Mamounata Nikièma est une communicatrice. Mais depuis plus d’une année elle porte une deuxième casquette. Celle de réalisatrice de film documentaire. Elle à son actif un film d’école dont le titre est « Manges-tu le riz de la vallée ? ». C’est un film qui aborde le sujet de la concurrence faite aux produits agricoles locaux par les produits alimentaires importés.

Pour la petite histoire, au Sénégal, le riz local est boudé par les consommateurs au profit du riz importé. Et dans bon nombre de pays de la sous région Ouest Africaine, il en est ainsi. D’où la volonté de la réalisatrice de sensibiliser les populations sur l’importance de consommer les produits locaux. Ce film a déjà été sélectionné pour participer a des festivals au niveau de la France. Il s’agit du festival plein sud, le festival de Claire-Mont-Ferrant.

Si aujourd’hui Mamounata a pu intégrer la famille des réalisateurs, c’est en grande partie grâce à Africadoc. Ce programme culturel forme des jeunes passionnés du cinéma à l’écriture de scénario, et à la réalisation de film. Il profite de sa participation à la 21eme édition du FESPACO, pour expliquer sa vision aux professionnels du 7eme art, et particulièrement à la jeunesse qui est son public cible. « La formation est composée de trois Niveaux. Le premier maillon est la résidence d’écriture documentaire. La deuxième phase est celle de la formation la production, pour remédier à déficit de producteurs de films documentaires en Afrique. Quand à la dernière phase de la formation, elle est liée à la promotion des projets de film documentaire. Les jeunes sont encadrés sur une période de 10 à 15 jours par des formateurs africains et européen pour développer les projets de film ». Explique Mathy Gueye, responsable du programme.

Pour bénéficier d’un tel programme de formation, il suffit d’être porteur d’un projet de film documentaire, et envoyer ledit projet à Africadoc par mail. Une fois le projet sélectionné, des démarches sont entreprise par la structure d’encadrement pour bénéficier de financements au près de ces partenaires. Les fonds recueillis serviront à couvrir tout les frais relatifs à la formation. Le stagiaire n’a donc rien à dépenser.

Si Mamounata Nikièma a pu bénéficier de cette formation. Aujourd’hui, sa satisfaction est totale. « au delà de la formation s’était une opportunité pour moi de rencontrer des réalisateurs Africains et européens. J’ai également rencontré des autorités comme celles de l’OIF et de CFI. Aussi, c’était une véritable rencontre culturel. J’ai connu des sénégalais des malins, des ivoirien. Le programme m’a permis de beaucoup voyager, J’ai bénéficié de nombreuses opportunités ». En 8 ans d’existence, le programme Africadoc a formé plus d’une vingtaines de jeunes réalisateurs. Ils ont produit chacun un film documentaire d’école.

Chaque année, 12 projets de films sont inscrits dans la « collection lumière », qui est un catalogue de projets de réalisation de film documentaire, édité pour rendre plus visibles et plus astreignants les projets. C’est un outil qui devrait susciter de l’intérêt chez les potentiels producteurs de film, pour les projets sélectionnés. L’intérêt des initiatives de formation comme Africadoc réside dans le fait que la finalité est d’aboutir à des images faites par des africains, pour les africains, et pour le reste du monde.

Thierry Rolland Ouédraogo
FESPACO News