Initialement prévu pour arriver à 8h30, l’avion Togo 1, transportant les deux présidents, s’est finalement posé à 11 h à l’aéroport de Ouagadougou. L’objet de cette visite ? "Interrogez le chef de mission", a dit Boni Yayi lorsque la forêt de micros a voulu lui arracher quelques mots. Le chef de mission n’est autre que le Togolais : "Vous savez qu’il y a actuellement le FESPACO, nous en avons raté l’ouverture, mais nous venons apporter notre solidarité à cette manifestation qui grandit l’Afrique. Nous profiterons de ce séjour pour faire le tour des questions qui préoccupent la sous-région".

Au Togo, depuis l’accord politique global signé le 20 août 2006 et surtout depuis les législatives du 14 octobre 2007, beaucoup de sujets restent en suspens. Notamment le cadre permanent de concertation, le code électoral, le financement et le statut de l’opposition. Certes, le jeune président a beaucoup fait, mais la concorde nationale reste un sujet de préoccupation. De nos jours, l’opposition, particulièrement l’UFC de Gilchrist Olympio et, dans une moindre mesure, le CAR de l’ex-PM Yawowi Agboyibo rejettent les moutures de certaines réformes, qu’ils estiment concoctées de façon unilatérale par le RPT qui, il est vrai, règne en maître à l’hémicycle avec ses 50 députés sur 81. Que fait le président Faure, qui est au-dessus des partis, mais qui est un "militant émérite du RPT" ?

"Je ne suis pas un militant émérite du RPT, je suis président de la République, vous savez que, depuis 2007, nous faisons tout pour nous en tenir à la méthode qui marche. Le facilitateur, Blaise Compaoré, est toujours à nos côtés. Nous discutons pour trouver des solutions aux problèmes que vous venez d’évoquer, seulement, à l’impossible nul n’est tenu, si les discussions durent trop, il y a des délais, en ce moment, il faut envisager d’autres moyens, et il y a le Parlement qui peut aussi voter. Il faut tout faire pour rapprocher les points de vue, les problèmes, il y en aura toujours, il faut tout faire pour les résoudre. Moi, j’ai choisi le dialogue et le consensus".

Si, pour Faure, la question des réformes politiques et institutionnelles, sans oublier la présidentielle de l’année prochaine est parmi les probables sujets de discussion avec son homologue burkinabè, sans doute le Béninois n’a pas les mêmes préoccupations. C’est vrai que le 27 mars prochain, cela fera 3 ans qu’il est au Palais de la Marina, et bientôt, ce sera la présidentielle, mais cela n’urge pas. Par contre, le problème frontalier, en l’occurrence celui de Koualou, a été sans doute abordé par lui et Blaise.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga