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« L’absence » de Mama KEITA : « On n’est pas aux jeux olympiques »

Publié le jeudi 5 mars 2009 à 09h48min

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Le film du réalisateur sénégalais Mama KEITA a été projeté ce mercredi matin au ciné Burkina. L’étalon d’or ne semble pas être une fin en soi pour lui. Mais il le prendrait comme un bonus car il est déjà moralement satisfait de son œuvre.

« Je ne vise pas l’or, nous ne sommes pas aux jeux olympiques. Je suis comme un cuisinier qui, quant il apporte le plat sur la table, pense seulement au plaisir de l’invité », affirme le réalisateur de « L’absence ». Mama KEITA ne pense qu’au plaisir du public. L’Étalon d’or n’est donc pas sa priorité. Et pourtant son film est en compétition pour le prestigieux trophée. Difficile de comprendre tout de même.

« L’absence » est un portrait d’un jeune et brillant universitaire, pris dans ses propres contradictions. Adama DIOP ne parviendra pas à se faire accepter car ayant mal compris le rôle qu’il était censé jouer pour la société. Il se cherchera tout au long du film sans jamais se retrouver. Tout le film est un résumé de la vie d’un homme avec ses tourments en 48 heures.

Adama revient de Paris où il a étudié puis travaille dans un laboratoire, pour rendre visite à sa grand-mère prétendue malade et son unique petite soeur. Et cela, après 17ans d’absence. Cette absence va laisser des séquelles. Sans aucun soutien, sa petite sœur Aïcha est tombée dans la prostitution. En l’espace de 48 heures Adama ne réussira pas à la sortir de pétrin. Trop tard, elle sera assassinée par un de ses amants qui estime avoir beaucoup investi dans cette innocente, muette en plus.

Le sujet principal traité est surtout l’exil, plutôt la désertion selon les propres termes du réalisateur. Le brillant universitaire est resté figé dans son enfance, difficile enfance d’orphelin. Avec ce jeune homme immature, ayant manqué son évolution d’un point de affectif, le réalisateur déporte les spectateurs dans un milieu pervers avec des images obscènes frisant quelquefois la pornographie. Certains spectateurs ont été choqués par la tragédie d’un drame intime mais encore plus par ces images de nudité. En plus d’être perverses, les images sont trop sombres.

Mama KEITA n’a donc peut-être pas tort de voir l’étalon d’or comme un bonus. Mais il appartient au jury d’apprécier. Le dernier mot lui revient pour juger de la qualité de l’oeuvre.
Moussa DIALLO
Lefaso.net

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