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MORALITE AU SOMMET DE L’ETAT : L’Afrique devrait s’inspirer des États-Unis

Publié le vendredi 6 février 2009 à 00h13min

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Sous la pression des bailleurs de fonds, la plupart des États africains ont mis en place des instruments ayant pour but de combattre la corruption, la fraude, les détournements crapuleux des deniers publics, les trafics d’influence, les crimes de délit d’initié, etc. Au Cameroun, c’est l’opération Épervier ; au Nigeria c’est l’opération Mains propres ou Tolérance zéro pour la corruption et les pillages des caisses de l’État ; au Burkina, c’est l’Autorité supérieure du contrôle de l’État, la Cour des comptes, qui abattent un travail formidable dont on attend l’application des recommandations par qui de droit.

Chaque pays, à sa manière, veut lutter contre la mal gouvernance et l’impunité qui est le fait pour un citoyen de ne pas craindre des sanctions s’il lui arrivait de se conduire avec indélicatesse face au bien public. Malheureusement, au Burkina comme ailleurs, la corruption a toujours été un sport national, le sport favori de bien des responsables qui se trouvent au sommet de l’État. Le mal est à la limite encouragé, soutenu au plus haut sommet de l’Administration, tant et si bien que le citoyen lambda croit aujourd’hui que plus un haut fonctionnaire conduit des sociétés placées sous sa responsabilité à la faillite, plus il a des chances d’accéder au haut de l’échelle sociale, c’est-à-dire de devenir ministre, ou d’étrenner un haut poste dans l’Administration burkinabè.

Hier, c’était comme ça, aujourd’hui ; c’est toujours comme ça ; il n’y a aucune raison que les choses changent demain. Sauf si... Sauf si pour la désignation des hauts responsables de l’État, pour le choix des femmes et des hommes qui auront la mission de piloter le destin du pays, les Africains s’inspirent de l’exemple des États-Unis d’Amérique. Dans ce pays, le nouveau président Barack Obama s’est excusé publiquement parce que deux hommes qu’il avait choisis et qui étaient pressentis pour occuper des postes ministériels viennent d’être récusés parce qu’ils n’ont pas patte blanche.

Ils n’avaient pas payé ce qu’ils devraient au fisc. Auparavant, un troisième s’était retiré de lui-même parce que son nom a été cité dans une affaire sombre de corruption. La société américaine a d’énormes défauts, mais là-bas, on ne badine pas avec l’éthique et les femmes et les hommes appelés à exercer de hautes fonctions dans l’Administration doivent être irréprochables. La presse fouille et fouine dans le passé des hommes. Elle les interpelle. Elle interpelle le décideur. En France, le ministre de Affaires étrangères, Bernard Kouchner, doit s’expliquer devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur les relations qu’il aurait eues avec les régimes des présidents du Congo-Brazzaville et du Gabon, relations mises à nu par le journaliste Pierre Péan.

Par exemple, pour être nommé ministre ou à tout autre poste important, il faut aller défendre sa candidature devant les membres du Congrès et du Sénat. En Afrique il suffit d’être appelé par le Chef de l’État, de lui jurer fidélité, de jurer qu’on est prêt à supporter son programme. De son passé, il n’est nullement question ! Il faudrait quand même commencer par quelque part un jour. Les partenaires au développement tolèrent de moins en moins que des femmes et des hommes nommés à des postes de responsabilité aient pour préoccupation première de se remplir les poches, d’ériger leurs fortunes à partir du bien commun.

On peut limiter les dégâts en installant un premier filtre qui consiste à faire prêter serment à tous les ministres, à faire établir et publier la liste des biens de tous ceux qui aspirent à devenir ministres, à ordonner que soit fouillé leur passé pour s’assurer qu’ils ne traînent pas de grosses casseroles derrière eux. Si ce filtre avait été utilisé, l’opinion comprendrait par où sont passés tous ces employés de l’Etat qui sont détenteurs de villas de plusieurs dizaines de millions de F CFA. Aux pays de l’oncle Sam, ne pas être à jour du paiement de ses impôts est un délit, un délit qui prive un homme ou une femme la possibilité de devenir ministre. Au Burkina, ne pas payer les impôts passe pour une prouesse.

