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Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Relations CDP, fedap/bc et autres … : Notre quote-part au débat

Publié le mercredi 25 février 2009 à 00h30min

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« CDP et FEDAP/BC : où se situe le rapport de force ? » C’est la question, pour le moins pertinente, que pose, dans sa livraison n°807 du 24 février 2009, notre confrère L’Indépendant. Au-delà de ce journal, nombre de Burkinabè se posent cette question et, en fonction des informations à leur disposition et de leur propre grille de lecture des faits sociaux, ils se donnent des réponses. Cela est d’autant plus compréhensible qu’aucune personnalité du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ou de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC) ne se hasardera à aborder le sujet tel que l’opinion publique le pose. Or, malheureusement, c’est en ces termes que cette dernière aurait voulu voir sa soif étanchée.

Face à une telle réalité, il ne reste aux médias que la collecte, le traitement et la diffusion d’informations (et parfois de rumeurs) ou d’opinions qui éclairent sur le sujet mais qui, hélas de temps en temps, n’apportent rien dans le sens de la satisfaction de la soif d’informations du citoyen.

Dans l’hypothèse de la seconde éventualité, à savoir celle où les informations et les réflexions n’apportent rien aux débats, il importe de relativiser le jugement, car ce qui ne nous apporte rien en tant qu’individu peut être d’une utilité certaine à notre ami, voisin ou collègue de service ; alors que quelqu’un d’autre trouverait notre point de vue sans intérêt comme certaines réflexions d’internautes peuvent l’attester en ce qui concerne l’appréciation des Mercredis de Zoodnoma Kafando.

Mais c’est une chose normale et souhaitable que les membres d’une même communauté n’aient pas la même démarche d’appropriation de la réalité, la même lecture des phénomènes qui les entourent et des faits sociaux qui surviennent, car c’est de cette dynamique du groupe social que la collectivité tire la sève qui nourrit sa conscience et le désir de ses composantes de vivre ensemble.

Pour en revenir à notre propos du jour, nous n’avons ni l’intention ni l’autorité de répondre à L’Indépendant. Du reste, certains développements du journal correspondent, à peu de choses près, à la façon dont nous lisons les événements. Ainsi, par exemple, l’idée de la concurrence entre le CDP et la FEDAP/BC n’est pas une chimère. Non pas que des plans secrets soient élaborés par l’un contre l’autre et vice versa, mais qu’étant sur le même terrain, à savoir celui du soutien à Blaise Compaoré, il n’est pas inimaginable que, ne serait-ce que de manière accidentelle, les uns et les autres se marchent sur les pieds.
La FEDAP/BC fait aussi ombrage aux autres partis

Même à l’intérieur de chacune de ces deux organisations, ce sont des choses qui arrivent. Le cas du CDP est éloquent avec l’exemple de Pierre Emmanuel Tapsoba et de ses amis de l’ex-CNPP/PSD. La présence de deux individus sur le même terrain engendre automatiquement une lutte pour le leadership afin d’occuper les lieux ou d’avoir une ascendance sur l’autre.

Que dire donc d’un parti politique, d’une organisation de la société civile ou des rapports entre ces deux entités ? Ainsi va la dynamique des groupes. Cela étant et à bien y regarder, le terrain qu’occupe la FEDAP/BC, il le grignote aussi aux partis d’opposition, à la mouvance présidentielle et à l’Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA).

En effet, la frange de l’opinion publique ou de l’électorat qu’influencent ou qu’auraient pu influencer les partis politiques de l’opposition est nécessairement exposée aux charmes de la FEDAP/BC, et, en situation d’élection, il n’est pas certain que c’est au CDP que celle-ci fera le plus tort, puisqu’au bout du compte, il est probable qu’il y ait toujours un modus vivendi entre dignitaires pour ne pas perdre le pouvoir.

La mouvance présidentielle peut avoir également du souci à se faire dans le rapport de forces prévalant entre les cercles qui soutiennent l’action du président : dans la mesure où, la répartition des postes de responsabilité entre ces cercles étant un vrai enjeu, la part de la mouvance peut être d’autant plus congrue qu’il y a plus de pôles d’influence à prendre en compte. Enfin, l’ADF/RDA, qui dit soutenir le programme quinquennal de Blaise Compaoré tout en demeurant dans l’opposition, subit le même sort que la mouvance. C’est dire qu’en fait, si l’irruption de la FEDAP/BC sur la scène sociopolitique peut, a priori, être considérée comme un danger pour le CDP, cette irruption l’est tout aussi sinon plus pour les autres acteurs.
La FEDAP/BC à la place du CDP : possible, mais …

Il est vrai qu’en théorie et par un tour de passe-passe dont la politique a le secret, la FEDAP/BC peut, comme le pense une partie de l’opinion dont L’Indépendant se fait l’écho des préoccupations, se muer en parti politique pour supplanter le CDP ; l’histoire regorge de tels exemples. Alors, pourquoi en d’autres temps au Burkina et pas aujourd’hui ? L’hypothèse est donc plausible.

Toutefois, il est une autre hypothèse non moins plausible : celle qui consiste à s’entendre avec le parti de Roch Marc Christian Kaboré pour que certains membres de la FEDAP/BC y occupent des postes de responsabilité à la faveur du congrès à venir, de sorte à construire une passerelle entre les deux principales forces qui soutiennent le président du Faso. En retour, il ne serait pas exclu que certains militants du parti, plus connus au sein du CDP que dans les milieux de la société civile, empruntent le chemin inverse lors d’un congrès de la FEDAP/BC.

Si on se situe dans cette perspective, l’idée de la direction de la campagne de Blaise Compaoré par quelqu’un de la FEDAP/BC pourrait être doublement inopérationnelle : • d’abord parce qu’une certaine osmose règnerait entre les deux entités au point qu’il deviendrait inutile de recourir à un militant type FEDAP/BC ; • ensuite parce que la FEDAP/BC est une organisation de la société civile reconnue par le ministère en charge des libertés publiques, même si le fait qu’elle soutient un homme politique est sujet à débat.

Si fait que, si un militant de la FEDAP/BC s’aventurait à prendre les devants des troupes de campagne de Blaise Compaoré composées du CDP, de la FEDAP/BC, de la mouvance présidentielle et (qui sait ?) de l’ADF/RDA, il pourrait y avoir un mélange des genres préjudiciable au candidat. Mais tout ça n’est que spéculation de journaliste qui peut se révéler fausse. Le congrès du CDP qui se profile à l’horizon devrait permettre d’y voir un peu plus clair.
Et si la fedap/bc préparait la sortie de Blaise ?

L’idée est largement répandue selon laquelle Blaise Compaoré n’entend pas quitter le pouvoir de son propre chef. Autrement dit, il veut être président du Faso à vie. C’est une idée qui fait recette et qui ne peut être démentie que par l’intéressé lui-même ; et, comme apparemment pour lui, il est politiquement maladroit de donner une réponse directe à cette question, la rumeur a de beaux jours devant elle. Cependant, même si d’aucuns peuvent estimer que la probabilité que les choses se passent ainsi est plus forte que l’inverse, il y a toujours de la place même pour les hypothèses les plus invraisemblables et les plus biscornues.

C’est pourquoi il est des analystes qui estiment que l’unique cadre partisan, c’est-à-dire le soutien des seules formations politiques (CDP, mouvance présidentielle…) à Blaise Compaoré, n’est pas suffisant pour gérer l’héritage (positif et négatif) d’un éventuel départ de l’actuel locataire de Kosyam. Ce serait donc dans le souci de ratisser large pour faire face à cette situation que la FEDAP/BC a été créée quand bien même en politique, il ne faut jurer de rien.

En tout état de cause, l’avenir proche du Burkina nous situera très vite sur la pertinence des hypothèses échafaudées ici et là, car, comme l’affirme cet adage bien du Burkina : « Ce qui a été étalé pour être séché ne peut échapper au soleil ; il faut seulement faire preuve d’un peu de patience ».

Z.K.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 25 février 2009 à 01:18 En réponse à : Relations CDP, fedap/bc et autres … : Notre quote-part au débat

    J’espere que cette rubrique n’a pas ete cree pour semer la confusion dans les esprits. Si tu ne peux eclairer davantage la lanterne des lecteurs qui ne sont pas moins intellectuels que toi, tu peux nous rendre ce service en te taisant. En d’autres termes, tu interdis aux lecteurs d’avoir cette capacite critique que malheureusement tu n’as pas ou que tu refuses d’avoir—conflit d’ interet oblige. Attention, tout le monde ne mange pas a ton ratelier et nous revendiquons le droit de comprendre les evenements avant qu’ils n’aient lieu. C’est ca etre proactif, mon specialiste du desk politique. Pour me repeter, ta quotre- part a ce debat est nulle et de nulle effet. il y a eu la quote (citation en anglais)mais de part, je ne vois rien. Pourquoi continuer a vouloir nier une evidence pas seulement ecrite mais gravee dans le mur ? A ce rythme tu risques de t’appeler Zoungrana St. Thomas D’ Aquin.

    • Le 25 février 2009 à 18:23, par yeral dicko En réponse à : Relations CDP, fedap/bc et autres … : Notre quote-part au débat

      j’ai l’impression que le journaliste s’est auto-censurer comme s’il était obliger d’aborder un tel sujet,ou bien yamyélé.On n’aurais tout vu dans ce pays !Voilà un brave Gard qui anime son journal et qui penser qu’il est obliger de tourner ses lecteurs en rond.De grâce si vous n’avez pas le courage de vos idées ne mangez pas votre piment dans la bouche des autres !Et puis de quoi je me mêle,la fedap/bc dit quelle n’est pas un parti politique(atteste le MATD),le Rda dit qu’il est de l’opposition mais supporte le président COMPAORE,alors dans tout ça vous avez dit quoi ? je paie la réponse.

  • Le 25 février 2009 à 01:23 En réponse à : Relations CDP, fedap/bc et autres … : Notre quote-part au débat

    Serait-ce une maniere de dire a vos pourfendeurs que votre rubrique est de qualite ?

    "alors que quelqu’un d’autre trouverait notre point de vue sans intérêt comme certaines réflexions d’internautes peuvent l’attester en ce qui concerne l’appréciation des Mercredis de Zoodnoma Kafando".
    Evitez de refuser le jugement du public. Votre rubrique se justifie mais vous l’ animez tellement mal qu’ on pourrait ne plus la voir dans ce grand journal sans aucun regret. Mettez - vous serieusement a la tache et ne nous servez pas des ecrits avachis et defraichis. Faites de la recherche, mieux, faites de la reflection comme certains journalistes et vous allez etre adopte par le public, meme ceux qui n’ aiment pas votre ligne editoriale. Mais ils vous liront pour mieux vous attaquer. Pour l’instant vos ecrits pechent par leur manque de profondeur. Desole, la verite rougit les yeux. Elle ne les cassera jamais.
    "

  • Le 25 février 2009 à 01:29 En réponse à : Relations CDP, fedap/bc et autres … : Notre quote-part au débat

    Mr. Zk, c’est faux. Il ne reste pas a la presse de nous repeter des rumeurs que nous avons entendue avant elle. Si vous ne savez pas que dans votre profession il y a quelque chose qu’ on appelle journalisme d’ investigation, je ne sais pas ce que vous faites la- bas. Creusez, bechez, c’est le fonds (d’ information qui manque le moins)et vous retournerez le tresor de verite que le public est en droit d’avoir. Les rumeurs vous donnent les indices, qui ne sont pas des preuves mais dans ce Fable Faso des debuts de preuves quand meme. Faites votre travail et vous allez trouver. Ne croyez pas que l’ information se trouve ordonnee et apparente quelque part comme une pepite d’ or pour orpailleur chancard. Grattez, y a l’ information dedans. Seulement ca demande de l’ objectivite et un petit effort intellectuel.

    • Le 25 février 2009 à 17:26 En réponse à : Relations CDP, fedap/bc et autres … : Notre quote-part au débat

      Certains journalistes pensent que que le public pense a travers leurs ecrit. Ce n’est pas vrai. Le public est tres autonome et quand vous ecrivez du n’ importe quoi, il rigole.

      • Le 26 février 2009 à 17:49, par Malick En réponse à : Relations CDP, fedap/bc et autres … : Notre quote-part au débat

        Bonjour,
        Je suis surpris par l’entêtement et l’intolérance de certaines réactions. Autant nous avons le droit de penser, je crois qu’il est légitme, et même légal pour le journaliste de jouir de ce droit.
        Ce qu’il dit n’engage que lui et on doit le lui reconnaitre, admettre que ce n’est que sa "quote-part" au débat.
        Que celui qui est incapable de penser par lui même n’insinue donc pas que ce article pourrait l’aider à penser. Non, c’est juste pour animer le débat.

  • Le 27 février 2009 à 11:32, par jhon En réponse à : Relations CDP, fedap/bc et autres … : Notre quote-part au débat

    arrêter de tourner les lecteur en rond, et soyez plus claire

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