LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Présidentielle en Mauritanie : Aziz, il faut être sérieux !

Publié le lundi 26 janvier 2009 à 01h26min

PARTAGER :                          

Le général Abdel Aziz

N’est pas un Mohamed Ould Vall qui veut ! Eh oui ! Et l’actuel chef de la junte, qui a pris le pouvoir le 6 août 2008 en Mauritanie, vient de le prouver de fort belle manière, en décidant de se présenter à la prochaine présidentielle, prévue pour le 6 juin 2009.

Après avoir déposé en douceur celui sur lequel il veillait comme la prunelle de ses yeux afin que rien ne lui arrive, le général Abdel Aziz l’avait éloigné, en l’envoyant loin, dans son village perdu à quelque deux cents kilomètres pour voir si les vaches donnent toujours du bon lait.

C’est vrai qu’après, comme pris d’un petit remords, le général avait permis à Sidi Ould Cheikh Abdallahi de rejoindre la capitale, mais le mal était déjà fait. Alors, avec une telle politesse faite à son protégé, une traitrise que les pudibonds appellent souvent raison d’Etat, il faut bien être à la hauteur de ses péchés.

Par exemple, en déposant son dossier pour postuler à la présidence. Et c’est ce qu’il va bientôt faire, car, c’est bien connu, un général, ça respecte toujours la parole donnée. Il est presque sûr que les Mauritaniens entendront donc encore longtemps parler de cet Abdel Aziz-là. Lui qui, d’ailleurs, a, depuis lurette, commencé sa campagne à travers ses multiples tournées dans les villes et villages. Malgré tous ses défauts, il a tout de même une qualité que même ceux qui ne veulent pas le voir en peinture doivent lui reconnaitre : c’est celle d’aller vers les populations.

Il pourrait faire donc un bon président. Malgré tout, beaucoup auraient cependant préféré qu’il fasse comme un des ses devanciers, Mohamed Ould Vall, qui a rendu le tablier à la grande admiration de ses administrés qui croient que la démocratie est encore possible en Afrique.

Les opposants mauritaniens surtout n’auront que leurs yeux pour pleurer. Prêtez-leur vos mouchoirs s’il vous plaît ! Comme beaucoup d’autres membres de la société civile, ils ont été entrainés dans les Etat généraux de la démocratie sans trop y croire.

Nous-mêmes étions loin des secrets des dieux de la , mais avions, dans un de nos Billets craquants, interpellé l’opinion en ces termes, avec ce titre bien prémonitoire : « Des Etats généraux. Pourquoi faire ? … Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les réponses évasives des militaires quand on aborde la possibilité ou pas pour le général Mohammed Ould Abdel Aziz de se présenter.

Au cours d’une récente interview dans El Jazzira, la chaîne Qatari, il a dit que ce n’est pas « une priorité » pour lui. Des genres de banalités, nébuleuses à dessein, et toujours proférées par les dirigeants qui ont tous fini par se porter candidat à leur propre succession. ». En octobre 2008, il était de nouveau sorti du bois, soulignant qu’un militaire était en droit de se présenter s’il quittait l’uniforme. Comme ses partisans, le chef de la junte aimait à utiliser cette formule, qui montrait le degré d’amour qu’ils avaient pour l’ancien président du pays : « Tout sauf Sidi ». Ils auraient mieux fait de dire : « Tout sauf Sidi…et les autres ».

Certes, comme l’a dit l’écrivain Jean Prévost, « Robespierre, Lamartine ou Wilson au pouvoir gâchent tout par leur vertu ». Les voies de la politique sont donc insondables au point de transformer un loup en agneau. Cela n’empêche que nos politologues devraient tout de même s’adjoindre des chercheurs en médecine qui verront si en nous, Africains, il n’y aurait pas un virus caché dans cette volonté presque compulsive de rester accroché coûte que coûte, vaille que vaille au pouvoir une fois qu’on y a goûté. Peut-être qu’en le faisant et en cherchant l’antigène dans les cellules de ceux qui ont volontairement quitté les choses avant qu’elles ne le quittent, ces chercheurs rendraient un grand service au continent noir.

Pour ce faire, l’actuel président malien, Amadou Toumani Touré, et Mohammed Ould Vall, qui avaient justement pris le pouvoir par les armes, comme le général Abdel Aziz, pourraient être les fournisseurs des cellules-souches. Ça urge parce que l’épidémie s’estompe puis sévit de nouveau. Osons espérer que pour ce présent passage, elle ne contaminera pas un autre frère d’arme du chef de la junte mauritanienne du côté de la Guinée Conakry. A travers ses messages, pour le moment, les politologues au chevet du capitaine Moussa Dadis Camara n’arrivent pas à savoir s’il est déjà atteint par le mal.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 26 janvier 2009 à 16:40 En réponse à : Présidentielle en Mauritanie : Aziz, il faut être sérieux !

    Ce gars- la est vraiment un malfrat. Il a jete bas le masque. Il va organiser ses elections pour les perdre ? pas pour deux sous. Voila un coup d’etat qui au fond, n’etait pas moralisateur (dixit Bado Laurent.)

  • Le 26 janvier 2009 à 21:28, par abdellahi ould Med Yeslem En réponse à : Présidentielle en Mauritanie : Aziz, il faut être sérieux !

    Cet aticle, à mon avis, ne merite pas LA UNE du site lefaso.net car il ne fait pas une analyse serieuse de la situation politique mauritanienne. Il fait l’impasse sur l’evolution positive de la situation politique et economique depuis le sursaut patriotique intervenu le 6 aout par l’armée nationale mauritanienne.
    Il faut avoir vecu la situation post 6 aout 2008 et celle d’aujourd’hui pour pouvoir comprendre la problematique mauritanienne.
    IL FAUT ETRE SERIEUX ! s’applique au journal et à son redacteur en chef qui n’ont pas pris la peine de chercher l’information objective sur les raisons de l’echec d’une elite restée figée sur des positions tribales contraires aux valeurs democratiques et de l’Etat moderne. l’ex president et ses acolytes evoquent la democratie afin de justifier les mauvaises pratiques qui ont caracterisées leur passage aux affaires.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique