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Fernando Prats, ambassadeur de Cuba au Burkina Faso : "Malgré le blocus, Cuba avance"

Publié le jeudi 15 janvier 2009 à 02h19min

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Ce pays fascine certains et rebute d’autres. Le 1er janvier 2009, l’Ile de Cuba a fêté les 50 ans de sa Révolution. A l’occasion de ce cinquantenaire, Sidwaya a rencontré l’ambassadeur de Cuba Fernando Prats en poste au Burkina Faso depuis janvier 2005. Très décontracté, son Excellence a écarté le langage diplomatique pour le parler direct. Dans cette interview, il évoque tour à tour, la santé du leader maximo Fidel Castro, le caractère de son frère Raul, l’avenir de la Révolution, la coopération entre Cuba et le Burkina Faso et les relations avec le grand voisin américain qui, le 3 février 1962, a imposé un embargo à l’Ile sous l’impulsion d’un certain John F. Kennedy.

Sidwaya (S.) : Que peut-on dire des relations entre le Burkina Faso et votre pays ?

F.P. : Avant même mon arrivée, les relations entre Cuba et le Burkina Faso étaient très bonnes. Les rapports politiques se sont renforcés. Cuba entretient des relations diplomatiques avec le Burkina Faso depuis 1975. Depuis, il s’est installé de très bons rapports entre les deux capitales. Les accords de coopération bilatérale entre Ouagadougou et La Havane visent le développement par la solidarité et la fraternité.

S. : Quels sont les domaines dans lesquels Cuba et le Burkina Faso entretiennent des relations ?

F.P. : La collaboration entre le Burkina Faso et Cuba est riche à partir des commissions mixtes. De ce fait, il y a des réunions de la commission tous les deux ans qui se tiennent alternativement à La Havane et à Ouagadougou.

La dernière réunion, nous l’avons tenue ici à Ouagadougou avec une délégation venue de Cuba. Mais en juin dernier, il s’est tenu à La Havane, la troisième réunion du comité de suivi de la commission mixte. Les deux parties ont convenu de tenir la onzième session de la commission mixte de coopération dans le deuxième trimestre de l’année 2009 à La Havane.
La date n’est pas encore arrêtée. Cette rencontre va examiner les nouveaux secteurs sensibles de la coopération bilatérale. Nous pensons que nous allons continuer à avancer selon les possibilités des deux pays. La coopération est fondamentalement concentrée sur la santé, le sport et la possibilité de relancer le domaine de l’agriculture. Dans le domaine de la santé, nous avons un accord bilatéral qui s’appelle "Programme intégré de santé".

Cet accord a permis à Cuba d’envoyer une équipe de médecins spécialisés de quinze personnes qui sont réparties dans différentes villes du Burkina, à Ouagadougou, Fada N’Gourma, Ouahigouya et Bobo-Dioulasso. Tous ces médecins travaillent avec leurs homologues burkinabè dans les hôpitaux nationaux, régionaux, dans les districts sanitaires et autres institutions. Ils travaillent aussi avec les communautés dans le cadre de la médecine préventive qui fait partie des axes fondamentaux de notre coopération. Il y a également une collaboration avec le Laboratoire national de santé publique du Burkina Faso (LNSP) qui a commencé en janvier 2003. En ce moment, nous avons trois spécialistes, un nutritionniste et deux médecins en microbiologie qui travaillent dans ce laboratoire.
Dans le sport, nous avons signé en 2004, un accord de collaboration et actuellement, il y a au Burkina Faso, deux encadreurs cubains en athlétisme dont un qui s’occupe de la boxe.

Mais en tout, ils interviennent dans sept disciplines. Ils ont déjà participé à des compétitions sportives dans la sous- région et en Afrique et leurs athlètes se sont bien comportés. Par exemple, le Burkina Faso a fait de bons résultats lors du Tournoi de la solidarité. C’est très positif, la coopération en sport, même s’il n’y a pas pour le moment assez d’encadreurs. Dans certaines disciplines, il y a un entraîneur cubain qui participe avec ses collègues burkinabè à la préparation des athlètes burkinabè. Il y a un médecin cubain dans le sport qui s’occupe de l’assistance des sportifs à Ouagadougou. Il y a aussi le programme de collaboration des bourses d’études. Jusqu’à 2003, nous avons formé 563 étudiants burkinabè dont 531 de niveau moyen et 32 étudiants de niveau supérieur. Actuellement, il y a à Cuba, huit étudiants qui sont en formation en génie civil, en médecine vétérinaire et en éducation physique et sportive.

Au cours des trois dernières années, il y a eu au total, 145 personnels de la santé de l’Ile de Cuba qui sont venus exercer au Burkina. Nous sommes aussi en train d’envisager la relance de la coopération dans le secteur de l’agriculture parce que nous avons une sollicitude émanant du ministère de l’Agriculture.

Dans ce cadre, la commission mixte a prévu la venue d’un groupe d’ingénieurs cubains spécialisés en irrigation. Nous espérons que cette coopération va se concrétiser au cours du premier trimestre de cette année 2009. Le secteur du commerce est aussi pris en compte dans la coopération. L’année passée, il y a eu la signature d’un accord de coopération entre la Chambre de commerce de Cuba et celle du Burkina Faso. Dans le domaine de la promotion de la femme, il y a des possibilités de développer la coopération et l’échange d’expériences. Cuba est très avancé dans la promotion de la femme. Nous envisageons d’élargir la coopération dans le domaine de la promotion de la jeunesse, de l’habitat et de l’urbanisme, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

En 2005, nous avons signé un accord de coopération entre le Centre national de recherche scientifique et technologique du Burkina (CNRST) et celui de Cuba. La possibilité d’étendre notre petite collaboration dans le secteur de la culture et du tourisme existe aussi.

Il en existe également dans le domaine de la biotechnologie. La partie cubaine a manifesté dans la commission mixte son intérêt de commercialiser les produits antirétroviraux fabriqués à Cuba, y compris les autres produits de la biotechnologie. Je crois que nos deux pays se félicitent de la réussite qui s’est faite au Burkina. En juin 2008, une délégation de l’agence cubaine qui s’occupe du renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine de la biotechnologie est venue au Burkina. Dans le domaine de l’action sociale et de la solidarité nationale, une délégation du Burkina doit séjourner à Cuba à une date qui n’est pas encore définie mais ce sera en 2009.

S. : Il y a de nombreux étudiants burkinabè qui ont étudié à Cuba et qui sont rentrés chez eux, avez-vous des échos de leur insertion socioprofessionnelle ?

F.P. : Je pense qu’il y a beaucoup de possibilités pour les étudiants qui ont été formés à Cuba. Ils sont partout dans le pays où ils exercent très bien. Il y a un groupe à Fada N’Gourma, ici à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso, à Banfora, à Gaoua, à Koudougou. Bref, pratiquement dans toutes les régions du pays, il y a des anciens étudiants diplômés de Cuba à différents niveaux (universitaire, technicien moyen) qui travaillent. Je crois qu’ils travaillent bien dans tous les secteurs où ils sont employés. Ici à l’hôpital Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou, il y a quatorze spécialistes à différents niveaux. Jusqu’à maintenant, la référence est qu’ils travaillent très bien. Il y a une grande pression sur eux au regard du volume de travail mais ce qui nous revient aussi et qui nous réconforte, c’est qu’ils ont surtout des relations très positives avec leur entourage, les patients sont satisfaits, les autorités aussi. Ils ont une bonne image de tous ces gens-là.

Nous sommes contents qu’il y ait plus de 500 étudiants formés dans différents centres éducationnels à Cuba, dans différents domaines (agriculture, médecin vétérinaire, technicien, infirmier) qui contribuent au développement du Burkina. Bien sûr avec nos petits efforts, si nous avons la possibilité de donner de la formation, il n’y a pas à hésiter parce que notre assistance va directement aux populations. Nous sommes contents que ça marche ainsi. Je pense que dans la prochaine commission mixte, nous pourrons examiner d’autres secteurs dans lesquels on peut renforcer la coopération entre nos deux pays.

S. : L’actualité aujourd’hui c’est la mort du président guinéen qui, semble-t-il, était entre-temps, allé se soigner à Cuba. Est-ce qu’il est courant que des dirigeants africains ou des Africains d’une manière générale viennent se soigner à Cuba ?

F.P. : Il y a beaucoup de dirigeants qui ont visité Cuba. Cela du fait des relations historiques qu’il y a entre Cuba et le continent africain. Nous sommes aussi Africains par notre idiosyncrasie, la somme de l’être.
C’est profond, la relation historique qu’il y a entre Cuba et le continent africain. Du point de vue historique, Cuba a reçu pendant la colonisation espagnole, beaucoup d’esclaves. Aujourd’hui, il y a un mélange entre les anciens esclaves et les citoyens cubains et ça c’est vraiment sain. Ce n’est pas une démagogie. Chaque Cubain qui travaille à l’extérieur, travaille bien. La réalité en Afrique est comme chez nous.

S. : Cuba est un Etat révolutionnaire qui, pour certains, est dirigé par des vieux. Quelle image avez-vous de votre pays ?

F.P. : Vous savez, Cuba a passé beaucoup d’épreuves et s’est toujours tenu avec courage et témérité. Par exemple cette année, Cuba a traversé trois ouragans qui ont fait beaucoup de dégâts dans différents secteurs : agriculture, électricité, habitat. Mais nous avons la conviction que nous pouvons relancer la situation. Nous travaillons pour que cette année et l’année prochaine soient meilleures.

Nous avons préparé un programme pour maintenir le PIB (Produit intérieur brut) cette année à 7% mais avec cette situation de crise économique mondiale, nous ne pouvons réaliser que seulement 4% de croissance. Nous savons qu’aucun pays n’est parfait, mais nous travaillons à donner toutes les possibilités à notre population. Nous travaillons pour que dans les différents secteurs (santé, éducation…) il y ait la possibilité d’envoyer les enfants à différents niveaux d’éducation gratuitement. La santé est une grande préoccupation pour notre pays, nous travaillons à tendre vers un monde meilleur. Nous sommes optimistes pour l’avenir.

S. : Cuba c’est aussi son chef suprême, le président Fidel Castro qui a cédé depuis deux ans son fauteuil à son frère Raul. Que peut-on dire de son état de santé aujourd’hui ?

F.P. : Fidèle est stable dans sa santé. Il travaille toujours, il écrit, il fait des réflexions qu’il partage avec le peuple. Sa santé ? C’est une étape de la vie, non ? Il est resté plus de 40 ans au pouvoir en travaillant tous les jours. Il se maintient dans un état de santé stable, il va bien.

S. : Pour les Occidentaux, Cuba c’est un Etat fermé, c’est le manque de démocratie, c’est le manque de liberté. Y a-t-il une ouverture en vue avec l’arrivée au pouvoir de Raul Castro ?

F.P. : Cuba ne changera rien. Nous avons un programme révolutionnaire, comme je l’ai dit déjà, qui, vraiment est au bénéfice de la population. Raul Castro a déjà beaucoup d’années dans la révolution. Il a travaillé très fort pour la révolution. Il est arrivé au pouvoir par le fait de notre constitution. Nous avons développé une politique que nous pensons être favorable parce qu’il y a beaucoup de possibilités pour la population même si pour cela, nous sommes un pays sous blocus. Malgré cette situation de blocus, on peut dire qu’il y a beaucoup de choses qui stabilisent le développement normal de notre pays. Mais de toutes les façons, nous avons en même temps beaucoup de solidarité que nous recevons du point de vue politique, économique de la part de nombreux pays en Afrique, en Europe, en Amérique, en Asie. Nous avons des relations diplomatiques avec plus de cent pays dans le monde. Cela veut dire que nous ne sommes pas si isolés comme on le laisse croire.

Cette année, nous allons ouvrir des ambassades et des consulats dans quelques pays. Les relations diplomatiques, les relations extérieures de Cuba se sont approfondies et s’élargissent. Par exemple, en Afrique, nous avons vingt huit ambassades et nous allons ouvrir sept nouvelles ambassades. Nous travaillons pour l’avenir. Bien sûr, il y a beaucoup d’obstacles avec la situation économique et financière internationale qui touche tout le monde. Nous ne disons pas qu’il n’y a pas de problèmes mais nous travaillons à faire le meilleur possible pour la population.

S. : On parle de l’efficacité du système de santé cubain mais Cuba est aussi présenté comme un pays où les gens meurent de faim, on dit même que le système de santé s’est écroulé. Ces propos illustrent-ils la réalité de votre pays ?

F.P. : A Cuba personne ne meurt de faim. Quand vous dites démocratie, droits de l’Homme, qu’est-ce que vous y mettez comme contenu. Qu’est-ce que vous avez dans la démocratie ? Est-ce que vos enfants ont la garantie de l’éducation, est-ce que vous avez une garantie de travail ? Si vous garantissez tout cela à votre population, vous êtes démocrate. C’est vrai, on parle de droit de l’Homme, de démocratie c’est une grande chose, mais nous prenons les choses de façon pratique. Nous avons déjà assuré beaucoup de choses à la population. Un grand nombre de la population est content de notre système. Ce n’est pas parfait certes, mais nous faisons tout pour améliorer les conditions de vie de la population. Que les gens soient bien soignés, bien éduqués, aient de l’emploi, c’est essentiel dans la vie de l’Homme.

S. : A côté, il y a des centaines de Cubains qui quittent l’île à bord de radeaux pour rejoindre Miami aux Etats-Unis, montrant ainsi leur désaccord avec leur régime ; n’est-ce pas la preuve que les populations souffrent ?

F.P. : Ça c’est une histoire tronquée. Notre immigration aux Etats-Unis est une immigration normale que tous les pays pratiquent du point de vue économique. Dans tous les pays c’est la même situation, ce n’est pas une chose politique. Il y a beaucoup de migrants qui viennent voir leurs familles à Cuba mais à chaque fois, il y a des obstacles qui empêchent les Cubains qui sont là-bas de venir chez eux. Ils ne sont pas séparés de leurs parents. Ils sont partis pour des raisons économiques comme partout dans le monde, des gens migrent pour gagner plus que ce qu’ils ont. C’est la vie normale de l’homme. Ce n’est pas nouveau.

S. : Qu’est-ce qu’on peut dire de l’état de la liberté d’expression à Cuba ? Y a-t-il des journaux indépendants ?

F.P. : A Cuba, ça dépend de ce que vous appelez liberté. La liberté n’est pas une chose rare. Vous ne pouvez pas être ailleurs et connaître comment vit la population à Cuba, combien d’échanges il y a à Cuba avec l’extérieur. A Cuba, il n’y a pas que des Africains, il y a aussi des gens de l’Amérique latine et d’ailleurs qui viennent pour découvrir la réalité cubaine.

S. : Quel est le secret qui a permis à Cuba de résister pendant un demi-siècle à l’embargo américain ?

F.P. : Je crois que cela se résume en un seul mot : la résistance, la capacité de notre population à s’adapter à toutes sortes de situations.

S. : Vos relations ne se sont guère améliorées avec l’administration Bush, est-ce que vous pensez que l’arrivée du président Barack Obama va changer les choses ?

F.P. : Je crois que nous devons nous entendre. Lui n’est pas encore arrivé. Mais il a fait beaucoup de promesses pendant sa campagne. Il a dit qu’il ne va pas lever le blocus, mais qu’il va rendre flexible les transferts d’argent des Cubains vivant aux Etats-Unis, on verra ce qui va se passer lorsqu’il va prendre les rênes du pouvoir en tant que président. Nous attendons de voir.

S. : Le président Raul sera-t-il prêt à rencontrer le nouveau chef de la Maison-Blanche pour discuter d’une normalisation des relations ?

F.P. : Le président Raul était au Brésil tout dernièrement, il a répété qu’il est ouvert à des discussions. Mais je ne peux pas dire plus que ça. C’est clair, notre président a dit que nous sommes prêts à discuter dans le respect strict de la souveraineté et de l’indépendance de Cuba.

S. : Cuba a gagné beaucoup d’alliés dans les pays d’Amérique du Sud avec l’arrivée au pouvoir de présidents de gauche notamment au Venezuela, en Bolivie etc. Peut-on dire que le socialisme cubain gagne du terrain ?

F.P. : Tout à fait, Cuba a maintenant de bonnes relations avec la plupart des pays de l’Amérique latine. Ce sont d’excellentes relations que nous aspirons à maintenir parce qu’elles sont bénéfiques pour chaque partie.

S. : Comment un Cubain lambda appelle-t-il le président Castro ? « Camarade président » ou « Le leader » ?

F.P. : Tout le monde l’appelle Fidel. C’est plus convivial, plus amical, ça évoque plus un sentiment de fraternité et d’appartenance à une même famille : Cuba.

S. : Vous êtes peut-être l’un des ambassadeurs les moins connus du grand public ; du moins, on vous voit peu dans les grandes rencontres publiques. Est-ce une diplomatie discrète que vous menez ici ?

F.P. : Non, ce n’est pas une diplomatie discrète mais une diplomatie efficace. Il y a beaucoup de cérémonies auxquelles j’assiste. Nous participons à toutes les activités publiques auxquelles nous sommes conviés. Ceci dit, nous nous concentrons sur notre programme de coopération afin de satisfaire nos deux peuples frères.

S. : Vous avez quitté une île et vous vous retrouvez dans un pays sahélien, sans accès à la mer, qu’est-ce que cela vous fait de vivre dans un pays comme le Burkina ?

F.P. : Ce n’est pas totalement différent. Je vais vous dire une chose. Nous vivons ici au Burkina Faso exactement comme si c’était chez nous parce que les caractères des Burkinabè, les habitudes culturelles, l’alimentation, tout est la même chose comme à Cuba. Nous comptons beaucoup d’amis burkinabè. Nous sommes comme des frères avec les Burkinabè, nous avons des amitiés très ouvertes et nous sommes très contents du niveau de relations qu’il y a entre nos deux pays.

S. : C’est la nouvelle année, qu’avez-vous à dire aux Burkinabè avec qui vous dites entretenir de bons rapports ?

F.P. : Je voudrais vraiment profiter de cette nouvelle année pour dire mes salutations aux Burkinabè. Je leur souhaite une bonne, prospère et heureuse année 2009. Que les relations efficaces qui existent entre nos deux pays se renforcent pour un monde de paix, de justice, de liberté.
Je souhaite que nos relations soient prises pour exemple dans la diplomatie mondiale car nos deux peuples montrent une image d’amitié, de solidarité et d’unité.

Interview réalisée par Romaric Ollo HIEN et Boureima LANKOANDE

Sidwaya

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