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FESPACO : Là où le bât blesse

Publié le mardi 3 mars 2009 à 04h54min

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L’évènement FESPACO est un succès à chacune de ses éditions et après avoir célébré le cinéma, les festivaliers regagnent leurs pénates après s’être donné rendez-vous pour l’édition suivante. Les lampions éteints, le FESPACO replonge dans l’anonymat.

Aucune action de promotion du cinéma africain, aucun évènement créé dans l’entre-deux FESPACO pour assurer une certaine continuité de cette grand-messe du cinéma. Nul ne sent l’existence d’initiatives orientées vers la valorisation du 7e art. C’est le calme plat partout et c’est bien ce qu’on peut reprocher au FESPACO. D’une édition à l’autre, l’évènement connaît comme une certaine léthargie. Les responsables du festival donnent rarement des conférences, ne proposent ni à la télévision ni dans les grandes salles quelques films ayant compéti dans le but d’agrémenter l’entre-deux FESPACO, d’initiatives en faveur du cinéma.

Le public en serait reconnaissant aux organisateurs que le cinéma africain soit plus visible dans le paysage audiovisuel national. Le FESPACO n’envahit pas l’espace médiatique à l’après FESPACO, communique peu à tel point qu’on peut lui reprocher une absence de plaidoyer en faveur du cinéma. En deux mots, tout est un peu trop calme après chaque édition. Par ailleurs et sans reprocher un tel état de chose au FESPACO, on comprend mal que la capitale du cinéma soit celle où l’on ferme ou détruit des salles de projection.

Même si cela ne les concerne pas au premier chef, les responsables du FESPACO doivent être visibles partout où il est question de cinéma ou de ses annexes et s’intéresser de ce fait aux salles de cinéma. Par exemple la salle du secteur n°28 est à l’abandon, le ciné Riâlé détruit et tout cela dans l’indifférence générale. Cependant, de par sa position spécifique et ses missions, le FESPACO est la structure la mieux placée pour approcher les autorités afin de sauver ou restaurer ce qui peut l’être. Cet état des lieux des salles de projection n’est évidemment pas imputable au FESPACO mais on eut apprécié l’entendre sur ce chapitre aussi car tout cela procède d’une manière de promouvoir le cinéma.

En résumé, il est nécessaire de faire l’impasse sur la politique du ponctuel qui consiste à déployer d’immenses efforts pendant un laps de temps puis à ensuite expédier des affaires courantes en attendant. L’après FESPACO est un désert qu’il faut s’efforcer de faire fleurir en amenant les citations et pourquoi pas les populations des zones rurales à être des « festivaliers permanents » pour lesquels sont projetées régulièrement des œuvres cinématographiques africaines. La réflexion doit donc être menée dans ce sens et nul doute que des propositions peuvent être faites qui feront plaisir au public en même temps qu’elles contribuent à asseoir en son sein un engouement toujours renouvelé.

Pour le cinéma africain il faut identifier de nouvelles facettes qui contribueront à faire du FESPACO un évènement grand de tous les côtés et qui plaide pour le cinéma et pour le public. En attendant cet évènement est incontestablement une réussite d’organisation et il faut le souligner par souci d’honnêteté. Qui aime bien châtie bien et comme la perfection n’est pas de ce monde, il y aura toujours quelque chose à redire dans toute œuvre de l’homme. La critique ici se voudrait constructive et il ne faut pas se priver d’y recourir dans l’intérêt de tous.

L’Hebdo du Burkina

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