi d’autres vérités qui ne sont pas forcement celle de John KANI. La vérité vraie sera connue ce soir.

Moussa DIALLO
Lefaso.net

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