Atteindre 40% de zones rurales électrifiées à l’horizon 2015. Tel est l’un des objectifs de la politique d’électrification du gouvernement burkinabè via la création du Fonds de développement de l’électrification (FDE). Pour parler du Fonds, plus précisément les formes de financements, ses responsables ont animé le vendredi 22 janvier 2009, un petit déjeuner de presse à Azalaï hôtel Indépendance. Selon le président du Conseil d’administration (PCA) du FDE, Emmanuel Nonyarma, la concrétisation de la politique d’électrification "transformera le Burkina Faso en une toile d’araignée électrique" avec "l’électrification d’une soixantaine de localités par an".

Depuis sa création en 2009, le FDE a électrifié une vingtaine de localités à savoir entre autres, Bagassi, Bama, Batié, Béguédo, Bissiga, Boena, Sabou. Monsieur Nonyarma a aussi fait remarquer que les missions du Fonds sont "la mise en œuvre des zones rurales, faciliter l’accès des populations rurales à l’électricité à travers des mécanismes (fonds de garantie, subvention des investissements, fonds d’appui aux études, etc.". Dans les échanges avec les journalistes le coût du branchement en zone rurale, l’alimentation du Fonds, la récupération politique de l’électrification dans les localités, les critères d’éligibilité ont été des préoccupations de la presse. Selon les conférenciers, le coût du branchement est de 60 000 F CFA payé sur 36 mois.

Le FDE est approvisionné par l’Etat burkinabè, les partenaires au développement, surtout par les abonnés de la SONABEL. "Il s’agit d’un prélèvement de 2 F CFA sur chaque kwh vendu par la SONABEL aux consommateurs", a expliqué le PCA du FDE. La somme sera déposée dans un compte FDE au Trésor public. Quant à la récupération politique, la directrice générale du Fonds de développement de l’électrification (FDE), Marie Blanche Bado, a rassuré les journalistes. Elle a soutenu que sa structure dispose d’une cellule de communication pour mieux informer les populations bénéficiaires du Fonds pour pallier à un détournement politique du projet. Les critères d’éligibilité dépendent de l’évaluation positive des projets à financer par les structures techniques du FDE.

Les projets doivent être techniquement, économiquement et financièrement réalisables. Et ils doivent être considérés "soit comme priorité nationale dans le cadre de la planification de l’électrification, soit comme initiative d’une collectivité locale, soit par des opérateurs privés". De la conférence, il est également ressorti que tous les villages proches des centrales électriques vont être électrifiés. La difficulté principale est ,d’après M.Nonyarma,de réussir à mobiliser les 158 milliards de F CFA nécessaires pour atteindre 60% de taux national d’électrification.

Alassane KERE

Sidwaya