LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Accusations de détournements à la CIL : L’arroseur arrosé ?

Publié le mardi 10 février 2009 à 17h22min

PARTAGER :                          

Mahamoudou Ouédraogo et Alimata Ouattara

Il n’y a eu ni détournement ni surfacturation au sein de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL). Toutefois, le rapport de l’inspection du budget fait état d’irrégularités dans la gestion financière de l’organe. Voilà ce qui est ressorti de la conférence de presse donnée hier lundi 9 février 2009 à Ouagadougou par les responsables de l’institution chargée de la protection des « données à caractère personnel ».

Ces derniers temps, la jeune institution chargée de la protection des données à caractère personnel qu’est la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) est sur la sellette.

En effet, ses premiers responsables, notamment la présidente, Alimata Ouattara/Dah, et le vice-président, le docteur Mahamoudou Ouédraogo, ont été accusés de détournement et de surfacturation dans des écrits anonymes.

Ces dénonciations, abondamment relayées par la presse, ont poussé les hautes autorités à instruire la Direction générale du budget d’effectuer une mission d’évaluation des besoins prioritaires de la CIL au titre de l’année 2009 et de faire le point de l’exécution du budget 2008.

Dans le cadre de ses investigations, la mission a rencontré la présidente ci-dessus nommée, le secrétaire général de la CIL, Allassani Ouédraogo, et son directeur des Affaires administratives et financières (DAAF), Bienvenu Paré. Au terme des enquêtes, des irrégularités ont été constatées dans la gestion financière.

A ce titre, des paiements en espèce ont été effectués sans engagements préalables, des surcharges sur des chèques et des décharges ont été constatées, de même que des paiements sans le visa de l’ordonnateur du budget qu’est la présidente de la structure. Ces irrégularités ont conduit les inspecteurs à formuler les recommandations suivantes :

- le respect des règles de la comptabilité publique et les procédures d’achat public ;

- la nomination d’un agent comptable, l’élaboration d’un plan de passation de marché, l’ouverture d’une section dans la nomenclature budgétaire de l’Etat au profit de la CIL ;

- et le contrôle approfondi de sa gestion 2008. Après la production de ce rapport, la présidente de l’institution, entourée de son vice-président et des commissaires, a décidé de briser le silence hier dans la matinée, en rencontrant la presse au siège de la CIL, sis boulevard Mouammar Kadhafi à Ouaga 2000.

Elle a d’emblée fait distribuer ledit rapport aux hommes de média puis a livré sa déclaration liminaire. « Comme vous le constatez, il n’y a eu ni détournement ni surfacturation de notre part, contrairement à ce qu’ont laissé entendre, avec malveillance, certaines personnes », a-t-elle lancé aux journalistes avant de souligner :

« Les résultats des investigations commanditées par les autorités montrent des décharges fictives, que nous n’avons découvertes qu’à partir des dénonciations calomnieuses parues dans la presse, et des paiements sans visa de l’ordonnateur du budget que je suis.

Ces mêmes conclusions ont également fait ressortir clairement que les irrégularités dans la gestion financière sont toutes imputables à l’administrateur des crédits, c’est-à-dire l’ancien DAAF, à qui il revenait de pourvoir aux besoins exprimés par le fonctionnement de la CIL.

Il n’était donc pas de notre rôle de nous immiscer dans les commandes et achats divers ». Le vice-président, Mahamoudou Ouédraogo, a brandi une décharge d’un million de francs CFA sur laquelle sa signature n’était pas apposée avant d’ajouter :

« La présidente travaille avec abnégation, sa seule erreur, c’est d’avoir pris un DAAF qui n’était pas à la hauteur ». Il a fait remarquer qu’ayant travaillé pendant une décennie en tant que ministre et étant proche de la retraite, il serait absurde de sa part de ternir sa réputation pour un million.

Selon l’ancien ministre, la CIL est un « bébé », né de la volonté de l’exécutif et du législatif. Elle fait aujourd’hui figure d’expérience unique sur le continent africain et inspire à l’heure actuelle beaucoup de pays, qui veulent emboîter le pas à notre pays.

C’est pourquoi la présidente n’a pas manqué de conclure : « Nous sommes déterminés à mener à bien notre tâche, qui nous a été confiée par les plus hautes autorités de notre pays, croyez à notre engagement, il y va de l’honneur et de la crédibilité de la commission ».

La rencontre n’a pas connu la participation de l’ex-DAAF, Sébastien Yoda, soupçonné d’avoir propagé les fausses informations et qui, aujourd’hui, fait l’objet de biens de suspicions, comme si « l’arroseur », à son tour, était arrosé.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 11 février 2009 à 02:03, par henry clay En réponse à : Accusations de détournements à la CIL : L’arroseur arrosé ?

    que ca serve de lecon pour les autres ; et aux differents ministres concernes particulierement le 1er ministere et la cour des comptes afin que nous puissions avoir des audits annuellles des diverses institutions etatiques. nous esperons voir tres prochainnement des mesures disciplinaires et peut-etre des poursuites judiciaires.

  • Le 11 février 2009 à 11:33, par Paris Rawa En réponse à : Accusations de détournements à la CIL : L’arroseur arrosé ?

    Rien de telle que la vérité pour établie dans les règles de l’art pour que les responsabilités soient désignées et que l’honneur des honnêtes serviteurs de la nation soit sauf. De même, rien de telle que la justice rendue dans les règles de l’art pour les droit des uns et des autres ainsi que le denier national soient respectés, les indélicats punis et les honnêtes contribuables rassurés. Vivement la vérité et la justice dans les multiples dossiers pendants qui font couler tant d’encre et de salive au Burkina.

    • Le 27 février 2009 à 16:52, par yeral dicko En réponse à : Accusations de détournements à la CIL : L’arroseur arrosé ?

      mon œil PARIS RAWA reste là bas a croire a ses bla-bla.Ici au faso on se sait, ce Yoda en question pourquoi on le tend pas le micro ?ou bien on l’a imposer de silence ?iL faut savoir lire nos articles ici a faso

  • Le 11 février 2009 à 15:08, par unouagalais En réponse à : Accusations de détournements à la CIL : L’arroseur arrosé ?

    Yo ! mr le proche de la retraite, combien ca coute de ternir votre image ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique