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MEDIATION DANS LA CRISE A MADAGASCAR : Que va-t-on négocier ?

Publié le mercredi 11 février 2009 à 00h18min

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Enfin, la diplomatie se met en branle dans la crise malgache. L’Union africaine et les Nations unies s’activent dans la Grande île, par l’intermédiaire de missi dominici chargés de nouer les fils du dialogue entre l’ex-maire Andry Rajoelina et le président Marc Ravalomanana.

Il a fallu la mort d’une vingtaine de manifestants fauchés par les balles de la garde présidentielle, pour que l’UA et l’ONU mesurent la gravité de la situation. Mais le mal a atteint un tel stade que sa guérison est devenue plus difficile.

La diplomatie avait des chances de réussir plus rapidement si elle s’était déployée dès les premiers jours de la crise. Mais il vaut mieux tard que jamais, dit-on. Sur le terrain, la principale question qui attend la plupart des négociateurs est de savoir sur quoi négocier. C’est en effet l’intransigeance de chaque camp qui a conduit à la dégradation du climat socio-politique. Et malgré les nombreux morts, les positions restent figées, si elles ne se durcissent pas. L’ex-maire, qui est l’instigateur du mouvement de contestation contre le pouvoir en place, ne désarme en effet pas. Il trouve que tous ces morts ne peuvent être vengés que par le départ de Ravalomanana.

Ce dernier, bien sûr, ne l’entend pas de cette oreille. En apparence donc, rien ne semble pouvoir rapprocher les deux camps. En tout état de cause, il faut amener Rajoelina, antirépublicain sur les bords, à revoir sa méthode de conquête du pouvoir. En somme, lui faire renoncer à cette quasi-tentative de coup d’Etat à laquelle confine son mouvement. La malgouvernance reprochée au président en exercice, qui est à la base de l’insurrection, ne peut pas justifier l’usage de raccourcis pour réaliser l’alternance. Comment amener Rajoelina à intégrer ces principes ? C’est le grand défi de la médiation en cours. Mais un préalable se pose à toute instauration du dialogue : amener le maire à surseoir à ses manifestations. Tant que les diatribes et les actes de défiance de l’autorité seront de mise, les bases du dialogue sont faussées.

De son côté, le président malgache a aussi des concessions à faire. Car depuis samedi dernier, avec la répression des manifestants lancés à l’assaut de son palais, il a aussi du sang sur la main. A son corps défendant, il a fait arrêter la progression des manifestants qui ne semblent entendre que le sifflement des balles. Même si l’ensemble des morts de ces jours sanglants est imputable en premier lieu à l’irresponsabilité de Rajoelina, il reste que les coups de feu de la garde présidentielle engagent Ravalomanana. Il a de ce fait l’obligation de se racheter de ce bain de sang. Mais en quoi faisant ? Certainement pas en abandonnant avant son terme ce pouvoir dont il a montré qu’il le défendrait bec et ongles.

Quel compromis alors entre le départ de Ravalomanana exigé par ses adversaires, et l’arrêt du mouvement de Rajoelina indispensable à toute discussion ? La marge de manoeuvre des messieurs bons offices de l’UA et de l’ONU, on le voit, paraît bien petite. Mais l’art de la diplomatie, c’est d’arriver à concilier ce qui paraît a priori inconciliable. Et donc, rien n’est impossible, même dans la situation inextricable de Madagascar, avec un bras de fer qui n’en finit pas et une liste de morts qui ne cesse de s’allonger.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 11 février 2009 à 02:34, par henry clay En réponse à : MEDIATION DANS LA CRISE A MADAGASCAR : Que va-t-on négocier ?

    le presidence est une institution non pas le fait d’un homme. lorsque le peuple par voie democratique investi un homme de la responsabilte de preserver l’institution d’etat, toute personne qui pense que cet homme est en train de faillir a cette responsabilte, elle doit par voie legitime engager la lutte pour le changement. les gardes presidentielles a le devoir de preserver cette institution jusqu’a ce que le peuple decide de se trouver un nouveau locataire. Rajoelina a deliberemment violetous les principes de democracie, en des moment ou il n’y a pa de perils emminents pour le peuple. ravalomana en vendant les terres a la koree du sud n’a pas fait preuve de transparence et il est vrai qu’il y risque de conflit d’interet mais pour le maire de s’auto’provlamer president, on est ou la ?

    • Le 11 février 2009 à 18:42, par Fafa d’Allemagne En réponse à : MEDIATION DANS LA CRISE A MADAGASCAR : Que va-t-on négocier ?

      PERSONNE EST PARFAIT !!! Même s’il y avait des faits, qui ne sont pas claires auprès du président Ravalomanana, il est toujours possible de parler, discuter, demander une explication, et le président doit réagir, expliquer et laisser les communications libres. Mais l’opposition qui veut remettre le regime de D. Ratsiraka dans le passé ne sera jamais aussi bon que ce que Ravalomanana a fait pour le pays. Alors, mieux vaut un préseident qui fait du bien pour le pays en meme temps pour ses biens au lieu d’un préseident qui va tous simplement remplir ses poches comme on a déjà vécu pendant 23ans. Une transition n’est pas une solution. Chacun devrait rester à ca place et essaie de changer ses facons à travailler.

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