Réalisateurs, producteurs, comédiens, promoteurs de films et autres acteurs du cinéma ont sacrifié dimanche 1er mars 2009 à leur tradition du FESPACO : la cérémonie de libation consacrée à l’hommage rendu à leurs collègues décédés.

Les créateurs d’image et de son se sont à cet effet réunis à la place des Cinéastes à Ouagadougou où s’est ouverte depuis le 28 février, la XXIe édition du festival. Photo de famille pour immortaliser les retrouvailles, minute de prière pour les disparus, procession en l’honneur du FESPACO ont meublé leur temps de recueillement. Le cinéaste burkinabè Gaston Kaboré a, au nom de ses pairs, salué l’action des devanciers du monde de l’inconnu, plus particulièrement ceux comme le Sénégalais Sembène Ousmane, membre fondateur du Festival décédé en 2008.

Main dans la main, les cinéastes ont effectué trois tours du monument représentant le matériel de production (caméra, bande magnétique...) érigé à la place des Cinéastes pour exprimer leurs engagements à l’essor du 7e art en Afrique. Plusieurs personnalités du Burkina Faso et d’autres pays africains ont assisté à ce rituel. La fondation Ecobank, une banque panafricaine présente dans le pays, a saisi cette occasion pour témoigner son soutien aux festivaliers. Le président de cette fondation, Gervais Koffi Djando a fait savoir qu’il y participe activement avec le prix Sembène-Ousmane qui est mis en compétition. “C’est un sentiment de fierté et de tristesse qui m’anime. Fierté parce que nous allons immortaliser un digne fils, tristesse car l’aîné des anciens est décédé juste après l’institution de ce prix”, a expliqué M. Djando.

Celui-ci a invité les cinéastes à poursuivre son œuvre et a exhorté les autres acteurs de la société particulièrement les opérateurs économiques à s’impliquer dans le développement du cinéma. Même son de cloche du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo et son homologue du Sénégal Mame Birane Diouf. M. Savadogo qui a découvert la statue de bronze du cinéaste Sembène tenant le trophée de l’Etalon de Yennenga, le premier prix décerné au FESPACO, a indiqué que celui-ci marquera à jamais le cinéma africain plus particulièrement le FESPACO qu’il a porté et défendu de son vivant. “Pour ce qui nous concerne, nous allons continuer d’attraper ce à quoi nous croyons, les images de l’Afrique, nous battre avec les mutations et croire en nous-mêmes...”, a déclaré Filippe Savadogo.

Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr)

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