Au « Félicia », où les stellistes joueront leur match aller, ils doivent non seulement revoir leur jeu, mais se montrer costauds pour rivaliser de talent avec les Mimos.

C’est vrai qu’en football il faut souvent retenir la qualification qu’autre chose, mais la psychologie sportive nous enseigne qu’il faut aller au-delà pour analyser la prestation d’ensemble de l’équipe. Et c’est ce que nous allons essayer de faire même si nous n’avons pas inventé le foot.

Avant le tour préliminaire de cette ligue des champions, l’EFO avait cinq matches de championnat dans les jambes avec des résultats mi-figue, mi-raisin. Pour sa sortie en Ligue des champions, ses supporters avaient des craintes quant à sa capacité de sortir le représentant ghanéen, le Heart Of Lions. Mais les stellistes ont surpris tout le monde en l’emportant à Ouagadougou par 2 buts à 0.

L’espoir était désormais permis et au stadium d’Accra, ils ont tenu le choc bien qu’ayant perdu la deuxième manche (3-2). L’essentiel, c’était la qualification, et L’EFO a été admirable de courage. Mais force est de reconnaître qu’il n’a pas proposé du jeu. Or, pour le faire, il faut avoir des joueurs qui possèdent tous les repères nécessaires à leurs postes.

A Accra, tout ne fut pas parfait, à commencer par la défense qui a beaucoup flotté. A chaque incursion des Ghanéens, c’était surtout la panique, et il y a eu pas mal de fautes sur les attaquants adverses. La rapidité et la vivacité des joueurs du Heart Of Lions ont souvent dérouté Henri Traoré et Martial Lago Digbeu. Le premier joueur cité et le second ont manqué de sang-froid et dégageaient les ballons à l’emporte-pièce. La panique était réelle en défense et heureusement que les Ghanéens ont vendangé les balles.

Au milieu du terrain, on a vite été étouffé par le rythme imposé par le Heart of Lions. Tidiane Tall, Jean-Noël Lingani, Georges Bonou et autres étaient inexistants. Dans ce carré dit magique, les locaux étaient les maîtres et construisaient aisément leurs actions. Dans ce match, qui n’était pas bloqué, les attaquants Burkinabè n’ont presque pas eu de balles. Eric Soulama et Saïdou Sandaogo étaient surveillés de près. Oumarou Nebié, qui n’était pas de la partie au match aller, avait, lui, l’avantage de n’être pas connu et les rares balles qu’il recevait, il les envoyait dans le décor.

Le gardien ghanéen, Stephen Ahorlu, au cours de la première mi-temps n’a pratiquement rien eu à faire. Il était essentiellement sollicité par des ballons aériens sans danger.

Comme le Heart Of Lions, l’Asec est aussi une équipe technique qui présente une grosse activité dans le jeu. Mais lors de la Ligue des champions 2007-2008, elle avait connu un parcours en dents de scie. En 6 rencontres, les Mimos avaient enregistré une seule victoire (3-0 contre le Zamalek), concédé deux défaites contre le Dynamo d’Harare (2-1 ; 1-2) et fait 3 nuls (0-0 ; 2-2 contre le National du Caire et 0-0 contre le Zamalek).

Ils avaient totalisé 6 points, inscrit 7 buts et encaissé 6, soit un goal différentiel de + 1. Vice-champion de Côte d’Ivoire lors de la saison 2008-2009, l’Asec, qui a été exemptée du tour préliminaire, aura à coeur de faire mieux cette fois. C’est une formation qui développe un jeu chatoyant fait de belle circulation et de conservation du ballon. Dans ces différentes lignes, elle possède des jeunes loups aux dents longues dont le chef d’orchestre est Cyriaque Bi Zoro Gohi (un milieu offensif). Son attaque est composée de Ngossan Ngossan, Martial Kouassi Yao, Mangoua Kessé, Ahmed Hervé Diomandé, Ndoua Kouakou et Tiézan Koné.

Le 15 mars prochain, c’est cette équipe que l’EFO ira défier au stade Félix- Houphouët Boingy. Des arguments, il faut en avoir parce que la volonté seule ne suffit pas pour résoudre les lacunes qu’on traîne. C’est un beau match en perspective en attendant celui qui opposera les Etalons aux Eléphants le 20 juin 2009 à Ouaga dans le cadre des éliminatoires combinées de la CAN et du mondial 2010.

Justin Daboné

L’Observateur Paalga