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Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise

Publié le mercredi 4 mars 2009 à 09h24min

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Dès 17h30, le ciné Burkina est pris d’assaut par les cinéphiles. Ce mardi 03 mars, c’est le long métrage du réalisateur burkinabè Boubacar Diallo qui passe à la séance de 18h30. La file pour l’achat du ticket d’entrée se fait très longue et serpente hors de l’enceinte du ciné pour traverser le goudron. Une fois dans la salle, ce n’est guère mieux. Imaginez tout simplement le ciné Burkina plein, avec du monde même sur les allées. Mieux encore ; imaginez le Délégué Général du FESPACO et le réalisateur du film, obligés de rester debout par manque de place.

Roulement de tambour du grand percussionniste burkinabè, Madéni ; il ouvre le chemin pour le réalisateur Boubacar Diallo et ce n’est pas une mince affaire. Il faut enjamber un beau monde assis sur les marches de l’allée. Enfin il arrive sur le podium. “Si je savais que le FESPACO donnait droit à autant d’honneur, j’y serai venu beaucoup plus tôt“, lâche t-il d’emblée. C’est vrai que Boubacar Diallo n’est arrivé au cinéma qu’en 2004 ; mais déjà et grâce notamment au numérique, il en est à sa huitième réalisation. Pas question pour lui de s’éterniser sur le podium, vu que beaucoup de cinéphiles ne sont pas confortablement installés. Place donc au film.

Un bond en arrière de 200 ans, c’est l’époque dans laquelle on se retrouve. Les africains vivent plus proches de la nature mais surtout ils font face à la honte de l’humanité : l’esclavage. C’est le thème central de cette fiction, et le prétexte pour évoquer des thèmes annexes comme le courage de l’homme, incarné par l’acteur principal Samba. Le héros Samba est un jeune éleveur qui par sa bravoure finira par sauver son village de l’esclavage et éviter que plusieurs jeunes gens ne soient amenés loin de leurs familles sur des terres étrangères. Il traquera pour cela un lion qu’il tuera avec l’aide de son ami. Ce film traite aussi du thème de l’amour et de la prise de pouvoir par la force, tout cela saupoudré d’un zeste d’humour.

Cœur de lion est aussi une œuvre sociologique ; même sans entrer dans les détails, il évoque la cohabitation entre éleveurs, chasseurs, pêcheurs et forgerons. Il retrace l’organisation des sociétés africaines d’antan, mais aussi de maintenant. Deux décors majeurs ont servi à sa réalisation ; un village peulh à quelques kilomètres de Ouagadougou non loin de Koubri et pour le décor de forêt, c’est la région de Gaoua qui a accueilli l’équipe de tournage.

Boubacar
Diallo a pris l’habitude de révéler pratiquement à chaque sortie de films, des nouveaux acteurs au public. “Cœur de lion“ n’est pas en reste. Un grand acteur est sûrement né. Le novice Housseini Boly qui a interprété le rôle principal aura fait l’unanimité des cinéphiles. Son jeu est très juste, son regard convaincant et on a du mal à croire que c’était vraiment son baptême de feu. Le casting de ce film qui réunit anciens et novices est d’ailleurs une belle alchimie. Les imperfections sont donc à voir ailleurs.

Les détails techniques sont le tableau quelque peu obscurcissant de “Cœur de lion“ ; les transitions entre les scènes sont très brusques surtout au début du film. Ensuite l’éclairage péchait par moment, rendant certaines séquences très sombres. Aussi, à certains endroits de la projection, le son s’est mis à grésiller sans que l’on ne sache vraiment si la faute incombe au réalisateur du film ou au matériel de projection.

S’il est par ailleurs vrai que l’histoire racontée dans ce film est très passionnante, la simplicité de son exécution n’est pas pour séduire. Illustration lors de la scène où le lion a été tué ; réaction dans la salle : “ça c’est trop facile ça“. C’est donc dire que le suspens manquait quelque peu au long métrage.

Mais ces détails techniques ne semblent pas avoir incommodé les cinéphiles qui ne se sont pas gênés pour applaudir à plusieurs reprises ; notamment quand croyant le héros Samba tué au combat, ils se rendent compte, qu’il était vivant. Le public visiblement aime les fins heureuses. Oui bien sur, nous expliquera Boubacar Diallo à la fin de la projection : “C’est parce que cela colle avec la structuration des contes africains qui ont toujours une fin heureuse“.En tout cas nous lui souhaitons une fin heureuse pour sa conquête de l’Etalon d’or même si l’on sait que la compétition va être rude avec les 18 autres films en lice dans cette catégorie.

Hermann Nazé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 mars 2009 à 16:06, par da peacemaker En réponse à : Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise

    Attendez on est ou la ? Je n’ai pas bien compris l’idee de l’auteur de cet article
    Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise.
    Au lieu de fustiger une organisation de pain d’episse il a l’air de d’appologier le fait que Boubacar Diallo puisse remplir une salle de ciné. Biensur que Boubacar Diallo peut remplir des sales il l’a deja prouver. Maintenant si les responsables du fespaco n’ont pas de place c’est pas grave c’est meme tres bien. Faut pas se foutre de la gueule du monde !! Un Minimum de serieux voyons !! Que chacun fasse son boulot putain !!!! Ca ne sert a rien d’avoir des films de qualité au FESPACO pour un festival a deux balles. Il faut y metre les moyens materiels et organisationnels. Au lieu de ca ils attendent 1 mois avant la future edition pour retaper(juste la peinture et meme..) les vielles salles de ciné et bacler l’organisation. Ce n’est pas etonnant que la capitale du cinema Africain ne compte que 2 sales de ciné couvertes dont 0 digne de ce nom. C’est bien messieurs continuez dans quelque annees peut etre que les realisateurs vont finir par boycoter le fespaco et creer un autre festival. En attendant bon mangement !!!

    • Le 5 mars 2009 à 02:13, par wend waoga En réponse à : Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise

      Cher "Peacemaker",je vous propose de,avant de critiquer une oeuvre cinématographique,essayer de faire ce qu’on appelle une séconde lecture !C’est quoi,la séconde lecture ? La séconde lecture est ce à quoi les images,ou l’histoire première qu’on appelle le fable,nous fait penser !J’avoue que n’ayant pas vu le film,et l’article ne l’ayant pas détaillé non plus,il me sera difficile d’entrer dans les détails,mais je vais essyer juste à partir des trois éléments que l’article a ressortis,pour vous donner un exemple de "séconde lecture":1-Samba a tué un lion,2-Samba a été tué,3-Samba n’est pas mort.Je vous fais part de ma lecture à moi:1-le lion représente quelqu’un ou quelque chose(un systeme par exemple)qui est là et qui impose sa loi du fait qu’il est très fort à tel point qu’il massacre tout ce qui est obstacle à son but(pouvez-vous empecher un lion de jouir de sa proie ?).Mais voilà qu’à un moment donné,quelqu’un décide d’élever la voix et de lui dire les quatre vérités en dénoncant toutes ces malversations,a réussi à mettre dans la tete des victimes que ce quelque chose ou cette personne-là n’est invincible que dans leur tete(d’où l’affrontement du lion).2-Je reste sur l’image première quant au fait qu’il est tué,et 3-Les victimes ont désormais l’audace de crier leur ras-le-bol quand elles sont brimées dans ce qui leur est cher et ca,ca s’illustre par le fait que Samba en réalité,n’est pas mort !Si j’ose prendre un 4e point,c’est celui de l’esclavage qui n’est rien d’autre que les exactions dont peut etre capable le lion,et que j’ai cité plus haut.Et celà,que ce soit d’une puissance étrangère à un pays en voie de dévéloppement,ou des gouvernants d’un pays aux populations,il y a toujours eu des gens qui ont élevé la voie dans l’un ou l’autre cas pour dénoncer.Et ce qu’ils ont dit est ajourd’hui une lanterne pour ceux qui les ont compris,d’où le fait qu’ils ne sont pas morts. Ca,c’est ma lecture à moi,quelqu’un d’autre pourrait faire sa lecture autrement,et c’est ce qui fait la magie du cinéma,du théatre et des oeuvres litéraires.
      Amicalement.

    • Le 5 mars 2009 à 02:27, par wend waoga En réponse à : Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise

      Sorry !mr Peacemaker,l’intervention que vous allez lire en bas ne vous est pas adressée,mais à celui qui vient juste après.Merci.

    • Le 5 mars 2009 à 10:10, par Une ouagalaise triste En réponse à : Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise

      Quand j’ai lu qu’il n’y avait pas de place dans la salle pour la projection du film, pour moi c’était bien "déjà-vue" ! En 1999 au FESPACO dans la même salle j’etais assise dans les allées. Rien ne change ? C’est dommage parce que les films africains et le FESPACO meritent une organisation bien mieux que ca. Quand Peacemaker a parlé de "boycott" - moi, je suis déjà là - pourtant j’aime beaucoup le cinéma.

  • Le 4 mars 2009 à 17:57 En réponse à : Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise

    Esclavage, colonisation, voila des themes que beaucoup d’africains doivent apprendre a oublier. Il faut vraiment etre retarde de nos jours pour faire un film sur l’esclavage . Aucun pays occidental ne projectera un film sur l’esclavage sur ses ecrans . Les cineastes africains doivent apprendre a faire des films d’actualite , sans qoi le fespaco perdera sa valeur international . Aucun blanc n’a du plaisir a voir un film qui traite d’esclavage dans un pays africain .

  • Le 5 mars 2009 à 13:27, par sid soaba En réponse à : Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise

    J’ai rarement lu une réflexion aussi peu intelligente. Mais ce monsieur qui voudrait vivre en oubliant son histoire pour plaire au blanc,sans avoir été esclave, il n’est pas encore affranchi ! Je croyais que nous étions décomplexé. Je me rend compte qu’en afrique, que dis-je au Burkina, il y a des personnes aussi creux intellectuellement.

  • Le 6 mars 2009 à 13:34, par ya woto En réponse à : Projection du film “Cœur de Lion“ : Le réalisateur et le D.G. du FESPACO n’ont pas eu de place assise

    connaissez vous la celèbre boutade de Wole :"le tigre ne proclame pas sa tigritude, il saute sur sa proie". Le passé oui mais pas un passé qu’on brandit à tout vent pour justifier notre incapacité. ce passé dont on nous projette, nous le connaissons car aboubacar n’est pas le premier à le mettre sur film. la question que l’on doit se poser : que faire après ?

    L’histoire doit permettre de relever la pente, mais pas à jeter l’anathème sur le blanc. Parlant de ’histoire, dites moi quelles ets sa source historique sinon que celle du Blanc. Notre véritable histoire viendra quand nos éminents histoiriens réecrireront notre histoire.

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