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Football burkinabè : 2009, année à enjeux

Publié le dimanche 4 janvier 2009 à 23h25min

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L’année 2008, qui vient de s’achever, n’a pas été maudite pour le football burkinabè. La satisfaction a même été totale quand on sait que le public sportif, toujours exigeant, ne supporte pas que son équipe nationale soit souvent à la traîne. L’année 2008 a donc été positive après des échecs répétés sur la scène africaine. Absents de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2006, en Egypte, et en 2008, au Ghana, les Etalons du Burkina Faso veulent cette fois rebondir.

Avec l’arrivée d’un nouvel entraîneur en la personne de Paulo Duarte, l’équipe a surpris plus d’un lors de son parcours au deuxième tour des éliminatoires combinées de la CAN et du mondial 2010. On savait que son groupe (9) était à sa portée, mais personne n’aurait parié au départ que son équipe terminerait à la première place, devant la Tunisie, son concurrent le plus redoutable. Le Burundi et les Seychelles n’ayant pas fait le poids, la voie était naturellement ouverte pour tenir le haut du pavé. Son bilan après le deuxième tour est le suivant : 16 points + 9, 5 victoires et un nul. C’est admirable, sublime, voire fabuleux. Maintenant, le plus dur reste à venir avec le troisième et dernier tour, qui débute dans deux mois. Le onze national réussira-t-il à se qualifier pour la CAN 2010, organisée en Angola ? C’est une des questions essentielles posées au football burkinabè en cette année 2009. Daouda Diakité, Mahamoudou Keré, Moumouni Dagano, Jonathan Pitroipa, Charles Kaboré, Narcisse Yaméogo et Issouf Koné seront notamment chargés d’y répondre.

Il y a aussi la Coupe du monde 2010, en Afrique du Sud, et pour y aller, il faut forcément terminer en tête du classement. C’est même le rêve de toute une nation, mais force est de reconnaître que la priorité sera la CAN. Le mondial se jouera à chaque match et si, d’aventure, cela se réalise, ce serait la cerise sur le gâteau. Dans deux mois, les Etalons seront maîtres de leur destin. Le 28 mars 2009, il leur faudra battre la Guinée Conakry au stade du 4-Août et répéter cela le 6 juin à Lilongwe face au Malawi. Le 19 juin, ils recevront la Côte d’Ivoire avant de se déplacer le 5 septembre à Abidjan et le 10 octobre au stade du 28-Septembre à Conakry. Enfin, le dernier match, ce sera à domicile le 13 novembre contre le Malawi. Les choses pourraient en ce moment-là se préciser.

Depuis la qualification des Etalons, le sélectionneur national affiche une confiance absolue en son groupe. « Je sais où je vais », nous avait-il dit après le match contre le Burundi, à Bujumbura. L’homme, en tout cas, est convaincu que sa méthode conduira son équipe en Angola. Actuellement, il est au Portugal, où il est allé passer les fêtes de fin d’année. Dans les prochains jours, il sera à Ouaga pour soumettre son programme de préparation à la Fédération burkinabè de football (FBF). Le mois de mars n’est plus loin et c’est maintenant qu’il faut songer à dégager les moyens, pour permettre à l’équipe de travailler d’arrache-pied. Pour débuter la compétition en beauté, il nous faut une équipe résolument offensive avec un milieu audacieux et une défense qui présente toutes les garanties. Derrière, on sent encore de la fragilité et ça peut être fatal quand vous avez en face des attaquants de la trempe de Baky Koné (Côte d’Ivoire, Marseille) et Pascal Feindouno (Guinée, Al Saad au Qatar).

Si les seniors sont en première ligne, n’oublions pas les cadets, qui seront en Algérie du 19 mars au 3 avril 2009 pour disputer la phase finale de leur catégorie. Après les fêtes, ils ne vont pas tarder à reprendre les entraînements. Au vu de leur prestation à Kigali, où ils avaient éliminé le Rwanda, qui était intraitable dans son antre, on peut compter sur eux pour aller loin dans cette compétition. Mais ils vont devoir s’habituer à leur nouveau coach, un Brésilien, qui a remplacé à ce poste Séraphin Dargani. Venu du pays du roi Pelé, on dit qu’il ne parle ni le français ni l’anglais et une interprète aurait été mise à sa disposition pour faire passer son message. Il semble qu’avec lui on ne peut pas économiser les piles de son dictaphone et des journalistes ne sont pas tentés pour lui solliciter une interview.

Depuis qu’il est là, on ne l’a pas présenté officiellement à la presse et on ne sait pas si c’est dans le cadre de la coopération qu’on lui a confié l’équipe. Un changement brusque au niveau de l’encadrement technique que personne n’a compris. Dargani et son adjoint, Alain Nana, qui avaient travaillé dans des conditions difficiles pour qualifier les cadets, ne méritent pas d’être remerciés surtout qu’ils ont accompli leur mission. Nous pensons que cela aurait pu se faire si à Alger 2009 les résultats ne répondaient pas à l’attente de leur employeur. Mais ce n’est pas le cas et c’est bien dommage. Connaissant ces jeunes joueurs qu’ils ont détectés dans les différents secteurs de Ouaga, de Bobo et des centres de formation, qu’est-ce qui coûtait de les laisser poursuivre l’aventure ? Est-ce de cette façon qu’il faut encourager l’expertise nationale ? A quoi sert de former des entraîneurs si on ne veut pas les utiliser ? Ce qui est étonnant dans le cas de ces deux entraîneurs, c’est que l’un deux nous a confié que, depuis le 1er juillet 2008, ils n’ont pas encore perçu leurs salaires, qui avoisinent le million. En outre, depuis leur retour de Kigali, ils ont été seulement reçus que par le Mogho Naba.

2009, année à enjeux, concerne aussi l’EFO et l’USO, qui recevront respectivement Heart of Lions du Ghana en ligue des champions et le Jaaraf de Dakar en Coupe de la CAF. Dans trois semaines, on verra de quoi seront capables les Stellistes et les Unionistes. C’est une autre compétition qui n’a rien à voir avec le championnat national de football. Les deux représentants burkinabè, d’ailleurs, le savent, puisqu’ils ne sont pas à leur première participation dans les Coupes africaines. Le tour préliminaire concerne les équipes qui ne font pas d’efforts sur le plan des résultats depuis qu’ils prennent part à la C1 et la C2. L’EFO et l’USO pourront-elles, cette fois, viser haut pour ne pas revenir de sitôt se consacrer au Faso foot ?

Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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