Le fisc s’acharne surtout sur les politiquement faibles ou les débutants, par exemple ceux qui veulent créer leur propre affaire ; il laisse tranquilles certaines grosses sociétés politiquement affichées ou pourvoyeuses de fonds pour le parti lors des campagnes notamment. Il faut reconnaître cependant que des efforts sont de plus en plus faits dans le sens de la bonne gouvernance. Mais ce serait encore mieux si la politique cessait d’interférer dans l’action des responsables du fisc. Ces derniers doivent être libres, avoir des coudées franches pour mener dans la justice et l’équité leur action. Cependant, le corps social se trouve déjà à l’état de la métastase, si bien qu’il faudrait lui faire des amputations importantes ou le détruire complètement. Sans aller jusqu’à de tels extrêmes, il faut commencer par moraliser et "civiliser" la société parce qu’à cette allure, elle court inexorablement à sa perte.

Certes, en Amérique, la barre a été placée très haut. Il y a des actes et des actions qui sont à la portée de chacun et de tous : enseigner l’éthique morale dès l’école pour que les enfants ne grandissent pas avec l’idée que pour réussir dans la vie, il faut être un tricheur, un mauvais citoyen irrespectueux des textes de son pays. Et c’est ici que la responsabilité des générations présentes est grande. Elles se doivent d’être des exemples à suivre.

Le Fou

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Vos commentaires

  • Le 6 février 2009 à 03:34 En réponse à : MORALITE AU SOMMET DE L’ETAT : L’Afrique devrait s’inspirer des États-Unis

    votre interpellation de l’autorite publique a plus de transparence et de communication est remarquable. neanmoins il ne faut pas faire un saint de ce qui n’est pas. Bill richardson il est vrai a ete contraint pour les accusation de corruption donc il est clair qu’il n’aurait pas eu les votes necessaire. mais que ce soit Geithner ou Daschle le president les a fermement soutenus. le 1er est passe et le second est reste. c’est une question de systeme politique. il ne faut pas copier les gens parce que l’on veut les copier.

    • Le 6 février 2009 à 10:20, par will En réponse à : MORALITE AU SOMMET DE L’ETAT : L’Afrique devrait s’inspirer des États-Unis

      mon ami c’est déjà quelque chose toute chose a besoin d’un commencement donc il s’agira d’y mettre la volonté et tout est gagné

    • Le 6 février 2009 à 11:32, par ben En réponse à : MORALITE AU SOMMET DE L’ETAT : L’Afrique devrait s’inspirer des États-Unis

      "c’est une question de systeme politique. il ne faut pas copier les gens parce que l’on veut les (...) " soit plus explicite ; aussi selon toi la politique de maintenant elle est calquée sur où ?...propose nous quelques choses alors !
      Ne serait-il pas mieux de repartir dans nos bonnes valeurs traditionnelles pour mieux aller de l’avant au lieu de passer notre à se jouer de la comédie !

    • Le 9 février 2009 à 01:31, par wend waoga En réponse à : MORALITE AU SOMMET DE L’ETAT : L’Afrique devrait s’inspirer des États-Unis

      Monsieur "c’est une question de système politique.Il ne faut pas copier les gens parceque l’on veut les copier" ! Ainsi donc,il ne faut pas copier les américains,super puissance mondiale sur tous les plans,qui ne badinent pas avec le fisc,et garder notre système qui consiste à soutenir voire,à encourager la trichérie avec le fisc ??!!! Ca,alors ! vous m’en direz tant ! Dans ce cas,dites à ceux dont vous supportez la facon de faire de ne plus aller tendre la main aux supers puissances ! Vous ne trouvez pas injuste que des pays se montrent durs avec leurs populations en matière de fisc pour batir leur économie se permettent de donner de l’argent à des gens qui, au lieu de le faire prospérer pour leur pays,vont le faire pour eux-meme ?
      Aahhh !!! comme je suis con ! Je ne vous ai meme pas demandé si vous saviez réellement quel est le but du fisc ! Votre raisonnement fait penser au contraire !

  • Le 9 février 2009 à 17:57 En réponse à : MORALITE AU SOMMET DE L’ETAT : L’Afrique devrait s’inspirer des États-Unis

    Attendons de voir, je ne croirai en aucun systeme de lutte contre la corruption si je ne vois pas de resultats. Les burkinabe sont allés loin dans cette pratique et ce sera difficile, il faut de grandes mesures

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