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Rébellion touarègue du Mali : Ag Bahanga saura-t-il enfin se faire oublier ?

Publié le mercredi 18 février 2009 à 09h46min

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S’achemine-t-on vers la paix définitive dans le nord du Mali, où des rebelles touareg, avec à leur tête Ibrahim Ag Bahanga, avaient longtemps troublé le sommeil du président Amadou Toumani Touré ? On est enclin à le croire au regard de certains faits.

En janvier dernier, en effet, Ag Bahanga et ses hommes s’étaient fait entendre par les armes. Ce qui avait mis ATT hors de lui-même. Et l’armée malienne avait lancé, à l’époque, une offensive contre les positions des rebelles. Le chef de l’Etat malien, le général Touré, qui avait jusque-là privilégié la voie de la négociation, avait donc été poussé à bout. Sentant venir son échec, le trublion Ibrahim avait alors retourné son treillis de rebelle, demandant une trêve des combats tout en saisissant la médiation algérienne pour que sa proposition soit entendue.

« Coup de bluff ou stratégie de combat » ? nous interrogions-nous dans notre « Regard sur l’actualité » du jeudi 5 février dernier. Car on ne sait pas si Ag Bahanga est digne de confiance. D’autant plus que cela intervenait au moment où, sur le terrain, les forces rebelles qui lui sont acquises étaient mises en déroute.

L’armée loyaliste avait refusé la trêve et fait parler durement la poudre ; histoire d’en découdre une bonne fois pour toutes avec cette bande de récalcitrants. Il restait donc aux militants de l’Alliance touareg du Nord-Mali pour le changement (ATNM), du moins ceux qui ont abandonné leur patron, Ibrahim Bahanga, à se plier à l’accord de paix d’Alger. Lequel accord, on le sait, a été signé en 2006 et stipule que « les Touareg ne doivent plus réclamer l’autonomie de leur région, tandis que Bamako doit accélérer le dévelloppement des régions du Nord ».

Depuis ce mardi donc, une lueur d’espoir point sur la fin de la guerre du fait de groupes rebelles dans les régions du Nord-Mali : ainsi, plusieurs centaines de rebelles touareg maliens se seraient ralliés au processus de paix conduit par la médiation algérienne. Côté rebelle, les parties concernées dans le mouvement sont les éléments de l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC) et ceux du groupe d’Ibrahim, ce chef rebelle jusqu’alors le plus radical.

C’est à Kidal, dans le nord-est, que se joue l’avenir de l’accord d’Alger, censé apporter une bonne fois pour toutes la paix dans ce pays. Est-ce pour autant qu’Ag Bahanga, qui n’est pas de la partie, saura enfin se faire oublier ? Rien n’est moins sûr. Car, mécontent qu’il est, il peut encore se donner du temps pour se constituer une force et revenir jouer au trouble-fête. Avec l’appui, en sous-main, de qui on sait.

En tout cas, la concrétisation de ce processus de paix en terre malienne a été plusieurs fois reportée. L’initiative de retourner à la table des négociations est même saluée par le guide libyen, Moummar Kadhafi, lui qui a souvent un jeu trouble quand il s’agit de rebelles : « Il vaut mieux planter des arbres, des céréales que des mines », a laissé entendre tout récemment le « roi des rois d’Afrique ».

Le gouvernement malien, avec le début d’application de cet accord de paix, gagne, pour ainsi dire, une bataille mais pas la guerre. Et il s’agira de travailler maintenant à ce que la rébellion ne recommence pas. En tout état de cause, il faut en finir avec cette situation de crise qui, comme une poussée de fièvre intermittente, menace la paix et la quiétude dans la sous-région. Que les parties prenantes s’engagent définitivement donc à tourner la page de la rébellion et à s’investir résolument dans le développement pour le bien de tous.

Agnan Kayorgo

L’Observateur

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