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Violation de l’espace aérien burkinabè : "L’affaire est suffisamment sérieuse...", selon Yéro Boly

Publié le mercredi 7 juillet 2004 à 07h11min

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Yéro Boly,
ministre de la Défense

Le Burkina Faso a fait état de la violation de son espace aérien par des avions non identifiés, ces derniers temps.

Une information démentie par un pays voisin fortement suspecté dans cette affaire. Le ministre de la Défense, Yéro Boly, que nous avons rencontré, reste cependant ferme sur sa position tout en affirmant que "le pays des hommes intègres saura apporter une riposte appropriée à cette violation des règles du droit international" si jamais elle se répétait.

Sidwaya (S) : Le Burkina Faso vient de faire état de la violation de son espace aérien par des avions non identifiés. Pouvez-vous nous situer sur cette affaire ?

Yéro Boly (YB) : Nous avons observé des violations répétées de notre espace aérien par des avions, plus particulièrement dans la zone frontalière avec la République de Côte d’Ivoire.

Nous tenons à dénoncer cette situation parce qu’elle est inamicale et contraire à toutes les conventions régissant les relations entre Etats voisins.

S. : Le pays indexé a cependant apporté un démenti. Votre commentaire ?

YB : Je n’ai pas de commentaire car, ma préoccupation essentielle est la défense de l’intégrité territoriale du Burkina Faso. Pour ce faire, nous nous donnerons les moyens nécessaires, à cet effet.

S. : Quelle a été la réaction de l’Union africaine que vous avez saisie sur la question ?

YB : Je ne saurais répondre à cette question qui ne relève pas en tant que telle de mon domaine de compétences.

S. Cette affaire est-elle le révélateur que malgré les circonlocutions diplomatiques, le ciel est toujours couvert entre Abidjan et Ouagadougou ?

YB : Je ne pense pas que cette affaire que nous dénonçons soit un acte de belligérance. Ce que nous disons est tout à fait conforme à l’attitude de tout Etat responsable et aux accords et conventions internationaux régissant les relations entre Etats.

Par ailleurs, il est tout à fait normal que nous veillions au respect de notre intégrité territoriale. Par conséquent, je ne vois pas en quoi notre position peut alourdir l’atmosphère avec la Côte d’Ivoire. Nous restons donc ferme sur notre position, car nous n’avons pas inventé des choses infondées.

L’affaire est suffisamment sérieuse pour que nous nous lancions dans des supputations inutiles.

Boubacar SY


Est-ce le feu promis par Gbagbo ?

Au lendemain de la crise sociopolitique qui secoue son pays, le président ivoirien avait nommément désigné ses voisins du Nord (le Burkina Faso et le Mali) comme les "fauteurs de guerre" tout en leur promettant en retour, "le feu du ciel" une fois qu’il en aura fini avec leurs supplétifs. Les violations répétées de notre espace aérien par de "objectifs volants non identifiés" doivent-elles être comprises comme la mise à exécution de cette déclaration de guerre qui ne dit pas son nom.

Le ministre Yéro Boly ne le pense pas, mais nous autres, sommes fondés à le croire, si tant est que depuis septembre 2002, Gbagbo s’est fortement réarmé (il aurait même acheté deux drones, ces avions invisibles) tout en restant convaincu que les rebelles n’étaient que des "faire-valoir" à la solde de "parrains de l’ombre".

Une vision tronquée par rapport aux causes de cette crise, qui doivent être recherchées dans le déficit démocratique et la gestion patrimoniale "cultivés" par les héritiers du Vieux Houphouët.

Pour autant, et nonobstant le fait que l’on ne saurait répondre au coup de pied de l’âne, le Burkina Faso est prêt à faire face à toute éventualité, convaincu de son innocence et cela, dans le droit fil d’une histoire faite d’honneur, d’intégrité et de courage. C’est dire que si nous avons toujours offert la paix en partage aux autres, nous avons aussi su répondre à ceux qui n’en faisaient pas leur credo. A bon entendeur ....

B. SY
Sidwaya

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