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FESPACO 2009 : nouveau départ pour un festival différent

Publié le jeudi 26 février 2009 à 21h49min

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L'Etalon de Yennenga de 2007Le FESPACO comme à Hoolywood ; c’est dire le changement radical opéré par ce festival. Une nouvelle direction, mais aussi une nouvelle vision, impulsée par le nouveau Délégué Général du Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Cette vision nommée “Vision 21“, nous a été expliquée par Clément Tapsoba du comité d’organisation. Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est une révolution des habitudes.

“Le FESPACO est un festival de catégorie A, tout comme celui de Cannes“. Pour répondre à ce prestige, le coté strass et paillettes devra prendre de l’ampleur à la faveur de la célébration du 40ème anniversaire. Au menu, on aura “le tapis rouge et la montée des marches pour les cinéastes qui seront les stars de la célébration. Cela se passera au Ciné Burkina, le lendemain de l’ouverture populaire. Le dimanche donc, la fine crème des cinéastes prendra part à la cérémonie d’ouverture professionnelle, qui aura des airs de Cannes ou d’Hollywood.

L’innovation coté paillettes se déclinera aussi en statut de bronze de 2m de haut. Une rue baptisée “colonne des Etalons“, abriera les statues des différents lauréats du FESPACO. Pour cette édition seulement deux statues seront exposées ; celui de Sembene Ousmane qui quoiqu’il n’ait jamais rempoté l’Etalon d’or, trônera face à celui du réalisateur burkinabè Idrissa Ouédraogo, rappelons-le, Etalon d’or avec le film Tilaï en 1991. La statut de Sembène Ousmane est un hommage à l’artiste qui aura marqué positivement le cinéma du continent.

Selon Clément Tapsoba, seule la statue de Idrissa Ouédraogo a été financée par les partenaires du FESPACO. Mais il garde bon espoir que les autres cinéastes aient les leurs d’ici la prochaine édition. “La colonne des Etalons“ partira de la place des cinéastes jusqu’au niveau de la cathédrale. L’objectif du comité d’organisation, est d’en faire une rue touristique, à l’image de celle qui existe aux Etats-Unis, où les stars laissent leurs marques. L’hommage à Sembène Ousmane atteindra son paroxysme lors de ce FESPACO, par l’inauguration de la rue qui portera son nom dans le quartier de Ouaga 2000, le quartier le plus huppé de Ouagadougou. Des innovations sont aussi à noter au niveau de la structuration du festival.

10 commissions au lieu de 25, c’est la prouesse qui a été réalisée par les organisateurs ; en point de mire le souci d’une efficacité accrue mais aussi sans doute pour assainir la gestion du festival. Une super commission fait ici son apparition ; il s’agit de la commission “Rencontres Professionnelles", qui sera chargée de mettre les cinéastes au parfum de tous les bons plans, les colloques et autres rencontres pouvant leur être bénéfiques.

Alors que le nombre des commissions diminue, les jurys passent de trois à cinq ; dorénavant, chaque catégorie aura son jury propre. Il s’agit, faut-il le rappeler, des catégories long métrage, court métrage, TV vidéo, documentaire et films de la diaspora américaine et caraîbéenne. Autre innovation qui elle, fait grincer beaucoup de dents, tous les badges ne donnent plus automatiquement accès aux salles de projection. Il faut pour cela être muni d’un “pass“ spécial délivré par le comité d’organisation. Les journalistes, comédiens et autres festivaliers devront donc payer leur droit d’entrée pour suivre les films ; les badges ne leur donnant accès qu’aux espaces de rencontres. De l’explication de Clément Tapsoba, il s’agit de rentabiliser les salles de cinéma ; et il explique que cette mesure est déjà en vigueur dans les festivals de cannes et de Berlin. Le FESPACO qui est aussi un grand festival se doit donc de prendre cette mesure pour l’intérêt du Cinéma.
Le nombre des prix attribués a également augmenté. Pour chaque catégorie il sera décerné l’or, l’argent et le bronze, sans compter les différents prix spéciaux. Enfin, un des grands chapitres des innovations, est celui des déménagements.

Le Marché du film MICA, qui se tenait chaque année au Centre Culturel Français Georges Méliès, déménage cette année sur le site du SIAO ; deux pavillons seront réquisitionnés pour l’occasion. Avis donc à tous ceux qui veulent acquérir des films africains. La rue marchande qui était située à la place des Nations, déménagera à la maison du peuple de Ouagadougou. La place des Nations pour sa part est réservée à des nuits de folle ambiance qui commenceront chaque soir que durera le festival, à partir de minuit, pour ne s’arrêter qu’au petit matin. Ces soirées connaîtront la participation d’artistes musiciens du Burkina et de toute l’Afrique.

La nouvelle équipe dirigeante du FESPACO prévoit de meubler les années paires entre deux éditions. Il s’agira notamment de l’organisation de semaine de cinéma à thème, telles : “Femme et cinéma“, “cinéma et développement“, etc. Par ailleurs, il y aura l’organisation du FESPACO à Bobo, du 12 au 15 Mars. Cela diffèrera du mini FESPACO, généralement organisé. C’est donc tout un bataillon d’innovations qu’apporte le nouveau délégué Général du FESPACO, Michel Ouédraogo, et toute son équipe. Alors que ceux qui avaient pris leurs habitudes, songent à les revoir car le temps de l’artisanat et de la débrouillardise est révolu, nous sommes à l’ère de l’industrie du cinéma africain. C’est l’ambition de « Vision 21 »

Hermann Nazé
Lefaso.et

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Vos commentaires

  • Le 27 février 2009 à 14:04, par kanzim En réponse à : FESPACO 2009 : nouveau départ pour un festival différent

    Bravo au nouveau Délégué du FESPACO. Oser innover : c’est là le socle des talents. Cependant, au regard de certaines mauvaises habitudes acquises, je lui conseille d’ouvrir loeil sur les "Pass" et autres autorisations : on a l’habitude de voir des filles guindées et leurs visages ruisselants de maquillage et camouflés dans des crinières en guise de mèches, partciper à des manifestations auxquelles on s’attend à voir des professionnels et des esprits avisés et intelligents. C’est vrai que le népotisme joue souvent et que certains cinéastes ou responsables peu sérieux utilisent ces cartes d’accès pour des besoins tordus et luxurieux. C’est vrai aussi que beauxcoup ont une vie de lumpen et des comportements asociaux. Alors, vigilance, afin que les nouvelles mesures à impact professsionalisant aient leur effet. je ne sais pas si parmi les innovations, il est prévu la Moralisation et l’Ethique du métier de cinéaste. je ne sais pas non plus ce qui est fait expréssément sur la lutte contre le VH/SIDA : disponibilité de condoms et de centres de Conseils et Dépistage Volontaire, spots d’attention...etc. Sinon, il faut y veiller.

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