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Gestion de la récession économique et de la vie chère : La Negritissima, vous connaissez ?

Publié le mardi 10 février 2009 à 17h18min

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Il y a une expression, marque déposée d’un journal satirique qui m’a fait tilt la première fois que je l’ai lue : « NEGRINE ». Je me suis tout de suite rué sur le dictionnaire pour mieux comprendre ce mot qui était nouveau pour moi. Il ne s’y trouve pas.

Pour mieux vous mettre dans le bain, voilà la définition que le bien ou le mal inspiré confrère - c’est selon - donne à ce néologisme : « La negrine est la substance que seuls les Noirs d’Afrique ont dans le corps. C’est cette negrine qui les pousse à avoir ce comportement qu’ils sont les seuls sur terre à avoir ». En bon Africain j’étais courroucé qu’un journal africain raille ses congénères en un terme aussi atypique à la consonance péjorative. Une telle expression même sous la forme d’une satire, a de quoi vous hérisser les poils.

Pour sûr, un non Africain qui s’amuserait à rigoler des incongruités des Noirs de la sorte, recevrait de la part des associations du genre SOS racisme, une volée de bois vert si ce n’est pas plus. Je pense à un procès en bonne et due forme pour injure, outrage de nature raciste. Et ce ne serait pas volé. Mais à chaque fois que j’ai eu l’occasion de lire les articles publiés dans cette rubrique « negrine » de notre confrère ivoirien, j’en suis venu à me demander s’il n’avait pas raison, vu les situations cocasses qu’il y relate.

Outre les faits dénoncés par ce journal, l’actualité nationale et internationale est un grand livre ouvert où des pages entières de negrine font rire, pleurer, ou pleurer de rire si ce n’est pas rire en pleurant. Je m’en vais vous donner deux exemples qui ont fait la une de la presse ces deux dernières semaines. D’abord, l’endroit ou la non negrine : il y’a eu les jeudi et vendredi 29 et 30 janvier dernier de gigantesques manifestations de protestations en France contre la vie chère, la réforme des universités mais surtout le plan de relance de l’économie.

A l’appel des syndicats, des partis d’opposition, les Français sont sortis très nombreux et la foule des manifestants était estimée entre 1 et 2 millions de personnes. C’est énorme comme force de protestation. Cependant, nulle part dans aucune des villes où les Français ont manifesté on n’a déploré des actes de vandalisme de la part de ces mécontents de la politique gouvernementale. Pas de feux tricolores saccagés, d’édifices publics attaqués ni même de slogans injurieux et haineux à l’encontre des autorités. Des pancartes, des affiches, des banderoles exprimant le refus et le rejet des mesures gouvernementales jugées insuffisantes et inappropriées à la situation dont doit faire face le pays. Voilà du côté des manifestants.

Côté force de l’ordre on a noté un déploiement dissuasif. Pas un seul coup de feu, juste des grenades lacrymogènes, des bâtons en caoutchouc et quelques arrestations tout de même brutales. Résultat, aucun blessé grave, encore moins, une mort d’homme. Conclusion, les citoyens français ont usé de leur droit de manifester, dans l’art républicain. Ils dénoncent, ils rejettent, ils protestent, ils manifestent, mais dans un esprit civique. Celui-là qui bannit la vendetta contre les biens publics et privés. On en déduit qu’il s’agit d’un rejet franc mais démocratique et civilisé de la politique de la majorité gouvernante. Et le mieux, comme une cerise sur le gâteau de ce qu’il faut bien appeler une opposition constructive, c’est la proposition d’un plan de relance alternatif conçu par le principal parti de l’opposition, le Parti socialiste.

Au contraire de celui du gouvernement qui table prioritairement sur une relance de la croissance par l’investissement, le plan alternatif socialiste mise sur une reprise par la relance de la consommation des ménages, d’où leur proposition phare d’une augmentation du pouvoir d’achat des Français, d’une réduction du temps de travail pour favoriser la création d’emplois même temporaire. Ce plan alternatif vaut ce qu’il vaut. Nous n’y portons pas un jugement de valeur. Par contre nous voudrions faire remarquer qu’il a le mérite d’exister et de constituer un point d’ancrage du refus du plan sarkozyen. En somme l’opposition dénonce sans esprit de vendetta mais plutôt avec propositions alternatives. Voilà pour l’endroit.

L’envers où s’exprime à haute dose la negrine, il faut le voir dans toute sa laideur, sur la Grande Île africaine. Un maire zélé, « pressé, pressé » a mis tout le pays sens dessus dessous, pour cause de vie chère et de dictature du président Marc Ravalomanane. Là aussi, nous ne voudrions pas porter un jugement de valeur sur la gouvernance du président actuel de la Grande Île. Elle n’est certainement pas blanche comme neige. Mais nous ne voyons aucune raison de cautionner les manifestations d’une rare violence qui ont causé la mort d’au moins 68 personnes, le saccage et les pillages ciblés de biens publics et privés.

Dans ce chaos organisé, les Malgaches ont à peine le temps de pleurer leurs morts que notre maire trublion réclame une autorité de transition dont il serait bien évidemment le Chef. Depuis lundi 02 février, il réclame pas moins que la destitution du président légitime comme si cela suffira à rendre la vie moins chère et les Malgaches moins pauvres. En bon arroseur arrosé, c’est lui qui a été déchu par le gouvernement de ses fonctions de maire de la capitale.

En vérité, cet Andry Rajoelina est le prototype des opposants radicaux africains qui tirent les processus démocratiques sur le continent vers le bas. Rappelons-nous les manifestations violentes contre la vie chère de février 2008, ici au Burkina et ailleurs. Que d’actes de vandalisme gratuits. Cela, notre confrère, l’auteur du néologisme, negrine, aurait pu le nommer - « opposition destructrice à la negrine ». Et néologisme pour néologisme, appelons cela la NEGRITISSIMA.

Djibril Touré

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 10 février 2009 à 23:20 En réponse à : Gestion de la récession économique et de la vie chère : La Negritissima, vous connaissez ?

    Djibril Toure, en journaliste peu professionnel, a l’ art de toujours simplifier ce qui est complexe. Relisez mieux la situation socio- politique de Madagascar et vous comprendrez mieux. Moi j’ y ai vecu au moins pendant cin q ans et cel ame permet de ne pas caracrteriser les differents acteurs a la va- vite. On comprend que toute votre "colere" contre la negrine consistait a vituperer la situation des emeutiers de la faim au Burl=kina, sans plus, mais faites attention pour votre credibil ;ite professionnelle.

  • Le 11 février 2009 à 17:57 En réponse à : Gestion de la récession économique et de la vie chère : La Negritissima, vous connaissez ?

    LAMENTABLE ET SURTOUT SANS COMMENTAIRES SUPERFLUS !!!!!
    Il y a aussi et peut-être le " magrébine" le "Palestinine" l’"Irakinine" et autre "arabinine" ...c’est curieux qu’un journaliste noir utilise des expressions du type "Blanc comme neige " avec son contenu et les "valeurs" philosophiques liées.
    Votre journal est diversifié car un autre de vos confrère de l’hebdo. a pondu un article très dur mais juste sur la culture ( certaines musiques et musiciens ) puis sur le contenu des programmes TV)
    de grace, ayez la gentilesse de relire vos piges car l’hebdo. n’est pas uniquement distribué dans votre quartier.

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