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Accord entre le Burkina et la France : Pour une politique d’immigration au service du développement

Publié le samedi 10 janvier 2009 à 10h25min

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Brice Hortefeux et Minata Samaté

Les Burkinabè voulant immigrer en France auront désormais un cadre légal dans lequel s’inscrire. Il s’agit d’un accord dénommé « Accord entre la France et le Burkina Faso sur la gestion concertée des flux migratoires et le développement solidaire ». En attendant qu’il soit ratifié par les parlements des deux pays contractants, cet accord a été signé ce samedi 10 janvier 2008 dans les locaux du ministère en charge des affaires étrangères. La ministre en charge de la coopération régionale, Minata Samaté, qui représentait le ministre des Affaires étrangères, accueillait pour l’occasion son homologue français Brice Hortefeux.

Il est à peu près 10h dans la salle de conférence du ministère des affaires étrangères. La salle se met debout et les ministres font leur entrée ; d’abord un tour pour serrer les mains de toute l’assistance et ils prennent place au présidium. Avant toute parole prononcée, les voila partis pour la signature du contrat. Ils en auront pour au moins 15 minutes. Au total 116 pages seront paraphées, passant de Minata Samaté à Brice Hortefeux et vice versa. A présent que l’accord est signé, ils peuvent enfin parler. D’abord le ministre français de l’immigration, de l’identité nationale et du développement solidaire.

“Développement solidaire“, justement c’est ce sur quoi Brice Hortefeux attend s’appesantir. Cet accord serait selon lui un véritable outil de développement pour le Burkina Faso. Il prévoit une aide au retour pour les Burkinabè qui, vivant en France souhaitent rentrer au pays. “La France est le seul pays qui dans sa politique d’immigration prend garde à ne pas piller les ressources humaines des pays d’origine“, expliquera t-il.

Pour ce qui est de la substance de l’accord il ressort la mise en place d’un visa « compétence étalon ». Ce visa permettra à son détenteur de pouvoir s’établir pour travailler en France et autorisera aussi le regroupement familial. A ce titre, 5000 cartes seront offertes chaque année aux travailleurs burkinabè souhaitant émigrer en France et 1500 autres cartes aux étudiants en fin de cycle qui voudront exercer un premier métier en France, avec la possibilité de s’y établir après ou de bénéficier d’une aide au retour. 64 métiers sont concernés par cet accord sur les flux migratoires. Un accord qui, soulignera Brice Hortefeux coûtera au contribuable français la somme de 4 milliard et 59 millions, ce qui à son avis, est un “effort spectaculaire“.

Minata Samaté, embouchera la même trompette que Brice Hortefeux ; “Il faut que l’immigration soit un levain pour le développement“, assènera t-elle d’emblée. Pour elle, cet accord est équilibré, car il tient compte des intérêts des deux parties. Elle ajoutera d’ailleurs à la sortie, qu’il est possible de le réviser chaque année et se félicite en passant de la mise en place d’un observatoire de suivi et d’évaluation de cet accord et des flux migratoires.

Un échange de bons procédés

“Vous êtes très élégante“, c’est l’une des phrases sorties par le ministre Brice Hortefeux, à l’adresse de Minata Samaté. Cela me fait très plaisir de vous retrouvez et j’en passe…Pendant au moins 5mn d’horloge, l’on a assisté à ce qui aurait sans doute fait rougir madame le ministre si elle avait été de race blanche. A son tour de parler, elle n’a pas manqué de renvoyer “la politesse“ à monsieur Hortefeux : “vous êtes une personne remarquable“, “je vous apprécie beaucoup“. “C’est dommage que vous partiez ce soir ; nous aurions aimé vous garder plus longtemps“, et encore et encore. L’on dirait même à écouter Brice Hortefeux que les relations entre la France et le Burkina Faso sont une vraie idylle. “Le président du Faso, Blaise Compaoré et Nicolas Sarkozy, entretiennent des relations amicales ; Sarkozy cherche toujours à rencontrer Blaise Compaoré à chaque fois qu’il sait que Blaise Compaoré n’est pas loin…“.

C’est donc une véritable diplomatie qui a été mise en branle pour faire passer cet accord comme une lettre à la poste. Si l’on sait que nos voisins du Mali ont manifesté dernièrement dans la rue contre la signature de ce type d’accord, l’on comprendra que chat échaudé, craint l’eau froide. Pas question pour Brice Hortefeux d’aborder les questions qui fâchent, notamment ce qui va être mis en œuvre pour lutter contre l’immigration clandestine, malgré les questions des journalistes sur ce volet de l’accord.

Enfin, cet accord aurait pût se dénommer accord sur les migrations des Burkinabè vers la France, sans qu’on ait eu à redire. En effet, aucune allusion n’a été faîte par les deux ministres sur l’immigration des Français au Burkina Faso ; et pourtant, il y a à peu près 4000 français vivant au Burkina, autant donc que les 4000 Burkinabè qui vivent en France.

Hermann Nazé

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2009 à 15:49, par un burkinabe en angleterre En réponse à : Accord entre le Burkina et la France : Pour une politique d’immigration au service du développement

    je suis tres desole par cet accord qui vient etre signe. pouvez vous nous dire avec honnetete ce qui s’est excatement passe entre les ministre ? je pense que si nous avons un ambassade et un ambassadeur en france ou ailleurs , c’est pour defendre les interets de notre pays et aussi les compatriotes qui y resident . vous penser quitter sa famille et sa patrie pour vivre loin de ceux qui content leplus pour est d’une fierte ? celle qui a signe cet accord sans consulter les interesses , soit tout faire pour qu’aucun burkinabe ne soit rapatrier .et s’il un cas se presente alors , celle qui a signe l’accord doit lui prendre en charge lui et sa famille . merci ce minitre doit simplement etre limonger leplus vite que possible . GRAND COMPAORE regler son cas vite car un BURKINABE doit toujours aider les autres mais pas les mettre dans des problemes. les cas est dans les mains de monsieur BLAISE COMPAORE PRESIDENT DU FASO .

  • Le 17 février 2009 à 17:11, par Une burkinabe aux Etats-Unis En réponse à : Accord entre le Burkina et la France : Pour une politique d’immigration au service du développement

    Je pense qu’un accord ou quoi que ce soit concernant l’immigration doit se regler dans l’ambassade du Burkina dans le pays etranger et non au Burkina.C’est pour aider les immigrants que l’ambassade est creee.Seuls les immigrants dans tous les etats connaissent les realites de la vie labas et malgre cette signature,je ne pense pas que les choses seront respectees.Mais qui sait,attendons de voir...

  • Le 17 février 2009 à 20:03, par SFR En réponse à : Accord entre le Burkina et la France : Pour une politique d’immigration au service du développement

    d’où sortes ces nouveaux chiffres 5000 cartes et 1500 alors que sur le premier article de faso.net c’était plutot 500 et 150 visas accordés chaque année ?

  • Le 17 février 2009 à 20:31, par un burkinabe en espagne En réponse à : Accord entre le Burkina et la France : Pour une politique d’immigration au service du développement

    mon frere en angleterre tu as raison,quel sal accor ?

  • Le 19 février 2009 à 10:09, par jeje321 En réponse à : Accord entre le Burkina et la France : Pour une politique d’immigration au service du développement

    Juste pour me demander et vous demander par la même occasion si le journaliste qui a écrit cet article était vraiment dans la salle. Si c’est le cas il a probablement un problème avec ses oreilles : "COMPETENCE ETALON" c’est très différent de "COMPETENCES ET TALENTS". A moins que la prononciation du ministre français ne soit pas celle à laquelle ses oreilles sont habituées. Là encore il suffisait de rechercher la vraie signification de cette expression avant de l’écrire à l’attention du grand public que nous constituons.

  • Le 24 février 2009 à 17:07, par immigre En réponse à : Accord entre le Burkina et la France : Pour une politique d’immigration au service du développement

    Si l’accord n’a pas vu le jour au Mali est-ce parce que les maliens ne sont pas aussi intelligents pour savoir accueillir ce qui est bien pour ses ressortissants ou parce que les maliens ont mieux le discernement pour refuser ce qui n’est pas bien pour ses ressortissants.CHers Ministres et ambassadeurs je vous prient de nous permettre de marcher la tete haute au milieu de nos autres amis Africains.Par certaines conduites comme la signature de ce qui est refuse par le voisin vous nous faites honte.Permettez nous de nous sentir heureux en nous presentant a nos amis donnant notre nationalite.

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