LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

CONFLIT FRONTALIER : Le Burkina et le Niger à la Cour internationale de justice

Publié le jeudi 26 février 2009 à 00h08min

PARTAGER :                          

Du 22 au 24 février 2009, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Alain Bédouma Yoda a conduit une importante délégation à Niamey au Niger. L’objectif de cette mission était de participer à la réunion mixte Burkina-Niger sur le compromis de saisine de la Cour internationale de justice (CIJ) à propos de leur différend frontalier. L’accord de compromis de saisine de la CIJ sur le différend frontalier opposant les deux pays a été signé le 24 février 2009 à Niamey, dans la salle de conférence du ministère nigérien des Affaires étrangères et de la Coopération.

L’accord de compromis signé le 24 février par Alain Bédouma Yoda, côté burkinabè, et par Aïchatou Mindaoudou, côté nigérien, marque la fin d’un long processus. La rencontre qui a permis la signature du présent accord fait suite à de nombreuses autres.

Il importe de souligner que l’Etat actuel de la frontière qui est l’objet des présentes assises est né des divergences d’interprétation des textes coloniaux. Celle-ci n’était à l’époque que la délimitation administrative interne des possessions de la France alors puissance colonisatrice. Le Burkina Faso et le Niger ont hérité de cette situation au moment de leur indépendance à titre de frontière internationale. Dès 1964, une commission paritaire à été mise en place à l’effet d’entreprendre les travaux de matérialisation de la frontière Burkina-Niger longue d’environ 600 km. Sur les 45 bornes à fixer, seules 22 ont pu être posées. Pourtant le Niger et le Burkina Faso avaient signé en mars 1987 un accord portant sur la matérialisation de leur frontière commune. En dépit des multiples réunions tant au niveau des ministres qu’au niveau des experts, les deux pays ne sont pas parvenus à la signature d’un accord les satisfaisant.

Face à cette situation, et pour préserver les liens séculaires d’amitié, de fraternité et de bon voisinage qui existent entre le Niger et le Burkina Faso, les présidents Mamadou Tandja et Blaise Compaoré ont jugé sage de saisir la CIJ sur la question. Pour ce faire, ils ont convenu d’élaborer et de conclure un compromis commun de saisine de ladite cour. Outre le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, la délégation du Burkina forte de 16 membres comprenait également le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément P. Sawadogo, les gouverneurs des régions de l’Est et du Sahel, des responsables des ministères de la Défense et de l’Administration territoriale, des techniciens et des juristes. La délégation nigérienne était aussi conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Madame Aïchatou Mindaoudou.

Elle comprenait notamment quatre ministres, un gouverneur, des chefs de service ainsi que des magistrats. Les experts des délégations du Niger et du Burkina ont examiné les projets de compromis et sont parvenus à un texte consensuel approuvé et signé par le ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la coopération régionale et son homologue nigérien, madame Aïchatou Mindaouda. Conformément aux instructions qu’ils ont reçues, les experts du Burkina et du Niger ont formulé des recommandations relatives à la ratification rapide du compromis par les plus hautes autorités des deux pays. Ils ont également repris à leur compte la proposition de mener une mission conjointe sur le terrain pour que les deux pays s’accordent sur les coordonnées des bornes frontières des secteurs A et B visées dans le compromis.

Enfin, les experts des deux pays se sont entendus sur le fait de saisir la CIJ afin de régler une fois pour toutes leur différend frontalier. La signature de cet accord ainsi qu’on le constate, est l’aboutissement d’un long processus. Elle marque aussi le début d’une autre procédure. Aux dires du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément P. Sawadogo, la nouvelle procédure pourrait prendre au minimum 3 ans, car les deux parties devraient produire leurs mémoires et leurs contre-mémoires. C’est après cette étape que les plaidoiries pourront commencer. Après la cérémonie de signature de l’accord, les membres des deux délégations ont donné leurs avis sur le compromis. Nous proposons ici quelques extraits.

Par Boureima OUEDRAOGO SONRE Envoyé spécial à Niamey

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 février 2009 à 21:20 En réponse à : CONFLIT FRONTALIER : Le Burkina et le Niger à la Cour internationale de justice

    Ne pensez-vous pas qu’il y a d’autres priorités au Niger et au Burkina que le tracé des frontières entre ces deux pays amis. Au moment où l’Europe supprime les frontières entre les états membres, ces deux pays, au demeurant parmi les plus pauvres au monde se rencontrent pour matérialiser leurs frontières communes. Jugez-en vous-même. Nous avons encore du pain sur la planche...

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique