A moins de deux semaines de cette confrontation, les commentaires vont bon train dans les milieux sportifs. L’EFO est-elle capable de franchir l’obstacle mimos ? L’EFO est au Burkina Faso, ce qu’est l’ASEC en Côte d’Ivoire. C’est-à-dire, les clubs les plus populaires et les plus titrés dans leur pays. Le tirage au sort a voulu que se dresse sur le chemin des Stellistes, l’ASEC d’Abidjan pour les 16es de finale de la Ligue africaine des champions.

EFO #ASEC constitue un derby sous régional. Comme on a coutume de le dire, sur le papier et statistiquement, l’ASEC s’en va avec les faveurs des pronostics. En rappel, les “Jaune et noir” de l’ASEC ont été exemptés des préliminaires, sûrement à cause de leur qualification à la phase finale de poule l’an passé. Du reste, ces dernières années, le club du président Roger Ouégnin est toujours parvenu en phase de groupe, parfois classé troisième ou demi-finaliste. Il est important de le souligner, l’ASEC a remporté la Ligue des champions de l’édition 1998, face au Dynamo de Hararé, puis la super coupe qui s’ensuivit en début d’année 1999 contre l’Espérance sportive de Tunis. Dans l’ancienne formule, les coupes d’Afrique des clubs champions, l’ASEC a été plusieurs fois demi-finaliste. Le palmarès de l’EFO, quant à lui, brille par sa virginité. Si l’ASEC est de nos jours un club professionnel au vrai sens du terme, ce n’est pas encore le cas pour l’EFO, qui végète dans le statut d’amateur.

En football, c’est le présent qui compte

L’histoire aussi nous rappelle que l’ASEC et l’EFO se sont déjà rencontrées à quatre reprises en matchs officiels (voir encadré) et ce sont les Mimos qui ont toujours pris le dessus. Cela constitue aussi un ascendant psychologique. L’ EFO a battu une fois l’ ASEC 2-0,en match amical en 1994. On se souvient encore de cette belle reprise de Issouf Traoré.
Chaque club, il est vrai, a une histoire, un palmarès qu’on ne saurait occulter. Mais en football, ce qui est primordial, c’est la forme du moment de l’équipe. En dépit de sa qualification, l’EFO après neuf journées de championnat ne rassure toujours pas.

Les matchs nuls s’accumulent, une défense qui fait preuve de fébrilité, une attaque qui manque de pragmatisme et un coaching approximatif. Ce sont là entre autres paramètres qui ne permettent pas de donner un jugement de valeur quant à la capacité réelle des Stellistes. L’ASEC non plus de nos jours n’est plus celle des Abdoulaye Traoré “Ben Badi”, Joël Tiéhi, Michel Bassolé, Alain Guaméné et autres. Ce sont de jeunes talents sortis de l’Académie Mimosif-com, qui maîtrisent certes les B.A-BA du football, mais manquent de “gnac” et de percussion dans le jeu. En football, cela s’est vérifié à plusieurs occasions, ce n’est pas toujours la maîtrise des fondamentaux qui fait gagner. Vous avez beau être talentueux, si vous n’avez pas cette volonté, ce cœur de réussir, c’est vain.

Les joueurs de l’EFO doivent donc se transcender pour affronter l’ASEC, sans complexe. C’est un match dans lequel, ils n’ont rien à perdre, sinon que tout à gagner. Si l’ASEC passe, l’on dira que l’ordre des choses a été respecté, si c’est l’EFO qui élimine l’ASEC, l’on parlera de grande surprise. Un challenge est donc lancé à l’endroit des joueurs stellistes, il leur revient donc de faire mentir les pronostics des observateurs.

EFO # ASEC, un match aux implications indirectes

Cette années, le hasard des tirages a déjà opposé les juniors burkinabè et ivoiriens. Ce sont les Ivoiriens qui ont sorti les Burkinabè dans le dernier tour qualificatif pour la CAN Rwanda 2009. Cette opposition passée, voilà qu’au niveau des clubs, Burkinabè et Ivoiriens se croisent de nouveau. Entre ces confrontations, l’on pense déjà à la grande explication au niveau des sélections “A”, pour le compte des éliminatoires combinées CAN/coupe du monde 2010 qui se profilent, Etalons # Éléphants en juin prochain. C’est dire que EFO # ASEC, requiert une grande mobilisation, pas seulement de la famille stelliste mais de tous les fans du football burkinabè.

Un bon comportement des Stellistes face à l’ASEC, marquera des points et préparera un tant soit peu le terrain, les mentalités, pour le big match entre sélections. En tout état de cause, on ne peut pas ne pas concéder un léger avantage, théoriquement parlant, à l’ASEC quitte à ce que l’EFO, qui passe pour le challenger, démontre le contraire.

Barthélemy KABORE

Historique des matchs EFO #ASEC

 Coupe UFOA : match aller le 9 juin 1990 à Abidjan, ASEC bat EFO par 4-0. Retour à Ouagadougou le 23 juin, EFO est battue 0-1.
 Coupe d’Afrique des clubs champions : match aller le 22 mars 1992 à Ouagadougou, EFO perd 1-2. Retour à Abidjan le 4 avril, ASEC gagne par 2-0.
 Match amical : EFO#ASEC,2-0 en 1994